Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...« Les Filles de Soleil » T23 : dernier tour de piste, cure d’amaigrissement pour Lanfeust Mag…
Depuis 1997, les éditions Soleil proposent, avec l’arrivée du printemps, l’album collectif « Les Filles de Soleil ». Cette année, c’est avec tristesse que nous apprenons que l’aventure prend fin avec ce 23ème recueil.
Après un premier essai en 1994, c’est depuis 1997 que « Les Filles de Soleil » viennent se dénuder, rassurez-vous sans la moindre vulgarité, dans un album offert par l’éditeur contre l’achat de trois albums du catalogue Soleil. En 23 ans, des centaines de créatures de rêve se sont dévoilées sous les crayons inspirés des dessinateurs de l’éditeur toulonnais. Habitude que ne dément pas cette nouvelle livraison, qui propose sous une couverture de Brion quarante dessins inédits et gentiment coquins signés Varanda, Danard, Tota, Pellerin, N’Guessan, Lamontagne, Kéramidas, Pellet, Istin, Crisse, Goux, Djief, Carrère, Aurore, Collignon, De Rochebrune, Vax, Laci, Mourier… Ils sont accompagnés par une sélection d’illustrations proposées dans les éditions précédentes. Cet art-book  est un superbe cadeau dont les précédents opus sont recherchés par les collectionneurs. On ne peut que regretter l’abandon de cette opération commerciale appréciée et plébiscitée par les lecteurs (album cartonné, 68 pages couleurs, gratuit, ISBN : 978 2302 06916 9).
Sale temps, par ailleurs, pour les fans d’heroic-fantasy et plus particulièrement pour les lecteurs du mensuel Lanfeust Mag, dont le numéro 217 (daté de mars 2018) abandonne ses 116 pages habituelles pour passer à 100 mais pour le même prix de vente (5,40 €). Bien sûr, sans en avertir les lecteurs ! Un papier de moindre qualité, mais plus épais, permet de donner l’illusion que rien n’a changé… Si l’on ajoute l’arrivée actée d’Arleston chez Bamboo, où il s’apprête à diriger une nouvelle collection (tout en poursuivant sa collaboration avec Soleil), on s’interroge sur l’avenir du label toulonnais, propriété des éditions Delcourt depuis 2011.
Henri FILIPPINI
Pas vraiment « GRATUIT » … c’est à l’achat de deux BD de chez SOLEIL … !
En effet, souvent, une fusion-absorption, ne fait pas 1+1 = 2 mais plutôt 1 + 1 = 1… Soleil est en train de disparaître…
La surproduction effrénée d’albums au cours des dernières années avait surtout pour effet de garantir la trésorerie de l’editeur (le libraire paie pour recevoir les nouveautés, même s’il peut ensuite les renvoyer et se les faire rembourser). Avec le déclin de l’heroic-fantaisie, et le départ de grands auteurs chez d’autres éditeurs (on peut être ami avec Mourad, sans l’être autant avec le repreneur), le déclin semble proche en nombre de nouveautés. Souhaitons qu’un contrôle drastique de la qualité permettra de publier les meilleurs.
Aucun regret pour ces « filles » insipides et tous ces albums inutiles, un vrai gaspillage de papier qui s’arrête enfin! Quelques ados pré pubères auront toutefois un pincement au coeur !