Saviez-vous qu’en 1916, à Unicoi (comté de l’État du Tennessee, aux États-Unis), une éléphante prénommée Mary a été condamnée à mort et pendue à une grue pour avoir écrasé la tête du dresseur qui la battait ? Eh oui, en Amérique, à cette époque-là, on ne rigolait pas avec la loi, même en ce qui concernait les animaux à qui ont accordait, suivant la croyance populaire, une conscience morale. La plupart d’entre eux devant alors être exécutés, il y aurait eu, d’après l’excellent narrateur et dessinateur David Ratte (1), des bourreaux assermentés qui devaient parcourir tout le pays pour appliquer la sentence suprême à ces bestioles assassines, à la suite de décisions issues des procédures fédérales. C’était d’ailleurs le métier du jeune Jack Gilet : un type un peu paumé qui aimait tellement les animaux qu’il ne voulait pas qu’on les abatte comme des bêtes…
Lire la suite...Mon Lapin quotidien n° 5 : plein comme un œuf…
Et voici qu’arrive la déjà cinquième livraison du trimestriel au format XXL concocté par l’Association. Et même si la pagination est passée de 16 à 12 pages, le contenu demeure brillant, déroutant, surprenant.
La nouvelle revue de l’Association, dirigée par Killoffer et Duhoo avec le concours de Rocco pour la conception, arrive à son cinquième numéro. Un bel exploit pour ce journal inclassable qui propose l’œuf comme fil rouge. Clair, peint, pourri, gobé, meurette, miroir ou de cent ans, l’œuf est présent tout au long de ces pages au format géant (58 x 41 cm).
Une mise en page audacieuse accueille une farandole de strips, toujours au rendez-vous : « Autodidacte ! » par Morvandiau, « Les Choses de l’amour » par Dorothée de Monfreid, « Cinquante tranches de gris » par Chaumaz, « MLQFM » par Rudy Spiessert, « L’Intrépide Monsieur Pinpon » par Stanislas, « Le Marcheur » par François Ayroles, « Lapinot » par Lewis Trondheim, « C’est par là » par Placid, « Ali Baba » par Vincent Pianima… Suivent des bandes dessinées réjouissantes au format choisi selon l’humeur de leurs auteurs : Baudoin, Trapier, Jochen Gerner, Rachel Deville et son étrange « Grand Je », Fabio Viscogliosi, Igor Hofbauer, Lécroart, Baladi, Parondo, Charles Berbérian, Vanoli… et les bonnes feuilles de « Poux », projet autobiographique de Florence Dupré Latour à paraître prochainement chez Dargaud.
On trouve également un riche rédactionnel avec « L’œuf clair » de Pacôme Thiellement, « Pierre et le loup » d’Éric Chevillard, « Le Journal du commissaire Dada » de Corinne Taunay, du « Journal de bord » de Denis Robert, de « Raton laveur » d’Emmanuel Guibert… Ce joyeux fourre-tout, mais pas n’importe quoi, permet à l’équipe du Lapin de poursuivre de belle manière sa route sinueuse et surprenante.
La qualité du papier est à souligner : un beau Cyclus 100 grammes, qui interdit l’impression sur rotative, réalisée feuille à feuille. Les exemplaires de MLQ sont assemblés et pliés à la main. Un travail d’artisan pour un prix de vente qui demeure modeste : 4,50 €.
On peut aussi adhérer pour un an à l’Association et recevoir les vingt premières cartes à jouer en couleur et illustrées par les dessinateurs de l’équipe. Jeux qui, complet, comptera cent cartes, envoyées chaque année jusqu’en 2022. Adhésion annuelle : 25 € (100 pour les bienfaiteurs). D’autres surprises attendent les abonnés, qui ont droit à une remise de 5% sur le catalogue : 104, rue Ordener, 75018 Paris, lhydre@lassociation.fr et mlq@lassociation.fr.
Henri FILIPPINI
Mon Lapin quotidien, 12 pages noir et blanc, 4,50 €, vente uniquement en librairie, diffusion Les Belles Lettres, ISBN : 9 782844146977. Le numéro 6 est annoncé pour le 17 mai 2018.