Saviez-vous qu’en 1916, à Unicoi (comté de l’État du Tennessee, aux États-Unis), une éléphante prénommée Mary a été condamnée à mort et pendue à une grue pour avoir écrasé la tête du dresseur qui la battait ? Eh oui, en Amérique, à cette époque-là, on ne rigolait pas avec la loi, même en ce qui concernait les animaux à qui ont accordait, suivant la croyance populaire, une conscience morale. La plupart d’entre eux devant alors être exécutés, il y aurait eu, d’après l’excellent narrateur et dessinateur David Ratte (1), des bourreaux assermentés qui devaient parcourir tout le pays pour appliquer la sentence suprême à ces bestioles assassines, à la suite de décisions issues des procédures fédérales. C’était d’ailleurs le métier du jeune Jack Gilet : un type un peu paumé qui aimait tellement les animaux qu’il ne voulait pas qu’on les abatte comme des bêtes…
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Tonnerre… Encore des bulles !
Alors que les monographies sur les auteurs de bandes dessinées se font de plus en plus rares et que les fanzines proposant des entrevues avec les artisans du 9e art disparaissent les uns après les autres, l’association Les Petits Sapristains de Yannick Bonnant continue pourtant d’éditer, contre vents et marées, le petit magazine de présentation tête-bêche Tonnerre de bulles !. Il s’agit déjà du n° 16 : un opus indispensable de 64 pages en noir et en couleurs, format 15 x 21 cm, contenant des interviews passionnantes avec Rubén Pellejero, Guillaume Bouzard, Benoît du Peloux et Pascal Croci !
Les Petits Sapristains œuvrent depuis longtemps dans le monde de notre médium favori, puisqu’on leur doit notamment le magazine Sapristi (qui fut publié de 1983 à 2005) et les 30 numéros (dont un n° 0) d’On a marché sur la bulle : un fanzine édité entre 2003 et 2012 qui se présentait, déjà, tête-bêche et dans un format A5 broché, comme c’est le cas aujourd’hui pour le trimestriel Tonnerre de bulles, lequel existe depuis le début de l’année 2013. Également à son instar, ce petit périodique propose, lui aussi, un contenu très riche et diversifié : de nombreuses interviews d’auteurs venus de tous horizons, des reportages, un poster, des dessins inédits et des photos ou documents rares (croquis, illustrations, etc.).
Comme d’habitude, ce nouveau numéro bénéficie du concours de collaborateurs très compétents comme Brigite Piedfert, Charles Terrien, Tancrède et Serge Bellaiche qui nous permettent de mieux apprécier le travail réalisé « Sous le soleil de Corto », d’en savoir plus sur Guillaume Bouzard (« Prince de l’humour drôle »), sur Benoît du Peloux (« Un auteur très à cheval ») et sur Pascal Croci (« L’Homme qui préfère le blanc cassé »).
Sans oublier les interventions de spécialistes reconnus comme Philippe Morin, Christian Marmonnier, Laurent Assuid ou Camilla Patruno : cette dernière nous éclairant avec érudition sur l’Espagne au temps des agences BD.
À soutenir toute affaire cessante : 6,50 € le numéro (36 € pour l’abonnement annuel à 4 numéros), chez Yannick Bonnant, Chênaie Longue, 35 500 Saint-Aubin-des-Landes (yannick.bonnant1@gmail.com).
Gilles RATIER
