Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
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Quatrième et dernier épisode pour le premier cycle de ce western crépusculaire qui, avec plus de 270 000 exemplaires vendus des trois premiers tomes, s’inscrit dès à présent comme une des grandes réussites de ces dernières années. Et ce n’est pas fini !
Jonas Crow, flanqué de son vautour Jed, parcourt les grands espaces de l’Ouest dans son chariot de croque-mort. C’est en exerçant sa macabre profession qu’il croise la route de Rose Prairie, la jolie gouvernante anglaise au caractère bien trempé, de Lin, la rondouillarde serveuse chinoise rouée et âpre au gain, et du colonel Warwick, qu’il a bien connu en 1864 au Sutter Camp pendant la guerre de Sécession. Tous ont de bonnes raisons de traquer Jeronimus Quint, génial et dangereux chirurgien à la tignasse rousse, surnommé pendant la guerre de Sécession L’Ogre de Sutter Camp. L’homme, dont la taille va de pair avec son intelligence et son machiavélisme, n’hésite pas à torturer ses patients avant d’utiliser leurs corps pour se livrer à des expériences qui lui permettront de réaliser son rêve : pratiquer sa première greffe de deux membres.
Jonas ayant été blessé par Quint, Rose décide de suivre le monstre dans sa fuite, le seul capable de soigner la blessure dont elle souffre au poignet et qui menace de se gangrener. Jouant avec cynisme sur ses talents de brillant médecin, Quint sauve les uns pour mieux pouvoir détruire les autres. Tour à tour charmeur et sadique, le chirurgien pervers multiplie les pièges au fil d’une traque sanglante. C’est dans le cadre d’une scierie perdue au coeur de nulle part que se déroule l’ultime combat de ce western somptueux, aux personnages attachants ou répugnants mais qui ne laissent jamais indifférent.
Après « Le Troisième testament », « W.E.S.T. », « Long John Silver », « Prophet », la reprise de «Thorgal »…. Xavier Dorison, scénariste dont l’imagination est bien connue des lecteurs de bande dessinée, propose un western au thème original, qui en renouvelle le genre tout en en conservant les codes. Ralph Meyer (« Berceuse assassine », « IAN », « XIII Mystery », « Asgard »…), d’un trait puissant et riche, traduit avec réalisme la démesure des lieux et la riche personnalité des protagonistes. Les décors, particulièrement soignés, bénéficient de l’efficacité des couleurs de Caroline Delabie. Une telle convergence de talents explique le succès de cette série qui s’est imposée dès son arrivée sur le riche marché de l’édition BD. Rassurez-vous l’Undertaker sera bientôt de retour avec un nouveau cycle : « L’Indien blanc ».
Henri FILIPPINI
« Undertaker T4 : L’Ombre d’Hippocrate » par Ralph Meyer et Xavier Dorison
Éditions Dargaud (13,99 €) – ISBN : 978 2 5050 6820 4