Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Michel Plessix : disparition d’un passionné discret…
Michel Plessix est décédé brutalement, d’une crise cardiaque, dans la nuit du 21 août au cÅ“ur de sa chère Bretagne : il n’avait que 57 ans.
S’il a commencé des études de médecine, étudié l’art plastique aux Beaux Arts de Rennes, c’est auprès de Jean-Claude Fournier (« Bizu », « Spirou et Fantasio »…) que Michel Plessix, né le 10 novembre 1959, a appris les bases de son métier de dessinateur : profession qu’il rêvait de pratiquer depuis son plus jeune âge.
           Grand amateur de Fest-noz (et autres musiques ethniques) au cours desquels il pratique un temps l’accordéon et réalise de nombreuses affiches, ses premières bandes dessinées sont publiées, en collaboration avec Jean-Luc Hiettre — qui fréquente lui aussi l’atelier de Fournier, — dans le magazine breton Frilouz, entre 1982 et 1985.
Notamment sur la série « Mark Jones » : les enquêtes parodiques d’un détective qui ressemble beaucoup à Jean-Claude Fournier et dont un album sera édité par Lucien Souny en 1987. À la même époque, on le retrouve aussi en solo sur deux planches contenues dans l’album collectif du Crédit Agricole dédié à la Bretagne (« 2 000 ans d’histoire de la Bretagne », chez I.D. Program, en 1983), dans le fanzine Dommage animé par notre ami Gilles Ratier (entre 1984 et 1985) et au sommaire d’une plaquette publicitaire (« Allô ma puce ») sur l’utilisation des nouvelles technologies, éditée par la ville de Rennes en 1986, en compagnie d’un autre de ses camarades bretons : Lucien Rollin.
           C’est en 1987, après sa rencontre avec le scénariste Dieter (Didier Teste) qu’il effectue ses véritables débuts professionnels aux éditions Milan. Ils campent ensemble « Ed et Benjamin » : une série jeunesse destinée au magazine Mikado, puis Diabolo, dont un album compilera une longue histoire en 1988 (« La Déesse aux yeux de jade »).
Dans un style plus réaliste, le duo débute en 1989, aux jeunes éditions Delcourt, les aventures de « Julien Boisvert ».
Cette histoire contemporaine témoignant de son goût pour les voyages se conclut en quatre volumes et a été récompensée par de nombreux prix, dont l’Alph Art jeunesse à Angoulême.
           Souhaitant maîtriser l’ensemble de ses albums, scénario, dessin et couleurs à l’aquarelle, il propose, toujours chez Delcourt et à partir de 1996, une remarquable adaptation du « Vent dans les saules » d’après l’œuvre de l’écrivain britannique Kenneth Grahame.
Après avoir bouclé cette saga animalière en quatre volumes, il en imagine une suite publiée à partir de 2005 : « Le Vent dans les sables », dont le cinquième et dernier album paraît en 2013.
           En 2014, avec la complicité au dessin d’un autre ami breton – Loïc Jouannigot (« La Famille Passiflore » chez Milan) -, il adapte « La Chasse au trésor », puis l’année suivante « Maladie potagère » : une version BD de « La Famille Passiflore ». Ces deux volumes sont édités par Dargaud, chez qui Michel Plessix avait écrit pour Bruno Bazile, en 1997 et 1998, les deux albums des « Forell », dans l’éphémère collection Génération Dargaud.
Il participe aussi à de nombreux ouvrages collectifs chez Stakhano (en 1997), au Lombard, chez Soleil ou Paquet (en 2000), chez Delcourt et au Potager moderne (en 2002), chez A.L.I.E.N. (en 2004), chez Dupuis (en 2013) et encore chez Delcourt en 2016 : pour plus de détails, voir https://www.bedetheque.com/auteur-4567-BD-Plessix-Michel.html.
           Son dernier album, « Là où vivent les fourmis », conte moral pour enfants écrit par Frank Le Gall (« Théodore Poussin »), a été publié à la rentrée 2016 aux éditions Casterman.
           C’est un homme brillant, sympathique, humain, doublé d’un auteur complet méticuleux et inspiré qui vient de nous quitter.
           Toute la rédaction de Bdzoom.com, très peiné par cette nouvelle, transmet toutes ses condoléances à sa famille et à ses proches : la plupart d’entre nous l’ont bien connu et peuvent vous assurer que c’était vraiment un type bien !
Henri FILIPPINI
Iconographie et précisions bibliographiques Gilles Ratier
* À propos de Michel Plessix, voici quelques-uns des articles que notre site lui avait consacrés : « Là où vont les fourmis » par Michel Plessix et Frank Le Gall, « Julien Boisvert : intégrale » par Michel Plessix et Dieter, « Le Vent dans les sables » T4 par M. Plessix, La Fontaine aux fables, etc.
Quelle tristesse … Juste au moment où son talent enfin reconnu faisait merveille
Une pensée à tous ses proches, famille et amis.
Je suis attristé du départ brutal et si rapide de Michel, que j’ai rencontré à Aubenas, et dont je garde un très bon souvenir. Une belle rencontre.
Une belle personne. Mes pensées sincères à tous ses proches
Je le connaissais bien. Nous avons passé quelques soirées ensemble avec des amis à Rennes. Michel était quelqu’un de subtil, de fin et bien sûr doté d’humour. Un réel talent de la bande dessinée vient de nous quitter. Tristesse de le voir partir si jeune..C’était une personne qu’il était agréable de côtoyer et avec qui partager des moments.
Je mets ça ici à défaut d’un meilleur endroit :
Vous êtes peut-être passés à côté de l’info à cause des vacances, mais Alfonso Azpiri nous a quittés le 18 août. Un petit article biographique est prévu ?…