Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
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« Michel Vaillant T6 : Rébellion » par Marc Bourgne, Benjamin Benéteau, Philippe Graton et Denis Lapière
En 2007, la série « Michel Vaillant » disparaît des librairies avec la publication de son soixante-dixième album (« 24 h sous influence ») et cinquante ans de publication ininterrompue. Plus déterminé que jamais, le pilote revient cinq ans plus tard avec une nouvelle équipe d’auteurs, fermement décidés à reconquérir un public qui a bien changé. « Rébellion », sixième opus de ce revival, ne manque pas d’allure.
Jean-Pierre Vaillant, le frère aîné de Michel et ingénieur de premier plan, concepteur des Vaillantes, après avoir fait beaucoup perdre d’argent aux usines Vaillant, meurt en lançant sa voiture dans un ravin, sous les yeux de son frère qui le suivait. Bien que la thèse du suicide soit privilégiée, la police s’intéresse à des traces de peintures découvertes à l’arrière de la carrosserie du véhicule de Jean-Pierre. Ces traces laissent supposer que Michel a, peut-être, poussé la voiture de son frère !
Pendant ce temps, Patrick (le fils de Michel) et Jean-Michel (celui de Jean-Pierre) travaillent, avec une équipe de copains geeks, à la conception d’un véhicule électrique de Formule E, dont le moteur a été conçu par Jean-Pierre. Mi-juin, ignorant ces sombres nuages, Michel Vaillant et la truculente pilote québécoise Elsa Taimont participent au volant du nouveau bolide bleu aux 24 heures du Mans.
Bouleversé par la mort de son fils, Henri Vaillant, le patriarche qui a fondé avant-guerre les usines portant son nom, est prêt à tout pour faire payer son forfait à Ethan Dasz, le nouveau propriétaire de son Empire. Depuis « Le Grand Défi », c’est le treizième album où Michel Vaillant participe à la fameuse compétition mancelle.
Si les derniers albums de la première saison étaient de plus en plus discrets envers le clan Vaillant, Philippe Graton et Denis Lapière renouent avec les fondamentaux qui ont fait le succès de la série. Sans négliger la partie mécanique toujours aussi spectaculaire, les scénaristes n’oublient pas les intrigues familiales qui apportent de la chair et de l’humain à leur histoire. Marc Bourgne (dessinateur des personnages) et Benjamin Benéteau (dessinateur des décors et des voitures), tout en restant fidèles au style Graton, retrouvent une chaleur plus intimiste, présente dans les pages des premiers albums.
Notons par ailleurs qu’Auto Heroes, le magazine trimestriel « des hommes et autos de caractère », consacre un numéro hors série à « Michel Vaillant » : histoire de fêter dignement ses 60 ans. Au sommaire, un retour sur la création de la série, en 1957, dans Tintin, des portraits de Jean Graton et de ses successeurs et une présentation des deux Vaillante, qui doivent participer ce mois-ci aux 24 heures du Mans, au sein de l’écurie franco-suisse Rebellion Racing. Ces bolides de Formule E seront pilotés par Bruno Senna, Nicolas Prost et Nelson Angelo Piquet. Bon sang ne peut mentir ! Ce fascicule de 36 pages, tiré à 15 000 exemplaires est gratuit.
Henri FILIPPINI
« Michel Vaillant T6 : Rébellion » par Marc Bourgne, Benjamin Benéteau, Philippe Graton et Denis Lapière
Éditions Graton/Dupuis (15,50 €) — ISBN : 978-2-8001-7036-7
