Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...« La Religion T1 : Tannhauser » par Luc Jacamon et Benjamin Legrand, d’après Tim Willcoks
Une histoire de feu, de sang, mais aussi de passion, annoncée en quatre volumes, qui est adaptée par Benjamin Legrand (« Tueur de cafards », « Requiem blanc »…) du roman best-seller de Tim Willcoks publié en 2006, également auteur des « Douze Enfants de Paris », dont Tannahauser est aussi le héros.
Vallée alpine, an 1540. Alors qu’il met la dernière main à la confection d’une dague unique en son genre, Mattias, fils d’une famille de forgerons saxons venus de Hongrie, est le témoin du viol de sa mère et de ses jeunes sœurs Britta et Gerta par une bande de pillards. Le jeune homme est sauvé par Abbas Bin Merad, capitaine des valeureux gardes du sultan : le Shah Soliman. Les siens disparus, il accompagne son sauveur jusqu’au sein du sérail de Topkapi et apprend à combattre au nom d’Allah auprès des janissaires.
13 mai 1565. La puissante armada du Shah Soliman s’apprête à conquérir Malte, dernier bastion de la chrétienté aux portes de l’Europe. Après l’Égypte, l’Irak, la Syrie, les Balkans, la Transylvanie, les îles vénitiennes, l’Afrique du Nord… le puissant turc est prêt à livrer toutes les batailles au nom de l’Islam. Après cinq siècles de reculs, les chevaliers chrétiens de l’ordre des Hospitaliers, derniers défenseurs de Malte, cherchent à persuader Mattias Tannhauser de les rejoindre. Dans les rues de La Valette, l’ombre de Don Ludovico l’inquisiteur au passé trouble, chasseur de luthériens, rode. Les chevaliers comptent utiliser, pour convaincre le capitaine qui a combattu au nom d’Allah pendant treize ans : lady Carla, la belle comtesse de la Pénautier. À Messine, lady Carla demande à sa dame de compagnie et amie, l’énigmatique et belle Amparo, de lui ramener Tannhauser à la villa Saliba. L’homme mène une vie de débauche dans sa taverne, l’Oracle, au cÅ“ur des bas fonds de la cité portuaire sicilienne où un navire vient d’arriver de Malte avec à son bord Don Ludivico… Après avoir été condottiere et capitaine, puis devenu un respectable marchand d’opium et d’armes, Mattias cède face à la beauté de la jeune femme qui souhaite regagner Malte afin de retrouver son père, et peut-être un enfant né de son union avec un prêtre inconnu lorsqu’elle avait 14 ans…
Ainsi commence ce récit épique, alors que débute le long et sanglant siège de Malte où se retrouveront ces personnages aux passés troubles, dont les destins funestes se croiseront dans des combats à un contre cinq.
Luc Jacamon, abandonne son domaine de prédilection, le polar urbain (« Le Tueur » avec Matz au scénario), pour plonger ses lecteurs dans cette fiction historique d’un trait réaliste et puissant. Nous ne nous en plaindrons pas, son travail est superbe, d’une incroyable densité. Et que dire des couleurs, dont il est aussi l’auteur, qui habillent avec élégances ses images ? Voilà une nouvelle série conçue sur mesure pour les amateurs d’Histoire, d’ésotérisme et d’aventure grand écran… Et 80 pages BD pour 16 euros 50 ça ne se refuse pas, surtout de cette qualité. Ça va cartonner !