À travers ce nouveau pavé de quasiment 350 pages, JeanLouis Tripp (1) continue son introspection familiale pour éclaircir et approfondir ce qu’il sait de son père. Ayant été troublé par déclaration de sa jeune sœur Cécile au sujet de son précédent chef-d’œuvre en bande dessinée (« Le Petit Frère »), où elle trouvait qu’il dessinait très bien le regard triste et perdu de leur géniteur, JeanLouis a décidé de nous raconter la vie ce dernier, avec son talent graphique et narratif habituel… Car, lui, comme il est longtemps resté enfant unique, il a connu un autre homme : un père affectueux, avec ses flamboiements, ses folies, mais aussi ses failles… Bref, un homme vivant, très vivant !
Lire la suite...Archives mensuelles : juillet 2015
« La Parodie » par Michel Rodrigue
La parodie permet de se moquer du sujet visé en en inversant ou exagérant les caractéristiques : nul doute que les héros et codes de la bande dessinée fournissent par conséquent un véritable arsenal au potentiel comique ! Avec « La Parodie », Michel Rodrigue s’attaque notamment à « Astérix », « Thorgal », « XIII » mais aussi « Croisade » et « Le Seigneur des Anneaux » : vers la fin du XIe siècle, un drakkar viking recueille un mystérieux enfant des étoiles, rebaptisé Thoraxe. Dix huit ans plus tard, lors d’un tournoi d’archers, on retrouve sur la plage un guerrier franc amnésique, portant un tatouage XIII &½ sur l’épaule gauche… Voici le quotidien chamboulé, et beaucoup d’ennuis en perspective pour le chef du clan, Grandafte-le-fou.
« L’Hermione » en format A 3…
Construite à Rochefort, la réplique de la frégate l’Hermione a traversé l’Atlantique, à la fin du printemps dernier, pour rejoindre les États-Unis. Conduite par un équipage constitué de bénévoles, elle y a connu le triomphe et la ferveur de la population. En 2009, Jean-Yves Delitte avait évoqué le départ de Rochefort de l’original qui, en 1779, avait conduit Gilbert Motier, marquis de La Fayette, de l’autre côté de l’Atlantique, afin de venir en aide aux indépendantistes américains de Georges Washington. Ce récit ayant pour thème les préparatifs de départ du navire perturbés par la présence d’espions anglais est régulièrement réédité. Histoire de fêter dignement la résurrection du bâtiment, les éditions Glénat et leur filiale le Chasse-Marée présentent les planches dans un album de format 27,5 x 38,5 cm qui met en valeur le travail du dessinateur qui mérite plus que jamais son titre de peintre officiel de la marine.
« Le Chevalier Printemps » par Jean Trubert et Roger Lécureux…
Le Club des Amis de Jean Trubert a été fondé et est toujours animé par Chantal Trubert, la fille du dessinateur. Cette dernière propose la réédition des premières aventures du Chevalier Printemps illustré par son père, dans un bel album cartonné de 56 pages en couleurs.
L’Intrépide, un hebdomadaire classique (première partie)
Afin de mieux cerner ce qu’était L’Intrépide, permettez-moi d’évoquer un souvenir personnel : une journée lointaine, sans doute au milieu des années 1950. Celle où après avoir découvert la bande dessinée dans les pages des hebdomadaires Tintin, Spirou, Vaillant... du début des années cinquante, j’ai tenu entre mes jeunes mains mon premier L’Intrépide. J’ai eu l’impression de pénétrer dans un autre univers, de me frotter à une autre race de bandes dessinées. L’impression d’abandonner la joyeuse insouciance de Spirou, l’aventure saine des héros de Tintin, les images en cinémascope de Vaillant… pour pénétrer dans un monde plus vieillot, plus proche des vieux films que notre brave instituteur nous passait le jeudi après-midi au ciné club de la Jeunesse et éducation populaire. Ces histoires qui n’en finissaient plus étaient présentées sous forme de bandes curieusement numérotées, une à une. Les images, nombreuses, souvent réduites au format de timbres poste étaient moins travaillées, les textes plus longs dans les bulles, les noms des scénaristes et des dessinateurs inconnus… L’enfant que j’étais — qui ne connaissait pas (encore) Coq hardi, journal plus proche de L’Intrépide que de Spirou — venait d’entrer dans un autre monde : celui de la bande dessinée classique française. Dans un premier temps déconcerté, j’ai vite appris à apprécier cet univers désuet de la BD de « papa » dont L’Intrépide, Hurrah !, Tarzan… furent les derniers grands représentants.
Un été BD pour Libé…
Comme tous les ans, le quotidien Libération propose à ses lecteurs un cahier « été » de huit pages (vingt dans l’édition week-end du samedi). Débuts de l’opération dans le numéro daté du samedi 18 juillet, annoncée à la Une par une superbe illustration signée Killoffer que n’aurait pas renié le grand Jacovitti. Une heure estivale mêlant feuilletons, BD, photos, quiz…, placée sous le signe réjouissant des tabous et qui réserve une place de choix à la bande dessinée.
« Mission Osirak T1 : La Bombe de Saddam » par Ramon Rosanas et Jean-Claude Bartoll
Journaliste et grand reporter, Jean-Claude Bartoll met, depuis quelques années, son expérience au service de la bande dessinée d’aventures : se servant de ses dossiers géopolitiques très documentés pour alimenter la matière de thrillers souvent passionnants, à l’instar de ses séries « Insiders », « Mossad opérations spéciales », « 9/11 », « La Traque »… En s’acoquinant avec le talentueux dessinateur espagnol Ramon Rosanas pour nous dévoiler les dessous des tractations d’achat de centrales nucléaires entre les autorités irakiennes et le gouvernement français, à la fin des années soixante-dix, il a écrit, certainement, l’un de ses meilleurs scénarios : nageant toujours, habilement, entre fiction et documentation.
« Les Super-Zéros » par Jon Morris
Voilà un ouvrage qui aurait pu n’être qu’une tarte à la crème ou une publication geek agaçante, mais qui s’avère être au contraire un formidable outil de connaissances pour qui s’intéresse en profondeur au monde des comics. À la fois drôle et érudit (mariage réjouissant s’il en est), « Les Super-Zéros » constitue une indispensable petite Bible des arrière-salles de l’univers super-héroïque, répertoriant des super-héros de toutes époques qui n’ont jamais réussi à percer et à trouver leur public pour diverses raisons – de la plus compréhensible à la plus édifiante. Très chouette !
Pratt avant et pendant « Corto » !
C’est Hugo Pratt qui est l’invité du nouveau numéro de l’Express BD, un numéro qui devrait combler tous les amoureux de « Corto Maltese » et de son créateur : « l’écrivain du grand large » comme le décrit avec justesse la Une. Contrairement à certains hors séries qui traitent d’une seule facette d’un auteur ou d’une Å“uvre, cette livraison invite à découvrir Pratt et son univers dans leur ensemble.
« Ça, c’est Paris ! » par Duvigan et Mao
L’été, c’est le temps des vacances, des visites touristiques et pour beaucoup, le temps de lire des bandes dessinées. Alors pourquoi ne pas en profiter pour tout faire d’un coup : lire une BD qui soit un guide pour vos vacances… parisiennes, par exemple, avec ce « Ça, c’est Paris ! »… ou d’offrir à ses enfants des guides pour découvrir les îles de Ré ou d’Oléron !
500 bougies pour le strip « Animal lecteur » !
Le n° 4031 de Spirou du 15 juillet (hebdomadaire de 52 pages en couleurs des éditions Dupuis, 2,40 €, en kiosque jusqu’au mardi 21 juillet) fête le cinq centième gag d’« Animal lecteur », dont les albums, à l’origine destinés à une diffusion confidentielle, sont aussi très bien accueillis par les libraires et les lecteurs. Pour cette occasion, Sergio Salma et Libon proposent plusieurs histoires en une planche, avant de retrouver leur place à droite de la page sommaire de l’hebdomadaire, et Salma, seul au scénario et au dessin, explique en BD la création de la série dans un petit supplément, de 24 strips en noir et blanc au format à l’italienne, encarté dans le journal : « Le Maga ». Notons aussi la couverture avec ces 500 visages du libraire, clin d’œil à la célèbre couverture du n° 1000 de Spirou, où Franquin avait dessiné 1000 têtes de Spirou… et une seule de Gaston !