Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...LE DECES DE SERGE SAINT-MICHEL
Un ami nous a quitté. Le scénariste Serge Saint-Michel est décédé le 31 juin 2007 .Il avait scénarisé plusieurs albums de bandes dessinée principalement en collaboration avec Roland Garel.
Saint Michel, Serge France (1931) Né en 1931 dans la région parisienne, il effectue des études supérieures de lettres et de philosophie. Dans les années soixante, il est affecté au lycée d’arts graphiques Maximilien Vox à Paris.Il y aura pour élèves quelques futurs « grands » de la BD : Auclair, F.Castan, Didier Convard, Jean Solé, Jean Teulé. A la fin des années soixante, il entre à Record où il côtoie Bretecher, Binet, Dufossé, Goscinny, Tardi…Il collabore également à plusieurs comic books où il crée des récits complets dessinés par Claude-Henri Juillard. Dans les années soixante-dix, il publie des ouvrages sur la BD, dont l’Aventure et l’Image chez Gallimard, le Français et la BD chez Nathan et commence une longue collaboration avec les magazines Kouakou et Colao diffusés en Afrique. Avec Bernard Dufossé, ils font du personnage de Kouakou, un « Tintin » africain. Tous deux réalisent des séries pour la presse quotidienne d’Afrique de l’ouest : Inspecteur Kouamé, Ganwoumé et l’Amazone bleue. Ils adaptent le fameux roman de François Bebey La Poupée ashanti ce qui leur vaut un hommage de l’U.N.E.S.C.O.Dans les années quatre-vingt, Serge Saint-Michel publie des albums chez Garnier, Jeff et sa moto, chez La Pibole, le Moulin de Blamdford, le vent des Savanes, le Disparu de l’Acropole, Le nouveau mandarin, chez Afrique Biblio Club. une dizaine d’albums dont Il était une fois l’Afrique, chez Ventillard, six albums des Pieds Nickelés, chez Fleurus une vingtaine de livres et albums dont le fameux Martin Luther King, chez Lavauzelle( repris par Soleil éditions) les Aventures du Triérarque. Pour ces ouvrages, il collabore durablement avec Jacques Arbeau (Les Pieds Nickelés), Bernard Dufossé , Victor de La Fuente, Bruno Le Sourd (M.Luther King, Destination Tanzanie, Jean-Marie Ruffieux (Il était une fois l’Afrique, le Triérarque, De Gaulle). Devenu consultant pour l’U.N.E.S.C.O, il effectue des missions en Afrique, au Canada, à Madagascar. Dans les années quatre-vingt dix, ces voyages inspireront des albums publié par SEGEDO, l’éditeur de Kouakou, l’Axe lourd, la Gazelle, les Deux princes, le Gant d’or. En 1994, Overlord- 6 juin 1944, dessiné par le belge Gill Van Dessel, recevra plusieurs récompenses françaises et étrangères. Au début du nouveau siècle, il publie le Président a disparu dessiné par Marie-Matrhe Collin, Massoud, mis en images par James Kada et la Femme au tulle vert avec Roland Garel avec lequel il collabore depuis de nombreuses décennies dans la presse ; Les Argonautes, les Charret. Fin 2004, paraissent Le roman de la Tour Effeil (crayon de Robert Bressy) et Les très riches heures de Notre-Dame de Paris dessins de Claude Lacroix publiés par les éditions du Cygne. En quelques cinquante ans de carrière, Serge Saint-Michel a publié une centaine de livres et albums de bande dessinée. Il était de plusieurs années membre de la Commission de surveillance des ouvrages publiés à destination de la jeunesse (Ministère de la justice). Il y a quelques jours je m’ entretenais, avec Serge, au téléphone du prochain rendez-vous avec Roland Garel et Cecil McKinley (qui fut un de ses élèves) pour jeter les bases d’un ouvage sur le monde la bande dessinée: L’envers des bulles. Adieu Serge, nous pensons beaucoup à toi. Claude Moliterni