« Choc : Les fantômes de Knightgrave » T2 par Éric Maltaite et Stéphane Colman

Après un premier épisode somptueux, récompensé par la critique (Prix du meilleur one shot au festival du Polar de Cognac, Prix Saint-Michel du meilleur scénario, Album de l’année aux Pays-Bas, Prix des Lycées du Poitou-Charentes…), le second volet de ce triptyque consacré à la genèse de Monsieur Choc est tout aussi remarquable. Stéphane Colman promène le lecteur des années trente aux années cinquante, distillant avec une habileté diabolique les séquences qui, peu à peu, conduisent le lecteur au cÅ“ur du redoutable secret qui se cache sous le heaume du maître de la Main blanche.

Brésil, février 1955. Texas, l’homme de main de Monsieur Choc liquide les chefs mafieux qui cherchent à éliminer le redoutable patron de la Main blanche. Pendant ce temps, l’homme au heaume multiplie les attaques spectaculaires de banques, au grand dam de l’inspecteur Fixchusset de Scotland Yard. Londres ne lui suffisant pas, il sème la terreur à New York pendant le défilé de la Saint Patrick, en balançant d’un avion le corps d’un homme sur la foule, profitant de la panique pour cambrioler des banques.     

Londres, 1934. Dénoncé par Henry, le fils de Lord Essex qui employait sa mère en son domaine de Knightgrave, pour un crime qu’il n’a pas commis, Eden est envoyé à Blackwood : sinistre maison de redressement où il est victime des matons. Il s’en évade avec l’aide de La Fouine, un autre pensionnaire. Eden, qui apprend que sa mère est morte pendant sa détention à Blackwood, entre sous le nom de Vengeur dans une bande de gosses des rues dirigée par Monsieur. William, dit le Duke, l’enrôle dans son gang des foulards, spécialisé dans les cambriolages. En juin 1935, avec l’aide de William, Eden se rend à Knightgrave et enlève Henry Essex afin d’apaiser sa soif de vengeance. Celui-ci lui apprend d’un air moqueur que sa mère portait un bébé : un cadavre. Eden, pris d’une violente colère, massacre celui qui a détruit sa vie. Un autre homme vient de naître…

Imaginé dans les pages de Spirou en 1955, pour dynamiser les aventures de Tif et Tondu, par Maurice Rosy, Choc est devenu une légende de la BD. Son identité est restée mystérieuse jusqu’à l’ultime aventure du chauve et du barbu. Campé dans le plus pur style franco-belge d’après-guerre par le grand Will, c’est un Choc plus noir et plus moderne, sans pour autant trahir l’original, que propose son fils Éric Maltaite, de son trait puissant valorisé par une mise en couleur judicieusement sombre. Le premier épisode a été à mes yeux l’album de l’année 2014, il faudra qu’un sacré bouquin paraisse avant décembre pour qu’il ne soit pas celui de 2016. Inutile de préciser que sa lecture est indispensable !

Il existe un tirage de tête limité à 1 000 exemplaires, enrichi d’un dessin inédit d’Éric Maltaite signé par les deux auteurs, imprimé sur Rives Shetland blanc naturel en 250 grammes.

Henri FILIPPINI

« Choc : Les fantômes de Knightgrave » T2 par Éric Maltaite et Stéphane Colman

Éditions Dupuis (16,50 €) – ISBN : 9 782 800 161 501

Galerie

Une réponse à « Choc : Les fantômes de Knightgrave » T2 par Éric Maltaite et Stéphane Colman

  1. Diddu dit :

    Je suis moi aussi conquis par ce monsieur Choc de Maltaite et Colman. Le premier album était une craie réussite, et celui-ci prolonge le plaisir.
    La structure découpée de cette histoire avec des sauts d’époque ne rendait pas la lecture en prépublication dans Spirou des plus faciles, mais une fois l’album en main, cela passe très bien.
    Hâte de découvrir le dénouement dans le troisième et dernier tome !

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