Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« L’Homme qui tua Lucky Luke » par Matthieu Bonhomme

Matthieu Bonhomme a osé tuer le héros de notre enfance ! Et ceci dès la première page d’un magnifique album qui jette un regard un peu désabusé sur l’univers des aventures du poor lonesome cow-boy. En rendant un splendide hommage à l’unique série créée par Morris, ce talentueux auteur va ainsi nous expliquer pourquoi Lucky Luke s’est arrêté de fumer de but en blanc, ne portant plus désormais à sa bouche qu’un malheureux brin d’herbe… Une réinterprétation décalée du mythe qui permet, enfin, d’humaniser l’homme qui tire plus vite que son ombre…
Si l’album commence par la fin, notre légende du western gisant dans la boue de la rue principale d’une petite ville de l’Ouest, dès la deuxième planche le flash-back commence avec l’arrivée fantomatique, en pleine nuit pluvieuse, du célèbre cow-boy solitaire, à qui l’auteur donne des allures de Clint Eastwood dans « Impitoyable ».
À la demande des braves concitoyens de Froggy Frog, Lucky Luke est chargé de capturer un mystérieux Indien qui aurait attaqué la diligence transportant la récolte d’or des mineurs locaux à Silver Canyon, tuant le conducteur et volant le précieux métal.
Avec l’aide d’un brave type rongé par l’alcool et la cigarette — inspiré du fameux Doc Holliday qui participa à la fusillade d’O. K. Corral — , pour mener à bien son enquête, Luke va devoir parcourir un véritable chemin de croix, surtout lorsqu’il s’agira de trouver un brin de tabac ou de pouvoir allumer sa clope, alors que, fébrile, il se retrouve en état de manque : et c’est l’un des principaux ressorts comiques de cette passionnante histoire qui rudoie tous les codes du genre, le second degré étant omniprésent dans des pages mémorables. Car cette interprétation, bien plus réaliste que l’original — elle s’éloigne en effet nettement de la série que Morris développa par la suite en tandem avec René Goscinny —, est aussi remarquablement dessinée !
Bref, vous l’avez compris, ce Lucky Luke vu par Bonhomme est un incontournable et il serait dommage que vous le ratiez, comme dirait un certain Gilles !
Cet album confirme, s’il en était encore besoin, que Matthieu Bonhomme est un très grand artiste de BD. Son hommage à Lucky Luke est savoureux en plus d’être sublime. On sent vraiment le farwest, la boue, la poudre et la pluie. Son trait dessert à merveille l’histoire. La colorisation est très fidèle à ce que faisait Morris. Même le scénario, légèrement en retrait, est tout à fait honnête, enchainant tous les clichés qu’on attend d’un tel hommage.
Une vraie réussite !
il me le faut ! vite ^^