Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
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Avec ces deux séries à succès chez Dupuis, et quelques autres, Raoul Cauvin a lancé l’humour à thèmes qui, plus tard, sera exploité par d’autres éditeurs comme Vents d’Ouest, Bamboo, Jungle… Mais, comme ont dit, la copie est souvent moins bonne que l’original. Savourons donc ces deux nouveaux ouvrages à leur juste valeur, en attendant le trentième « Cédric » (« Silence, je tourne »), annoncé pour le mois prochain.
1981 : Un passage à l’hôpital donne l’idée à Raoul Cauvin de raconter, avec humour, le quotidien des médecins, chirurgiens, infirmières, malades et autres quidams y séjournant. Si les femmes en blancs demeurent les protagonistes incontournables des courtes histoires proposées dans cet album, que seraient-elles sans les patients et leurs multiples problèmes de santé, les infirmiers, les brancardiers, les ambulanciers, les policiers, les femmes de ménage, les visiteurs… qui hantent les couloirs, les chambres, les bâtiments de l’établissement où, jour et nuit, tout peut arriver… même le pire (et avec Cauvin, le pire, c’est pas triste…).
Sans oublier les familles de nos braves infirmières qui, même au repos chez elles, diagnostiquent les plus graves maladies à leurs proches. Pour Raoul Cauvin, les situations les plus dramatiques sont une mine de gags qu’il exploite avec une habileté… chirurgicale. Philippe Bercovici, au dessin, propose une étonnante galerie de personnages, après plus de 35 ans de service dans l’hôpital du docteur Minet. Et, croyez-moi, il en est passé du monde en plus de 600 histoires ! Son trait efficace et dynamique restitue avec justesse l’ambiance, l’odeur, l’effervescence de ce monde à la fois fermé et ouvert à tous qu’est l’hôpital.
1975 : La silhouette rondouillarde (un peu moins qu’aujourd’hui) de l’agent 212 fait son entrée dans les pages du journal Spirou. Pas très malin, encore moins fonceur, il partage son temps entre le commissariat de quartier, où il travaille sous les ordres de l’irascible commissaire Lebrun, et le foyer conjugal, où il file droit face à sa femme Louise (aussi enveloppée que lui), sans oublier sa mégère de belle-mère. Expert en catastrophes qu’il provoque avec une belle obstination à la chaîne, 212 qui rêve de calme et de campagne, collectionne plaies et bosses. Alors qu’il a dépassé lui aussi les 600 histoires, Raoul Cauvin prouve, dans ce nouvel album, que les idées ne manquent pas et que son policier a encore de beaux jours devant lui. Le dessin appliqué et soigné de Daniel Kox fait mouche, accentuant encore le ridicule des situations où son scénariste place, bien malgré eux, ses personnages.
« Les Femmes en blanc T38 : Potes de chambre » par Philippe Bercovici et Raoul Cauvin Éditions Dupuis (10,60 €) — ISBN : 9 782 800 165 875
« Agent 212 T29 : Agent tous risques » par Daniel Kox et Raoul Cauvin
Éditions Dupuis (10,60 €) — ISBN : 9 782 800 159 928