Vivant depuis 25 ans avec Tanie — qui est aveugle d’un œil et qui, en conséquence, doit se démener tous les jours pour s’adapter de son mieux aux charges du quotidien —, le dessinateur et scénariste Marc Cuadrado a repris ses crayons pour nous expliquer comment sa courageuse femme fait face à sa déficience visuelle. Pour l’occasion, cet adepte du style gros nez — « Norma » chez Casterman et « Parker & Badger » chez Dupuis ou « Je veux une Harley » pour Frank Margerin chez Fluide glacial et Dargaud (1) — renoue avec la discipline graphique qu’il avait abandonnée depuis une dizaine d’années : passant à autre trait, plus semi-réaliste, où sa plume se fait alors tendre et émouvante… même s’il insuffle toujours sa lumineuse touche d’humour personnelle !
Lire la suite...« Communardes ! T3 : Nous ne dirons rien de leurs femelles… » par Xavier Fourquemin et Wilfrid Lupano

Troisième tome consacré aux femmes de la Commune (il y en aura normalement deux autres), ce très réussi « Nous ne dirons rien de leurs femelles… » témoigne parfaitement des mentalités et des positions intellectuelles de la société à l’époque : un scénario parfaitement huilé et documenté, mais en valeur par un dessin semi-réaliste précis et agréable…
Fille du peuple, Marie était la demoiselle de compagnie d’Eugénie, fille d’un colonel de l’armée française : elles sont devenues les meilleures amies du monde, malgré le fossé social qui les sépare. Mais la rancœur et l’amertume se sont ensuite accumulées quand elle sera renvoyée après que la jeune fille de maison se soit retrouvée enceinte d’un beau libraire de conditions inférieures et envoyée au couvent, obligée de devenir ouvrière à la journée.
Quelques années plus tard, on retrouve Marie qui sert la soupe aux communards, sur les barricades, et qui tombe sur le libraire éconduit autrefois par le père d’Eugénie. Elle va d’ailleurs retrouver aussi son amie d’enfance dans une crypte du couvent de Picpus, réduite à un état de démente cadavérique.
Même si Marie n’est pas une militante dans l’âme, la Commune de Paris, en cette année 1871, représente, pour elle, une occasion en or qui va lui permettre de régler ses comptes envers ces hommes du XIXème siècle qui n’affichent que mépris et cruauté envers les femmes… Les lâches d’aujourd’hui et les oppresseurs d’hier vont passer un mauvais quart d’heure…
« Communardes ! T3 : Nous ne dirons rien de leurs femelles… » par Xavier Fourquemin et Wilfrid Lupano
Éditions Vents d’Ouest (14,50 €) – ISBN : 978-2-7493-0798-5