« Sept Frères » par Hervé Boivin, Didier Convard et Jean-Christophe Camus

Les masquent tombent… Vincennes, mardi 16 janvier 1951. Un étrange message signé par le vénérable maître est adressé à Henri Demontheil. Il l’informe qu’il a décidé de reformer leur loge, « La Rose silencieuse », qui a cessé d’exister en 1943, après l’arrestation de ses frères par la Gestapo entre les 11 et 13 février. Tous les frères survivants sont priés d’être présents à une réunion qui aura lieu le 26 du mois, à 19 heures à la Grande Loge de France…

Six autres frères rescapés reçoivent une convocation identique : Elias Guttman, Jakob Ferret, Marcel Astier, André Lemourieux, Bernard Soulac et Jean Guérin. Tous ont perdu leur liberté et nombre de leurs proches le jour de la rafle qui a mis fin à l’existence de « La Rose silencieuse ». Les sept frères, qui ne se sont pas revus depuis le drame, se retrouvent au rendez-vous donné par le vénérable Pierre Constant, alors qu’ils sont persuadés que ce dernier est mort, sauvagement abattu par les Allemands, avec son épouse Hélène. Si l’homme qui les a convoqués est absent, un nouveau courrier déposé à leur intention leur demande de rallumer les feux de « La Rose silencieuse », afin de démasquer le traître qui a vendu leur réseau de Résistance et qui se trouve parmi eux. Un huis clos pesant commence, où les règlements de comptes pleuvent et les vieilles rancœurs s’étalent au grand jour.

La vérité finira par éclater au cours d’un ultime rebondissement soigneusement orchestré. Huit ans après le drame, « La Rose silencieuse » peut enfin refleurir.

Didier Convard, passionné d’ésotérisme et lui-même franc-maçon, avec la complicité de Jean-Christophe Camus (cofondateur de l’agence graphique Trait pour trait et scénariste), écrit un scénario documenté, humain, riche en flash-backs parfaitement maîtrisés : clin d’œil à « Marie-Octobre », le film de Julien Duvivier. Les nombreux protagonistes sont soigneusement mis en scène : une performance pas évidente sur un one shot de 46 planches. Ils sont aidés avec efficacité par les images d’Hervé Boivin (« Le Sabre et l’Épée ») qui parvient à leur donner une « gueule » reconnaissable au premier coup d’œil, autre performance remarquable.

Cet ouvrage est le dix-huitième volume (deuxième de la troisième saison) de l’excellente collection Sept dirigée par David Chauvel, lequel ne compte pas s’arrêter là puisque sont déjà annoncés « Sept Cannibales », « Sept Athlètes » et « Sept Macchabées ».

Henri FILIPPINI

« Sept Frères » par Hervé Boivin, Didier Convard et Jean-Christophe Camus

Éditions Delcourt (14,95 €) – ISBN : 978-2756054407

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