N’hésitez pas à revenir régulièrement sur cet article, puisque nous l’alimenterons, jour après jour, avec tout que nous envoient nos amis dessinateurs, scénaristes, coloristes, libraires, organisateurs de festivals et éditeurs pour vous souhaiter de joyeuses fêtes : et ceci jusqu’à la fin du mois de janvier 2025 !
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Comme le veut la tradition installée depuis maintenant depuis 16 années consécutives, voici, entre Noël et le 1er janvier, le rapport annuel sur la production d’une année de bande dessinée dans l’espace francophone européen que Gilles Ratier réalise pour le compte de l’ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée).
EN BANDES DESSINÉES
SUR LE TERRITOIRE FRANCOPHONE EUROPÉEN :
2015 : l’année de la rationalisation
En cette période d’instabilité économique et politique, où les assassinats des dessinateurs du journal Charlie Hebdo au début de l’année sont encore dans toutes les mémoires, les acteurs du 9e art cherchent à maintenir les positions durement acquises en matière de parts de marché. Ils ralentissent quelque peu leur rythme de production ou adaptent leur politique éditoriale, en misant sur les valeurs sûres : d’où la conception de revivals modernisés ou le lancement de nouvelles séries référencées. Tout est fait pour satisfaire les goûts du plus grand public pour ne pas risquer de perdre des places dans les linéaires des libraires, quelquefois au détriment de la création et de l’innovation.
* Production – 5 255 livres de bande dessinée ont été publiés en 2015 (dont 3 924 strictes nouveautés) : un retrait de 2,9 % par rapport à l’année précédente, ce n’est que la deuxième fois, en 17 ans, que la forte poussée de l’offre éditoriale du 9e art s’accorde une pause.
* Édition – 368 éditeurs occupent le marché du 9e art en 2015, mais 3 puissants groupes et 12 autres importantes structures dominent l’activité du secteur, en totalisant 68,6 % de la production.
* Évaluation – La bonne orientation des ventes en 2015 devrait consolider la position économique de la bande dessinée sur le territoire francophone européen, alors que les tirages de la plupart des 98 principaux best-sellers de l’année subissent une nouvelle baisse.
* Traduction – Le secteur s’ouvre de plus en plus aux productions étrangères, avec 2 305 nouveaux titres issus de 35 pays différents, même si 1501 bandes dessinées venues d’Asie et 524 des États-Unis (un chiffre en forte augmentation pour ces derniers) représentent 87,6 % des nouveaux titres traduits.
* Réédition – Avec 960 nouvelles éditions ou intégrales, l’exploitation du secteur patrimonial connaît une accalmie (98 titres de moins que l’an passé), mais on remarque, a contrario, une forte augmentation des reprises de héros d’autrefois, avec 49 séries qui se perpétuent au-delà des disparitions ou de l’abandon par leurs créateurs.
* Prépublication – 71 revues spécialisées et 13 éditions particulières d’albums BD sont encore diffusées en kiosque, Maison de la presse ou Relay, malgré les difficultés et la concurrence accrue que subit ce réseau de distribution.
* Information – En 2015, 25 revues papier, 43 sites spécialisés et 96 ouvrages sur le 9e art démontrent l’intérêt d’une partie du lectorat envers l’information, l’histoire et la critique de bande dessinée.
* Mutation – Même s’il progresse (évaluation légèrement supérieure à 1 % par la plupart des professionnels), l’ensemble du marché du numérique reste marginal : le passage à la bande dessinée numérique a donc toujours du mal à trouver ses marques.
* Création – En ayant au moins 3 albums disponibles au catalogue d’éditeurs bien diffusés et un contrat en cours ou un emploi régulier dans la presse ou l’illustration, 1 399 auteurs réussiraient encore à vivre de la création de bandes dessinées sur le territoire francophone européen, alors que 1 602 dessinateurs ou scénaristes ont pourtant réussi à publier au moins 1 album en 2015.
* Adaptation – 28 bandes dessinées francophones ont donné lieu à des films, téléfilms et dessins animés, alors que 179 œuvres réalisées à l’origine pour d’autres médias et 98 ouvrages dépendant de licences issues d’autres supports ont alimenté la production des nouveautés du 9e art.
L’utilisation, même partielle, de ces données doit être obligatoirement suivie de la mention : Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD
(Association des critiques et journalistes de bande dessinée).
Merci pour cet immense travail toujours très intéressant ! en début d’année peut être un article pour nous présenter ce que les éditeurs nous préparent en intégrale patrimoine pour 2016! bonne fin d’année à Gilles ratier et à toute l’équipe!
Merci à vous ! Je vais d’abord prendre un peu de repos, on verra ça l’an prochain !
Joyeuses fêtes en attendant !
Gilles Ratier
Très intéressant ce rapport! On voit que le public et les éditeurs ne se trompent pas, puisque les grosses ventes (hors comics et mangas qui ne sont pas vraiment de la BD, tout juste de la traduction d’histoires parues dans un autre langage sur d’autres continents éloignés) concernent principalement des séries intéressantes à lire, éditées avec soin.
Il faudrait obliger les membres de jury qui choisissent les BD pour des listes d’albums susceptibles d’être nominés à lire tous ces livres, plutôt que de les laisser faire leurs petits intéressants en choisissant des livres hermétiques, peu faciles à lire, et pas vraiment jolis à regarder.
« hors comics et mangas qui ne sont pas vraiment de la BD, tout juste de la traduction d’histoires parues dans un autre langage sur d’autres continents éloignés »
J’ignorais que la langue d’origine et la proximité géographique étaient des critères définissant la bande dessinée, moi qui pensait qu’il s’agissait d’un langage graphique, j’apprends donc qu’il faut fournir un certificat d’origine….