« J’avais 7 ans en 75 » par Ellen Forney

Cette semaine, un peu de légèreté avec cet album autobiographique qui relate les souvenirs d’enfance d’Ellen Forney dans les années 1970, nous replongeant en pleine période hippie. Drôle, tendre, émouvant, cet ouvrage fait sacrément du bien !

À travers une multitude de saynètes à caractère franchement humoristique, Ellen Forney nous raconte donc ce qu’a pu être la vie d’un enfant aux États-Unis dans les années 1970 quand on a des parents hippies (et fiers de l’être)… et il faut avouer que c’était assez folklo ! Pacifistes, fumeurs d’herbe invétérés, papa et maman Forney élèvent leurs enfants avec amour mais sans aucun tabou – ou presque. Soirées pétards et vacances naturistes sont au programme de cette éducation libérée, avec chaque dimanche une visite à l’église de la société unitarienne où goûters, chants et ateliers artistiques étaient proposés aux enfants pendant que les adultes se réunissaient entre eux. La petite Ellen et son frère aîné Matt suivent donc leurs parents un peu partout, parfois assez interloqués par ce qu’ils découvrent de ce monde d’adultes décomplexés (ici, pas de « zizi » ni de « zézette » pour parler aux enfants de ce qu’on a entre les jambes, mais des termes clairement plus « pragmatiques » : pénis et vagin). Tout ceci se faisant naturellement, les enfants ne sont pas choqués par cette vie hippie, mais ils se posent quand même pas mal de questions ! Van Wolkswagen, apparition du disco, pantalons patte d’eph, nouvelles séries TV : toute une époque !

 

Malgré tout, si le contexte de la culture hippie engendre le ton très spécifique de ces souvenirs, il n’en est pas la seule substance, et c’est ce qui est très appréciable dans cet album. Car il est avant tout question de l’enfance, et au fil des pages l’ouvrage prend un caractère plus universel, chacun pouvant se retrouver dans les multiples jeux et ressentis de la petite Ellen, de son frère et de leurs copains et copines… Chamailleries, jeux idiots, interdits à braver, secrets, affirmation de son identité, collections, chansons, peur de l’instituteur et maintes autres choses appartenant à la vie de tout enfant sont au programme de ces petites scènes qui s’enchaînent de manière fluide et rigolote. On sourit et on rit souvent, on est émus par telle ou telle chose qui nous rappelle un peu ce que l’on a pu vivre quand on était gosse… Au départ tendant vers un certain réalisme, le trait d’Ellen Forney vire vite à un certain esprit cartoon sans qu’on perde pour autant pied avec la véracité de ces souvenirs si sincèrement dévoilés… Bref, voilà un album très sympathique, très touchant, qui vous fera passer un très bon moment !

Cecil McKINLEY

« J’avais 7 ans en 75 » par Ellen Forney

Éditions Delcourt (16,95€) – ISBN : 978-2-7560-6556-4

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