« Antarès T6 : Épisode 6 » par Leo

Kim Keller, jeune et jolie femme née à Arena Blanca (petite ville côtière de la planète Aldébaran, seule colonie terrienne habitée hors du système solaire), foule avec son équipage le sol de l’étoile Antarès 4. Après Bételgeuse, c’est sur cette étoile géante rouge, d’un diamètre 500 fois plus grand que celui du soleil, qu’elle espère rejoindre le point X d’où un rayon lumineux a enlevé sa petite fille Lynn, née d’une union avec l’extraterrestre Sven. Malgré la pression des autorités, la présence de Jédediah Thornton le religieux ultra qui commande l’expédition, Kim parviendra à rendre possible la première rencontre entre des humains et des extraterrestres…

Bien sûr, tous les nombreux protagonistes de cette saga incontournable sont au rendez-vous : Marc Sorenson amoureux de la sœur de Kim, Driss Shediac et Alexa Komarowa les deux pionniers âgés de 130 ans grâce à la substance produite par la Mantrisse, Ashley Scott le commandant de la mission, Mai-Lan, Lorna, Lynn… et bien d’autres encore. Tel un marionnettiste inspiré, Leo manipule avec habileté ses personnages, que le lecteur retrouve toujours avec la même gourmandise. Créatures fantastiques évoluant dans des décors aussi sublimes qu’intrigants, lutte contre les excès de la religion, relations amoureuses dignes des meilleurs soap operas (et c’est un compliment !), protection de la nature contre la folie des hommes… sont quelques-uns des thèmes abordés au fil des planches copieuses de ce sixième et dernier opus du troisième cycle (les autres en comptent 5). Il conclut avec panache l’aventure de la colonisation d’Antarès, tout en laissant une porte grande ouverte à un quatrième cycle où, une fois encore, Kim Keller devra se battre au cœur des mondes d’Aldébaran. Il nous faudra patienter un peu, puisque Leo promet de conclure « Les Survivants, anomalies quantiques », série parallèle oh combien passionnante, avant de se pencher sur cette nouvelle création.

Né à Rio de Janeiro en 1944, Luis Eduardo de Oliveira, travaille comme ingénieur avant de quitter le Brésil, alors dirigé par une dictature militaire qui ne voit pas d’un bon œil les militants communistes. Il gagne la France en 1981 où il publie ses premiers récits complets dans Okapi, alors que la section BD est dirigée par Jean-Claude Forest. C’est ensuite la création de « Trent » la tunique rouge dont les aventures sont écrites par Rodolphe aux éditions Dargaud (une intégrale disponible), puis se lance seul en 1994 dans la création de l’univers d’Aldébaran. Seul, ou avec Rodolphe, il lance plusieurs séries tout aussi inventives : « Kenya », « Namibia », « Dexter London », « Terres lointaines », « Mermaid Project » (avec Corine Jamar)… Si son dessin parfaitement maîtrisé n’a rien de spectaculaire au sens esbroufe du terme, Leo fait preuve d’invention et d’originalité au fil de scénarios intenses et riches, parfaitement construits.

Bien entendu, ce nouvel album va cartonner, mais si vous êtes un nouveau lecteur, nous vous invitons à savourer les ouvrages précédents (il existe des intégrales des deux premiers cycles), avant de pouvoir déguster celui-ci dans les meilleures conditions.

Henri FILIPPINI

« Antarès T6 : Épisode 6 » par Leo

Éditions Dargaud (11,99 €) – ISBN : 978-2205-07397-3

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Une réponse à « Antarès T6 : Épisode 6 » par Leo

  1. BARRE dit :

    Je crois que Moebius avait rendu un hommage appuyé à Léo, et c’est tout dire…

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