Par une opération surnaturelle, une trentenaire de nos jours se réveille dans le corps de la libraire new-yorkaise Tabatha Sands, au mois d’octobre… 1959 ! Après avoir repris ses esprits, elle décide de s’accommoder de cette curieuse situation et s’apprête à attaquer une nouvelle journée de jeune citadine, en compagnie de ses deux colocataires à la recherche d’emplois. Elle accompagne l’une d’elles à un casting et est choisie pour jouer la mascotte de Greenwich Village. Désormais affublée d’un costume de sorcière, elle va être confrontée au machisme de l’époque et se retrouver impliquée, puisque nous sommes en pleine guerre froide, dans une affaire d’espionnage : un jouissif récit rocambolesque réalisé volontairement sous contraintes feuilletonesques…
Lire la suite...« Lili » toujours espiègle…

Après une excellente collection consacrée aux « Pieds nickelés » (plus de cent albums prévus dont 99 déjà publiés), Hachette Collections s’attaque à un autre trésor de la mythique Société parisienne d’édition (SPE) des frères Offenstadt : « L’Espiègle Lili ».
Lili n’est pas une jeune pousse puisque née le 21 octobre 1909 (quatre ans après Bécassine) dans le premier numéro de l’hebdomadaire Fillette. C’est le romancier Jo Valle qui imagine la jeune espiègle pour le dessinateur André Vallet dont les dessins sont accompagnés de longs textes explicatifs. Elisabeth-Alice-Amélie-Elise-Marie-Line d’Orbois, surnommée Lili, est à l’origine une gamine à la longue chevelure blonde évoluant dans un milieu aisé. Coiffée d’un béret noir, un parler familier proche de l’argot, elle est souvent punie par ses professeurs, préférant les farces au travail scolaire. Elle poursuit ses aventures dans Fillette jusqu’en 1936, André Vallet remplacé par André Galland puis par René Giffey.
Elle revient en 1948 dans Fillette (puis dans Paul et Mic, 15 ans et Lili/Aggie magazine) sous le crayon plus moderne d’Al. G. (Alexandre Gérard) qui, quelques années plus tard, abandonne les textes sous les images pour les bulles. Les scénarios signés Bernadette Hieris, puis Paulette Blonay, proposent une Lili modernisée, vivant en compagnie d’une joyeuse bande (son tuteur et professeur Monsieur Minet, son fiancé américain Dan, le photographe Gédéon… sans oublier le perroquet Rarahu), affrontant sa tante Agathe de Saint-Herbu et sa fille Julia aussi bête que laide. Après le décès d’Al. G. en 1974, Jacarbo (Jacques Arbeau, voir Jacques Arbeau, qui signait aussi Jacarbo, est décédé…), Jo Martin et enfin Anne Chatel tentent sans succès de poursuivre la saga. Les éditions Vents d’ouest qui rééditent les épisodes d’après-guerre proposent aussi une Lili new-look en 1996 et 1998, ultimes aventures d’une héroïne alors presque centenaire.
Présentée avec un dos toilé, une maquette délicieusement rétro, la série « Lili » est une publication hebdomadaire de Hachette Collections en kiosque (1,99 € le n° 1, 4,99 € le n° 2, 8,50 € les suivants) ou par abonnement (voir http://www.hachette-collections.com) qui propose tous les épisodes signés Al. G. (46 albums), Jacarbo (9 albums), Jo Martin (3 albums) et Anne Chatel (2 albums). Il faut y ajouter les 8 albums réalisés avant-guerre par René Giffey (six d’entre eux reprenant les histoires écrites par Jo Valle pour Vallet).
Les heureux abonnés recevront quelques collectors : la réédition des albums « Aggie et les révoltés d’Uram » dessiné par Al. G. et « Aggie et la solution Retro » dessiné par Pierre Lacroix, une plaque de collection en métal, un set de 3 tirés à part… et un sac en coton Lili pour ceux qui optent pour le prélèvement automatique. Le prix de 8 euros 50 est plus que raisonnable pour ces ouvrages de belle qualité : dommage que le rédactionnel (non signé, d’ailleurs) accompagnant chaque album soit si pauvre et truffé de tant d’erreurs, cet éditeur nous avait habitués à mieux sur ce plan-là !