Disparition d’un maître de la BD australienne : John Dixon !

C’est Jean-Pierre Dionnet qui nous a prévenus : John Dixon, l’un des plus célèbres dessinateurs de bandes dessinées australiennes et maître du comic-strip (avec sa série d’aventures « Air Hawk and the Flying Doctors ») nous a quittés le 7 mai 2015, à l’âge de 86 ans, à la suite d’un accident vasculaire cérébral survenu dans son domicile californien. John Dangar Dixon était né à Newcastle dans les Nouvelles Galles du Sud (New South Wales, en Australie), le 20 février 1929…

John Dixon, jeune homme.

Il débute comme étalagiste, puis déménage à Sydney, en 1945, pour travailler comme publicitaire.

Une connaissance lui suggère alors de se tourner vers la profession d’auteur de bande dessinée et, vers la fin de 1946, il commence une longue association avec l’éditeur Henry John Edwards qui lui publie sa première bande dessinée : « The Sky Pirates », dans Action Comics.

Ensuite, passionné d’aviation, il crée le pilote « Tim Valour » qui aura droit à son propre comic book (150 n° à partir de 1946) – il illustrera aussi plusieurs aventures de Biggles, l’aviateur de W. E. Johns, pour Action Comics, entre 1953 et 1957 — et le super-héros « The Crimson Comet », en 1949.

Puis, il élargira ses activités en travaillant pour Frew Publications (« Catman », en 1957, et deux épisodes de « Sir Falcon »), Young’s Merchandising (« Capitaine Strato », en 1958) et Horwitz Publications (« The Phantom Commando », en 1959), ou pour les journaux du dimanche.

Ainsi, le 30 mai 1959, sa bande dessinée « Air Hawk and the Flying Doctors » apparaît-elle pour la première fois dans Perth’s Weekend Mail, puis dans l’édition du dimanche du Sydney’s Sun-Herald, le 14 juin suivant. « Air Hawk », qui met en scène une sorte de cabinet médical aérien d’urgence exploité par un ancien as de la Seconde Guerre mondiale, sera ensuite publiée par bien d’autres journaux australiens comme The Brisbane Sunday Mail ou The Adelaide Sunday Mail.

Augmentant progressivement sa popularité, la série devient également un strip quotidien en mai 1963. Pour mieux s’y consacrer, Dixon emploie divers assistants comme Mike Tabrett, puis Hart Amos (en 1970), Paul Power (en 1977) ou Keith Chatto (en 1981), pour prendre en charge la Sunday Page.

Contrairement à la plupart des bandes d’aventures américaines, les pages du dimanche et les strips quotidiens d’« Air Hawk » étaient alors des histoires distinctes, écrites toutes les deux par John Dixon, jusqu’en 1986.

Quelques strips originaux de John Dixon pour « Air Hawk ».

Son style minutieux, que l’on pourrait croire inspiré par les artistes américains Alex Raymond ou Harold Foster, est surtout influencé par l’autre grand graphiste du 9e art de la même époque, Milton Caniff ; notamment au niveau de sa narration et de son utilisation particulière du noir et blanc qui donne une grande profondeur à ses dessins et contribue à créer des effets dramatiques assez spéciaux.

Son travail a, par ailleurs, toujours été tenu en haute estime à l’étranger : « Air Hawk » ayant été traduit à maintes reprises dans les périodiques de la Nouvelle-Zélande, d’Hong Kong, d’Afrique du Sud, d’Irlande, d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, de Suède, d’Argentine et même, mais de façon plus sporadique, de France : dans le petit format Jim Faucon des éditions de Poche (en 1968), dans le trimestriel Maxi d’Impéria (entre 1971 et 1986) ou dans le pocket Atémi d’Aventures et Voyages (de 1985 à 1987).

Après avoir mis un terme à « Air Hawk » en 1986, John Dixon s’est exilé aux États-Unis (à Washington) où il a travaillé comme directeur artistique pour un magazine d’étude stratégique  (Defense and Foreign Affairs Magazine) pendant cinq ans. Il retourne ensuite à la bande dessinée, entre 1992 et 1996, en travaillant pour l’éditeur américain Valiant (surtout sur « Eternal Warrior » scénarisé par Jim Shooter, mais aussi sur l’encrage de « Bloodshot, » « Hard Corps », « Shadowman » ou « Doctor Solar, Man of the Atom »), puis sur seize histoires de la série policière « Agent Corrigan » publiées en Suède et les pays scandinaves, entre 1996 et 2002.

Ayant déménagé en Californie, il travaillera aussi comme illustrateur indépendant pour New York Voyager Communications et comme storyboarder pour le cinéma et les jeux vidéo.

Hélas ! En 2012, John Dixon est diagnostiqué comme souffrant d’une démence à corps de Lewy (DCL), souvent étroitement associée à la maladie de Parkinson, laquelle l’empêchera de dessiner jusqu’à la fin de sa vie.

Gilles RATIER

Un autre strip original d« Air Hawk » dû à John Dixon.

Galerie

5 réponses à Disparition d’un maître de la BD australienne : John Dixon !

  1. Christophe Krummenacher dit :

    Defense and Foreign Affairs Magazine, c’est pas plutôt un magazine d’étude stratégique ?

    • Gilles Ratier dit :

      Oui Christophe, vous avez raison ! Je corrige.. J’avais trop fait confiance à la mauvaise traduction de l’une des sources qui m’ont permis d’écrire cet article.
      Encore merci !
      Gilles Ratier

  2. Ping : John Dixon passed away | afnews.info

  3. Celan dit :

    Une belle édition de strips des années 70 est encore disponible chez « comicoz » , à un prix abordable .

  4. Hullo and thank you for your thoughts of my friend John.

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