Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Un voyage en Transsibérien » par Bettina Egger

C’est à un vrai voyage auquel nous convie Bettina Egger, un voyage d’Ouest en Est de la Russie, de Moscou à Vladivostok, un voyage sur des voies de chemin de fer, celles du Transsibérien, un voyage sans intrigue mais qui loin d’être un carnet de route illustré constitue une vraie bande dessinée avec ses personnages, ses rencontres et ses décors…
Tout commence donc à Moscou, et plus précisément à Sokol, ex-village d’artistes rattrapé par l’urbanisation, où logent les deux protagonistes Adèle et Bettina, puis en gare de Kazan, capitale du Tatarstan. Puis c’est Perm et ses ruines (et la légende du Chat de Kazan), direction l’Oural, via Ekaterinbourg (et ses emblèmes communistes omniprésents), Novossibirsk, Akademgorodok (« cité radieuse des savants sibérien » qui ne l’est plus, radieuse). Enfin, le lac Baikal, le pays des Bouriates et les villes de Khoudir ou d’Oulan-Oudé achèvent le trajet de 9288 kilomètres jusqu’au Pacifique, après avoir traversé « 87 villes, 16 fleuves et 10 fuseaux horaires », longeant le Kazakhstan, la Mongolie et la Chine.Ces cinq semaines de voyage sont évidemment l’occasion de goûter aux spécialités locales : le « tchak-tchak », pâtisserie au miel, ou l’oukha, soupe aux poissons, et la vodka, évidemment (et même la « vodka de lait » !).
Interrompant son récit, Bettina Egger évoque légendes, coutumes et croyances (le chamanisme, par exemple), ou l’histoire du train mythique et les fastes du Transsibérien 1900, mais aussi des « spécialités russes » comme le goulag « Perm 36 » devenu un musée. Pour « casser le moule » et varier l’esthétique, Bettina Egger change de style et de présentation selon les sujets, délaissant le dessin noir et blanc, au trait ténu, griffu, un peu suranné peut-être mais auquel on s’habitue bien, d’autant que les visages et les expressions sont particulièrement réussis.
C’est enfin l’occasion de découvrir les éditions Jarjille, « une maison d’édition alternative qui cherche à favoriser les auteurs et à mieux maîtriser les étapes de la chaîne du livre (…). Jarjille privilégie les circuits courts (imprimeurs, relieurs de la région Rhône-Alpes), fonctionne sans salarié, réinvesti ses bénéfices dans la structure associative et s’appuie sur un réseau national de libraires indépendants » : http://www.jarjille.org/
Alors, bon voyage ! Le train va partir…
Didier QUELLA-GUYOT : L@BD->http://9990045v.esidoc.fr/ et sur Facebook.
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« Un voyage en Transsibérien » par Bettina Egger
Éditions Jarjille (15 €) – ISBN : 978-2-9186-5842-9