Depuis ses débuts dans l’hebdomadaire Tintin en 1948, Alix a parcouru le monde antique et bien au-delà. Ce nouvel épisode le conduit au royaume de Kamarés — inconnu du reste du monde — où s’est retirée la population minoenne. Une aventure qui entraîne le blond Gaulois loin de Rome, bien entendu accompagné par l’incontournable Énak. Un périple aux multiples rebondissements qui aurait comblé Jacques Martin, tant au niveau du scénario parfaitement maîtrisé qu’à celui des dessins, respectueux de son œuvre.
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« L’île au trésor » de Stevenson a connu de multiples adaptations en bande dessinée, mais avec la nouvelle série des éditions Ankama, c’est une version animalière, ou plutôt mi-humaine, mi-animale, puisque, comme dans « Canardo », « Blacksad » ou « De cape et de crocs », seules les têtes sont empruntées à la faune. Ce décalage graphique ne suffirait pas à faire œuvre originale, mais c’est superbement dessiné et très bien raconté…
Au tout début, comme dans le « Corentin » de Cuvelier, le personnage central (à tête de lionceau) est là à s’ennuyer au bord de la mer, non loin de l’auberge familiale. Il rêve d’aventures, de mers fortes, de voiliers fabuleux, de contrées improbables, de pirates inquiétants, de gloire aussi… Mais son quotidien est plus prosaïque, évidemment, jusqu’à ce que s’installe à l’auberge un colosse à tête de morse (presque normal pour un vieux « loup » de mer !), buveur de rhum, qui se fait appeler « capitaine ». Enfin, un peu de mystère pour Jim d’autant que Billy Bones le charge d’une mission : lui signaler dès qu’apparaîtra dans les parages un marin à jambe de bois !
L’auberge de la crique de Black Hill devient bientôt un lieu de rencontres hautes en couleurs : un chien doué à l’épée, un oiseau de mauvais augure et d’autres ennemis de Bones qui espèrent non seulement lui faire la peau, mais lui voler la carte au trésor… qu’il a confiée à Jim !
Sébastien Vastra réalise là un épisode chargé d’aventures, d’embruns, de ports poisseux, de côtes déchiquetées, de combats réussis et entraîne son lecteur très efficacement dans les pas de Jim. Ce dernier va bientôt prendre la mer sur la fameuse Hispaniola avec un équipage animalier pour le moins pittoresque et le non moins célèbre cuisinier, Long John Silver (devenu ici un gorille très convaincant). Toutes les têtes d’affiche sont d’ailleurs bien là et l’aventure maritime peut commencer (suite dans le tome 2).
Côté pirates, on ne peut manquer non plus le nouveau diptyque concocté par Bonnet et Bourgne. Après le cycle égyptien, changement de cap : le huitième titre de la série s’installe d’abord en Corse où la belle Artémis a trouvé refuge. Pas pour longtemps, car décision est prise de renvoyer la jeune femme de l’autre côté de l’Atlantique, en Louisiane, plus précisément à Barataria, république corsaire des célèbres frères Lafitte, des individus peu recommandables, négriers, contrebandiers et mercenaires, installés dans le bayou pour contrôler l’embouchure du Mississippi. Autant dire que la série revient à son point de départ pour de nouvelles aventures documentées et mouvementées.
Bons voyages,
Didier QUELLA-GUYOT ([L@BD->http://www.labd.cndp.fr/] et sur Facebook).http://bdzoom.com/author/didierqg/
« Jim Hawkins T1 : Le Testament de Flint » par Sébastien Vastra
Éditions Ankama (14,90 €) – ISBN : 978-2-35910-532-2
« Pirates de Barataria T8 : Gaspésie » par Franck Bonnet et Marc Bourgne
Éditions Glénat (13,90€) – ISBN : 978-2-3440-0212-4