Que doit-on retenir d’Angoulême 42 ?

Quelques prix et peut-être une ou deux expos ? Mais surtout les revendications et les réflexions mises en place par les auteurs, ainsi que l’émotion suscitée après la tuerie perpétrée dans les locaux de Charlie Hebdo : une « chape de plomb » qui a quand même fortement ambiancé l’événement !

On se souviendra donc de cette 42e édition du Festival international de la bande dessinée, qui vient de fermer ses portes, comme celle qui a rendu hommage aux victimes de l’hebdomadaire satirique : les panneaux municipaux ont affiché les Unes de Charlie Hebdo, une place à son nom a été inaugurée, un « Prix Charlie Hebdo pour la liberté de la presse » a été créé et la Cité internationale de la bande dessinée a réussi à monter une exposition sur l’histoire du journal dans un laps de temps très court, tandis que la sécurité renforcée ralentissait considérablement la circulation entre les différents lieux du festival.

Les auteurs et les professionnels du 9e art ont, quant à eux, profité de l’événement charentais pour amorcer une réflexion sur l’avenir de leur travail dans ce secteur, en lançant les premiers « États généraux de la bande dessinée », alors que près de 400 auteurs et sympathisants participaient (à l’appel du syndicat Snac BD) à une « marche pour la création » afin de sensibiliser le public et les pouvoirs publics aux nouvelles charges qui pèsent sur les créateurs.

La ministre de la Culture Fleur Pellerin, en visite officielle au Festival dimanche, saura-t-elle entendre concrètement leur message ?

Évidemment, cette édition a aussi été frappée par l’annonce de ses traditionnels prix, dont le Grand prix de la ville d’Angoulême décerné pour la première fois à un Japonais : Katsuhiro Otomo, dessinateur, scénariste, producteur, réalisateur et créateur de la série « Akira ».

C’est son compatriote, le mangaka Jiro Taniguchi (l’auteur de « Quartier lointain ») dont la présence a également marqué ce festival, qui a proclamé le résultat de cette élection par ses pairs.

À noter qu’une exposition était par ailleurs consacrée à Taniguchi : exposition intéressante, mais comme c’est le cas hélas de toutes ces présentations du festival, souvent trop proches du simple accrochage de planches ou de fac-similés (même si celles sur Fabien Nury ou sur Jack Kirby méritaient quand même le détour) ; mais le phénomène n’est pas nouveau et, manifestement, les priorités ne sont pas là !

Quant au reste du palmarès officiel, nous retiendrons surtout :

-                    le Fauve d’or – Prix du meilleur album à « L’Arabe du futur » par Riad Sattouf chez Allary qui a déjà été bien plébiscité par les lecteurs et la critique (voir Zoom sur les meilleures ventes de BD du 28 mai 2014),

-                    le Prix de la série à « Last Man » par Balak, Mickaël Sanlaville et Bastien Vivès chez KSTR-Casterman (voir : « Last Man » par Mickaël Sanlaville, Balak et Bastien Vivès),

-                    le Prix révélation à « Yekini, le roi des arènes » par Lisa Lugrin et Clément Xavier aux éditions Flblb (voir : « Yékini, le roi des arènes » par Lisa Lugrin et Clément Xavier),

-                    le Prix du patrimoine à « San Mao, le petit vagabond » par Zhang Leping chez Fei (voir : « San Mao, le petit vagabond » par Zhang Leping)

-                    et le Prix du public Cultura aux « Vieux Fourneaux » par Paul Cauuet et Wilfrid Lupano, chez Dargaud Benelux (voir : « Les Vieux Fourneaux T1 : Ceux qui restent » par Paul Cauuet et Wilfrid Lupano ou zoom-sur-les-meilleures-ventes-de-bd-du-5-novembre-2014).

Gilles RATIER

Extrait des « Vieux Fourneaux » par Paul Cauuet et Wilfrid Lupano, aux éditions Dargaud.

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