Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Les Heures noires » par Gaël Remise et Fabien Tillon

C’était sans arrière-pensée que j’avais choisi de traiter « Les Heures noires » qui aborde le fanatisme religieux (chrétien). Or, l’actualité de mercredi donne à ces « Heures noires » un goût très amer… Le problème, avec la barbarie, c’est qu’elle paralyse toute expression, poussant momentanément à l’hébétude. C’est ce qu’elle veut, alors réagissons, parlons, même si les mots viennent difficilement car, à l’évidence, les heures sont noires…
Dans cet album, les auteurs ont inventé un pays africain, le Kariwaï, pour mieux y rassembler tout ce qui menace l’Afrique, le climat impitoyable certaines années, la faim, les maladies, mais surtout le fanatisme, celui d’un chef mystique chrétien qui, en « bon » tyran, impose sa loi, sa foi, bref son obscurantisme rance à des fins personnelles. Avec, en face à lui, un chef d’état aussi pitoyable que caricatural, et c’est dans une Afrique fantasmée, mais reconnaissable, que le jeune Alexis et son collègue, tous deux membres d’une ONG humanitaire et médicale (la DAU), parcourent les pistes pour vacciner les populations.
Les dialogues sont vifs, pertinents, entre les deux protagonistes, mais les deux hommes vont bientôt devoir faire face aux Forces chrétiennes du Panchaka, mobilisées par un illuminé, un certain Eugène Tumazi, « fondamentaliste énervé » comme dit un personnage. Et il n’y a rien de plus énervant que le fondamentalisme, le fanatisme et l’imbécillité outrancière car, politique ou religieuse, l’intolérance est toujours une menace…
Malgré le dessin très effilé, très croqué, certains paysages sont d’une incroyable efficacité et l’on pourra savourer ces déserts surchauffés, ces savanes desséchées, ces forêts aquarellées joliment, très joliment… Mais en ces jours, le voyage reste douloureux…
Didier QUELLA-GUYOT ([L@BD->http://www.labd.cndp.fr/] et sur Facebook).http://bdzoom.com/author/didierqg/
« Les Heures noires » par Gaël Remise et Fabien Tillon
Éditions La Boite à bulles (25 €) – ISBN : 978-2-84953-215-7