L’éclectique KaBoom !

Si CaseMate, les dBD ou encore le gratuit Zoo sont des magazines spécialisés bien connus des amateurs de bandes dessinées, ce n’est pas (encore) vraiment le cas de KaBoom, trimestriel dirigé par Benoît Maurer et Stéphane Beaujean. La parution du septième numéro nous permet d’évoquer ce magazine au sommaire éclectique, ouvert à toutes les formes de bandes dessinées.

Ainsi, l’entretien passionnant avec Bernadette Després, dessinatrice des célèbres « Tom-Tom et Nana » (créés en 1977 dans J’aime lire), ou encore la découverte d’Henry Darger, auteur d’un récit de 15 143 pages retrouvé après sa mort dans la petite chambre où il vivait en reclus méritent-ils le détour.

Du côté des classiques, Frank Le Gall parle du retour de « Théodore Poussin » après dix ans de silence, Alain Dodier l’auteur de « Jérôme K. Jérôme Bloche » évoque le héros d’une vie, et enfin Hermann, celui qu’on surnomme le sanglier des Ardennes, est aussi présent grâce à la reprise d’un entretien réalisé par Benoît Mouchart en 1997.

Puis, direction les États-Unis avec un portrait du vétéran Jim Starlin, un article sur les super-héros qui sauvent le monde, et la présentation émouvante du vieux dessinateur de l’âge d’or Frank King par son cadet Chris Ware.

Une virée au Japon avec la présentation de « Sunny » de Taiyou Matsumoto et un entretien édifiant en compagnie de Masashi Kishimoto créateur du fameux « Naruto ».

Et pour finir, un petit tour en Espagne pour finir en beauté avec une passionnante conversation avec Carlos Gimenez, l’homme qui a peut-être le mieux parlé de l’Espagne franquiste.

Évoluant d’un numéro à l’autre, équilibrant un sommaire au départ trop favorable aux mangas, KaBoom entre dans la cour des magazines spécialisés BD dont la lecture est indispensable pour les véritables amateurs.

Henri FILIPPINI

KaBoom n° 7, trimestriel de 100 pages (7,95 €)

En kiosques et librairies spécialisées ou sur www.kaboom-magazine.fr

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2 réponses à L’éclectique KaBoom !

  1. Francois Pincemi dit :

    Vous avez raison, Monsieur Filippini, le contenu de Kaboom s’améliore petit à petit: en clair, on y parle moins de mangas et de BD indé (c’est indéniable), sans doute ambitieuse intellectuellement et artistiquement (un peu à la façon de l’hermétique art contemporain), mais parfois difficiles à appréhender. Monsieur Beaujean travaille avec le FIBD; donc on espère que sa revue deviendra un peu plus en phase avec la réalité du marché, ou même qu’il parvienne à influencer l’intéret de la programmation des expositions en charentaises.

  2. Beaujean Stéphane dit :

    En fait, ce numéro manque cruellement de bande dessinée indépendante. Les papiers prévus sur ces sujets n’ont pas été rendus. Comme je laisse les critiques choisir leurs sujets et le nombre de pages pour en parler, j’ai l’habitude de combler les trous.

    C’est impossible à tenir à chaque numéro, mais, sur l’ensemble, j’aimerais vraiment arriver à une forme de parité (50% création/ 50% patrimoine) (33% Asie, 33% Europe,33% Amérique) (50%Indé/50%grand public). L’idée, derrière le magazine, c’est essayer d’ouvrir les horizons de lecture en trouvant des socles communs, des passerelles, des moments de dialogue. Et surtout de parler tant que possible de dessin, avec les mots les plus simples possibles. Le tout premier numéro de Kaboom était très éclectique, mais a moins marqué que le second, qui était un spécial Japon (car c’est dur d’accéder à des interviews au Japon et ça a un peu plus marqué les esprits).

    Mais du coup, notre image n’est pas très claire, ni notre ligne. Mais les articles plaisent, c’est l’essentiel. Et je crois surtout que ça donne envie aux lecteurs de prendre des risques, de sortir de leur environnement naturel de lecture, d’après les retours qu’on m’en donne.
    Le prochain aura probablement un sommaire un petit peu plus indépendant, puisque je pars pour le moment sur Charles Burns et Richard McGuire. Mais il y aura aussi surement des textes techniques en hommage à des auteurs classiques écrits par des artistes plutôt très connotés indépendant. Et j’espère un dossier Jack Kirby, avec des témoignages de tous horizons.
    En tous cas merci beaucoup pour cet article, on n’a jamais assez besoin de faire parler de soi.
    Cordialement
    Stéphane.

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