« Magic Pen » par Dylan Horrocks

Le Néo-zélandais Dylan Horrocks n’est pas vraiment ce que l’on appelle un auteur très prolifique et on attendait avec impatience son nouveau livre. D’autant plus que cette rocambolesque quasi-autofiction n’est autre qu’une nouvelle mise en abyme de la création en bandes dessinées, un peu comme il l’en avait déjà réalisé une avec son précédent chef-d’œuvre traduit en français en 2001 : « Hicksville ».

Autoportrait de Dylan Horrocks.

Le cartoonist Sam Zabel, déjà présent dans « Hicksville » et dont le parcours professionnel est étrangement proche de celui de Dylan Horrocks, n’a pas créé de roman graphique depuis des années. L’inspiration lui faisant défaut, il arrive à peine à écrire des histoires de super-héros pour un grand éditeur de comics américain. La routine s’est installée et l’a plongé dans une dépression chronique où il passe ses journées à regarder, désespérément, un morceau de papier blanc. Un jour, dans une librairie d’occasion, il met la main sur une vieille et mystérieuse bande dessinée se déroulant sur Mars, conçue au pinceau magique (« Magic Pen ») par un auteur local dont il n’avait jamais entendu parler. À la suite d’un éternuement intempestif provoqué par la poussière qui se dégage du comics, il est soudainement jeté, à son corps défendant, dans une nature sauvage et fantastique. Accompagné par une jeune créatrice de webcomics et d’une énigmatique écolière avec des bottes de roquettes qui semble être sortie tout droit d’un manga, Sam part à la recherche du Magic Pen et va voyager à travers les siècles et les mondes imaginaires : il y rencontrera des extraterrestres fous de sexe, des moines médiévaux, des pirates, des lutins et suivra même des cours de dessin.

Cette exploration, aussi drôle qu’intelligente des interrogations surgissant lors de la quarantaine, est donc, surtout, une suite d’aventures ludiques où notre héros explore les plaisirs, les dangers et les conséquences parfois névrotiques de la puissance sans limites des forces de l’imaginaire et de la fantaisie dans la mécanique narrative du 9e art ; Horrocks jonglant également très habilement avec les références graphiques, entre ligne claire classique à la Hergé et onirisme underground à la Robert Crumb : complètement euphorisant !

Gilles RATIER

« Magic Pen » par Dylan Horrocks

Éditions Casterman (24 €) – ISBN : 978-2-203-08135-2

Galerie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>