« Yakuza Love Theory » par Keiya Mizuno et Masaki Satou

Cette semaine, on ne fait pas dans le subtil avec « Yakuza Love Theory ». Voilà un guide du dragueur, ou comment transformer un gros lourd en jeune homme capable de faire chavirer le cœur des filles. Un manga loufoque, plein de fans service et à prendre, vraiment, au second voir troisième degré.

Les trois premières pages en couleurs donnent le ton : des petites culottes, des poses suggestives et un harem de filles qui se jettent toutes à moitié nues sur le héros de cette histoire, Yarahata. En fait, c’était un rêve. Tout a commencé lorsque ce jeune homme d’une banalité affligeante s’est réveillé avec un fantôme apparu à la place de sa bite (ce sont ses mots). Complètement hors-norme et habillé comme un mafioso, lunettes noires et chemise ouverte avec le col relevé, Aiya est un fantôme autoproclamé « Le prof d’EPS de l’amour ». À partir de ce jour-là, la vie de Kanji Yarahata va complètement changer. Il va tenter de suivre les conseils de cet être surnaturel que lui seul peut apercevoir, et les mettre à profit pour se comporter plus galamment avec la gent féminine. Le but avoué étant, bien évidemment, de ne pas finir puceau ; Aiya ayant une mission confiée par le grand-père défunt de notre héros : assurer sa descendance. En effet, il a le pressentiment que si son petit fils ne rencontre pas l’amour dans l’année qui vient, sa lignée va s’éteindre. C’est donc une course contre la montre des plus loufoques qui commence.

Même si on est loin des leçons sexuelles données dans un manga comme « Step Up Love Story », « Yakuza Love Theory » est à prendre comme un petit guide pour comprendre les filles. Sous ses airs complètement barrés, Aiya le fantôme délivre des conseils justes et applicables dans la vraie vie. On en vient même à se demander pourquoi on n’avait pas pensé à toutes ces petites choses avant. Ces recettes du succès auprès des filles sont même souvent distillées de manières absurdes afin de dédramatiser un problème relationnel somme toute assez compliqué. L’auteur n’hésite pas à étaler ses remarques sur de nombreuses pages enfermées dans des cadres bien identifiables par leur contour baroque. Il faut dire que le scénariste, Keiya Mizuno, est quand même une pointure dans ce domaine. Au Japon, il a déjà réalisé de nombreux guides et autres manuels de séduction à destination des adolescents. Ce manga est la suite logique de son travail, le visuel bien gras en plus.

Pour ça, il est aidé par un dessinateur hors pair : Masaki Satou. Celui-ci sait parfaitement rendre la beauté naturelle des jeunes filles, mais également la laideur d’un pervers ou d’un looser. Sa galerie de personnage est intéressante et il module les expressions de ses protagonistes en fonction des circonstances. Le héros passe ainsi d’un visage angélique à celui, dépité, d’un homme rejeté, avec la laideur de celui qu’il imagine être. Bien évidemment, son cadrage met en avant les plongées sur les décolletés ou les contre-plongées sur les culottes : Aiya ayant comme passe-temps de soulever les jupes de filles, puisque personne ne peut finalement le voir (sauf Yarahata qui, du coup, profite bien du spectacle).

Finalement bien sage, ce manga vise essentiellement les jeunes adolescents qui cherchent un titre léger et rempli d’humour. Si, en plus, cela peut leur donner des idées pour mieux s’exprimer en public, c’est un bonus non négligeable.

Gwenaël JACQUET

« Yakuza Love Theory » par Keiya Mizuno et Masaki Satou.
Éditions Soleil Manga (7,99 €) — ISBN : 978-2-30204-259-9

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