Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...Les premières BD « osées » de Jacques Lob
À l’initiative de Christian Marmonnier, les éditions La Musardine se lancent dans la réédition de l’intégralité de la série « Blanche Epiphanie » : tribulations d’une malheureuse et pulpeuse héroïne, créée par Georges Pichard et Jacques Lob, qui ne connût pas moins de huit aventures, jusqu’en 1985 ; le tome 1 reprenant les deux premiers petits bijoux rétros et érotiques qui parurent dans le trimestriel V-Magazine, de 1967 à 1969, et dans le quotidien France-Soir de décembre 1975 à mars 1976(1).
Cette belle reprise d’une savoureuse parodie des romans populaires de la fin du XIXe siècle est accompagnée d’un dossier instructif, dû au responsable éditorial, qui nous dit tout sur la pauvre et naïve Blanche : petite porteuse de chèques poursuivie par la concupiscence de l’ignoble et lubrique banquier Adolphus ! Christian Marmonnier revient, entre autres, sur la rencontre du dessinateur (voir notre « Coin du patrimoine » consacré à Georges Pichard ) et du jeune scénariste alors à peine âgé de 31 ans (il en aura quatre de plus lorsque « Blanche Epiphanie » sera lancée), ainsi que sur la destinée de cette étonnante revue coquine qu’était V-Magazine ; laquelle fit quand même énormément pour la libéralisation des mÅ“urs dans la bande dessinée, grâce au postulat de son rédacteur en chef Georges H. Gallet. En effet, V-Magazine fut le premier magazine à publier la célèbre « Barbarella » de Jean-Claude Forest (en 1962) : une héroïne qui révolutionna la bande dessinée par son propos « adulte » et ses dessins gentiment érotiques (mais jugés osés pour l’époque) et qui fût suivie par bien d’autres ersatz comme « Scarlett Dream » de Robert Gigi (aux dessins) et Claude Moliterni (aux scénarios), en 1965.
Ce que l’on ne sait guère, c’est que les trois derniers épisodes de soixante planches chacun de « Blanche Epiphanie », qui sont parus dans France-Soir, sont complètement inédits en albums : donc, vivement les prochains tomes de cette intégrale ! Il s’agit, exactement, de « L’Enfant du chaos », proposé du lundi 14 mai au lundi 23 juillet 1984, de « La Bête des volcans », publié du jeudi 30 mai au mercredi 7 août 1985 et de « L’Aéronef électrique », présent dans le quotidien du jeudi 8 août au jeudi 17 octobre 1985.
Et voilà , pour nous, l’occasion de rappeler l’importance de Jacques Lob dans l’évolution du 9e art ! Né à Paris le 19 août 1932 et décédé à Château-Thierry le 24 mai 1990, c’est le seul Grand Prix de la ville d’Angoulême à avoir reçu cette récompense, en 1986, pour ses scénarios. Il est, aujourd’hui, principalement connu pour la série parodique « Superdupont » (qu’il a créée avec Marcel Gotlib, dans Pilote, en 1972) et pour la remarquable bande dessinée de science-fiction « Le Transperceneige » (initiée avec Alexis, mais finalement dessinée par Jean-Marc Rochette pour le mensuel (À Suivre), en 1982) : un modèle du genre où se mêlent drame, conflits politiques, amour, désespoir et poésie.
Il a également travaillé pour pratiquement toutes les revues « adultes » de l’époque : Pilote, Charlie Mensuel, Phénix, Le Canard sauvage, L’Écho des Savanes, Imagine, Métal Hurlant, Fluide glacial, (À Suivre), Circus, Chic (dont il sera le rédacteur en chef, en 1984)… ; avec des auteurs aussi divers que Robert Gigi, Philippe Druillet ou José Bielsa dans Pilote (« Dossiers soucoupes volantes » pour le premier, en 1969,
un épisode de « Lone Sloane » pour le second et « Les Mange-Bitume » pour le dernier, le tout en 1972), Annie Goetzinger (dans Pilote et dans Métal Hurlant), Nikita Mandryka (« Homph », dans L’Écho des savanes, en 1975), Alexis, Jean Solé, Alexandre Coutelis, Daniel Goossens, Guihard, Neal Adams, Maëster ou Florenci Clavé (sur la reprise graphique de « Superdupont » dans Fluide glacial, de 1976 à 1985), Ted Benoit, Norbert Bousseau ou Sergio Macedo (en 1978 et 1979, dans Métal Hurlant), Jean-Claude Forest (dans (À Suivre), en 1979), Jack Manini (« Sheila », dans Circus, en 1985), Jean-Pierre Danard (« Arlette et Charley » pour Okapi, en 1986), Jean-Louis Besson (« Électroman, l’homme électrique », pour La Vie électrique, en 1986), Edmond Baudoin (« Carla », pour (À Suivre), en 1987(2)), etc.
Et, bien sûr, Georges Pichard, avec qui il fera équipe sur « Ténébrax » pour Chouchou (le dernier épisode sera publié en Italie dans Linus, en 1969, et réédité dans Métal Hurlant, en 1979), « Submerman » dans Pilote (de 1967 à 1970) et dans Super Pocket Pilote (en 1968), « Ulysse » dans Linus (en 1968), puis dans Charlie Mensuel (1969) ou Phénix (1973) et « Blanche Épiphanie » pour V-Magazine, France-Soir et Métal Hurlant (en1979)(3)
Cependant le début de sa courte mais brillante et prolifique carrière est beaucoup moins connue ! Il se passionne, très jeune, pour la littérature illustrée et exerce diverses professions avant de débuter, à partir de 1956, comme dessinateur humoriste. Il livre alors nombre de dessins d’humour et de science fiction à des journaux
comme Humour Magazine, Télé-Magazine, L’Hérisson, Bizarre, Planète, Fiction, Galaxie, Bayard..., et Hara-Kiri : « C’est à cette époque que j’ai rencontré Fred. On a tout de suite sympathisé de par notre admiration commune pour Steinberg. Je ne me rappelle plus dans quelle antichambre nous attendions avec une trentaine d’autres dessinateurs (au Pèlerin je crois) et Fred était scandalisé parce qu’aucun des dessinateurs présents ne connaissait Steinberg. Nous étions les seuls et c’est ce qui nous a rapprochés. Quelques mois plus tard, j’ai revu Fred qui m’a dit : « Je connais des gens qui veulent monter un journal d’humour ». C’est comme ça qu’il m’a présenté à Cavanna et à Bernier (qui n’était pas encore Choron à l’époque). Et c’est ainsi que j’ai fait partie de la toute première équipe de Hara-Kiri. J’y ai créé les premières « fausses pubs ». C’était en 1960. Ensuite, il y a eu une sorte de sombre malentendu entre nous et je suis parti. »(4).
Jacques Lob a ainsi vivoté quelques années avec le dessin d’humour et autres petits boulots comme la réalisation de séquences d’un dessin animé, avec Gébé, pour un film sur l’alcoolisme. Puis, un beau jour, il décide de réaliser des bandes dessinées et la première à paraître sera « Les Aventures de Monsieur Léonidas », dans Bayard, en 1963 : « J’ai alors fait la connaissance de Rémo Forlani qui m’a conseillé d’aller voir Jean-Michel Charlier qui était co-rédacteur en chef de Pilote. Cette rencontre avec Charlier a été importante pour moi puisqu’elle a complètement orienté la suite de ma « carrière ». C’est lui qui m’a conseillé de freiner mes aspirations graphiques et de me consacrer plutôt au scénario à plein temps. Joignant d’ailleurs l’action à ses conseils, si je puis dire, il m’a immédiatement commandé des scénarios pour des histoires complètes. ».(4) Lob reviendra à ses premiers amours dessinant lui-même ses propres parodies de science fiction et de super-héros avec « L’Homme au landau » et « Batmax » (en 1975 et en 1981, dans L’Écho des Savanes) ou « Roger Fringant » (en 1976, dans Métal Hurlant)(5). Mais, en attendant, il suit à la lettre les conseils de Charlier, en se concentrant sur l’écriture d’une quantité d’histoires courtes.
Dans l’hebdomadaire Pilote, ces premières histoires, jusqu’en 1969, sont illustrées par de nombreux dessinateurs comme Pierre Guilmard (avec qui il met en scène son premier héros, « Big Buck » qui ne connut que trois courts épisodes de six planches chacun, en 1963), Jean-Claude Mézières, Luc Mazel alias Zem, Nikita Mandryka alias Kalkus, Georges Pichard, Georges Lacroix, Jean Giraud, Michel Dufranne, Alexis, Claude Poppé, Jean-Marc Loro, Marcel Gotlib, Howard Cartry, Roger Bussemey, Robert Gigi et Jean Alessandrini ; par la suite, toujours pour Pilote, il collaborera, jusqu’en 1988, avec Claude Auclair, Peter Glay, Patrice Serres alias Esdé, Jean Mulatier, Patrice Ricord, Martial, Jean-Louis Goussé, Norbert Boussot, Claire Bretécher, Jean Vern, Yves Got, Ménard, Jean Solé, Florenci Clavé, Daniel Billon, Fred, Annie Goetzinger, Chica, Patrice Lesueur, Didier Eberoni, Dominique Hérody… : excusez du peu ! « En même temps, j’ai commencé à travailler dans Record. Le rédacteur en chef de ce magazine, Nicolas Goujon, avait très bien accueilli le scénariste débutant que j’étais et m’a toujours encouragé. J’y ai fait plusieurs séries dont « La Patrouille sous-marine » avec Lenoir, un dessinateur belge, de 1964 à 1969. (ndlr : un épisode de quatre planches a été dessiné par Jacques Arbeau, en 1965) »(4)
Il y écrit aussi diverses courtes histoires, de 1963 à 1967, pour Paul Coutant, Bruno, Jo-Ël Azara, Bruce, Lenoir et Mogudu, ainsi que les séries « Jack de Minuit » (douze histoires, d’un personnage créé par André D. Fernez et repris ensuite par Gérard Pradal, qui furent dessinées par Roland Garel, de 1964 à 1966, et que notre scénariste en herbe co-signe, quelques fois, avec un certain Jean-Pierre Auclerct),
« Cactus Papa » (deux récits illustrés, en 1964 et 1965, par Jean-Claude Poirier et écrits en collaboration avec Danie Dubos, ex-secrétaire de rédaction de Chouchou et scénariste, aussi débutante que Jacques Lob, qui signait alors Galata) et « Simon Leblanc » (deux aventures mises en images par Len-Gi collaboration entre Max Lenvers et Robert Gigi), de 1965 à 1966) : « Je me suis ensuite présenté à Vaillant où on m’a pris « Le Violoneux du Far–West » (quatre pages dessinées par Jacques Arbeau, en 1967) et « La Rencontre fantastique » (dessinée, je crois, par Gérald Forton), avec déjà des soucoupes volantes, thème que je reprendrais plus tard avec Robert Gigi. Ce qui était gênant, à cette époque, c’est que le rédacteur en chef décidait souvent qui dessinerait telle ou telle histoire sans consulter le scénariste ; si bien que dessinateur et scénariste s’ignoraient. J’avais mis mon adresse sur un coin de mon scénario et Pierre Guilmard est entré en contact avec moi. C’est quand même important de se rencontrer quand on travaille conjointement sur le même récit. »(6)
Pour Vaillant, Jacques Lob storyboarde également trois ou quatre pages de gags pour la série « Placid et Muzo » dessinée alors par Jacques Nicolaou, en 1967.
À la même époque, il réussi aussi à placer quelques scénarios dans Paul et Mic (« Maximax » avec Jean-Claude Poirier, en 1964), dans la version française de Tintin (« Des pépins dans le péplum », six pages avec Jo-Ël Azara, en 1965), et même dans Spirou (deux récits courts avec Pierre Guilmard, en 1967, et surtout deux longues aventures de « Jerry Spring », « Jerry Spring contre K.K.K.» et « Le Duel », de 1966 à 1967, dessinées par le grand Joseph Gillain alias Jijé ; voir http://bdzoom.com/spip.php?article4426, notre « Coin du patrimoine » sur « Jerry Spring » ) : « Gillain me demandait aussi des crobards (ensemble, nous avons fait « Herculena » qui n’a jamais vu le jour et deux épisodes de « Jerry Spring ». Avec lui, c’était une collaboration à rebondissements : je faisais un synopsis puis un découpage que Gillain reprenait avec la liberté d’ajouter ou de supprimer un dessin suivant sa vision ; puis, il modifiait les dialogues à sa façon, me rendait le tout pour que j’adapte les dialogues directement sur les planches. Ce travail effectué, je remettais les planches à sa fille Dominique pour qu’elle s’empresse de faire le lettrage avant que Joseph ne puisse encore modifier le texte. »(6)
Il faut aussi citer ses travaux pour les premiers numéros de Kouakou, revue francophone à destination du continent africain, où il anime plusieurs aventures du personnage éponyme mis en images par Jean-Claude Morchoisne, entre 1966 et 1969, puis des contes africains dessinés par Dominiq (la fille de Jijé)
; ou encore « Jazz Bond Party » (dessins de l’italien Fernando Fusco), réalisé pour la revue littéraire et décomplexée Plexus, en 1966.
Mais sa plus importante collaboration de cette époque est, sans conteste, celle qu’il fournit, de 1964 à 1965, à l’éphémère Chouchou : magazine de bande dessinée que l’on considère aujourd’hui comme complètement précurseur puisqu’il est à l’origine, bien avant l’heure, du mouvement graphique qui aboutira à la naissance de la bande dessinée dite « pour adulte ». Dirigé par Daniel Filipacchi (l’animateur de l’émission de radio « Salut les Copains » devenu patron du groupe Hachette Filipacchi Media, lequel fusionnera avec le groupe Lagardère), Chouchou proposait un sommaire des plus alléchants avec « Les Naufragés du temps » de Paul Gillon et Jean-Claude Forest alias J.-C. Valherbe, « Sylvie » de Noël Gloesner et Rémo Forlani, « P’tit Gus » de Raymond Poïvet et Rémo Forlani, « Bébé Cyanure » de Jean-Claude Forest, « Pat Patrick » de Francisco Hidalgo et Jean-Claude Forest alias Walter See, « Dick Tracy » de Chester Gould, « Peanuts » de Charles Monroe Schulz…, ainsi que des récits signés Robert Gigi, Guy Mouminoux alias Dimitri, Marc-René Novi… Outre « Ténébrax », Jacques Lob y publie les strips de « Pauvre Icare » mis en images par Jo-Ël Azara (sous la signature commune de Lobéloux)
et des récits complets illustrés par Georges Pichard,
Jean-Claude Poirier
et Ram :
« La première fois, j’ai été contacté par Philippe Fix qui pensait être le futur rédacteur en chef du journal (dont le titre était le nom de son personnage). Finalement, c’est Jean-Claude Forest et Rémo Forlani qui en ont été les rédacteurs en chefs. Chouchou a été important pour moi parce qu’il m’a permis de faire mon premier scénario-feuilleton, « Ténébrax », et de travailler, pour la première fois, avec Georges Pichard : une collaboration qui allait être durable. C’est Forest qui m’a présenté à Pichard… Je peux dire que j’ai réalisé un rêve en faisant de la bande dessinée. Longtemps, j’ai été complexé du fait de ne pas avoir fait d’études. Il était imprévisible, pour moi, qu’un jour je puise écrire et que j’en vive ; que je gagne ma vie en faisant de la BD. Aussi, parfois, quand ça ne va pas, quand je peine sur une histoire, il y a un moment où je me dis que j’ai de la chance de faire ce métier : un métier qui me plaît et dans lequel je ne m’ennuie pas… »(4)
Et, aujourd’hui, depuis 2004, un jury de spécialistes, sous la houlette de Couetsch Bousset-Lob (madame Lob), décerne, chaque année, un prix (très prisé) attribué à un scénariste de bande dessinée pour l’ensemble de son Å“uvre, au festival « bd BOUM » de Blois ; il porte le nom de Jacques Lob, et ce n’est que justice !
Gilles RATIER, avec l’aide de Christophe Léchopier (dit « Bichop ») à la technique
(1) Les soixante pages (huit chapitres en noir et blanc) que comportent ce premier récit ont été publiés, deux autres fois, dans le quotidien France-Soir, d’octobre à décembre 1975, puis de mai à août 1983. Les éditions Serg les ont compilés dans un album broché avec jaquette, en novembre 1972 (avec une préface de Jean-Pierre Dionnet) ; album qui sera réimprimé en 1973, puis réédité aux éditions du Fromage (en 1980), dans un album cartonné en couleurs (réalisées par Marie-Noëlle Pichard), chez Dargaud (collection « Les Héroïnes de la bande dessinée », en février 1984) et en format de poche, chez J’ai Lu BD, en 1988. La deuxième histoire de soixante pages, « Les Nouvelles Aventures de Blanche Épiphanie » qui se déroulent en Afrique, a été publiée, une seconde fois dans France-Soir, d’août à octobre 1983, alors que l’album broché a été édité au Fromage au quatrième trimestre1976 (avec une préface non signée, certainement due à Jean-Pierre Dionnet) et réimprimé en 1980. Il a été réédité (sous le titre « La Déesse Blanche »), en couleurs, chez Dargaud, dans la collection « Les Héroïnes de la bande dessinée », en 1984, avant d’être repris, au format de poche, chez J’ai Lu BD, en 1989. Les deux épisodes suivants seront édités aux Humanoïdes associés (« La Croisière infernale », album broché en février 1977, et « Blanche à New York », album cartonné, en mars 1980) et réédités en albums cartonnés, en couleurs réalisées par Marie-Noëlle Pichard, chez Dargaud (collection « Les Héroïnes de la bande dessinée », en janvier 19845) ; quant au cinquième, « Le Cavalier noir », il sera publié en cartonné chez Dominique Leroy, en janvier 1987 (impression en décembre 1986), avec une préface de Jacques Lob, mais doté d’une impression fort médiocre. Enfin, sachez qu’Henri Salvador enregistra une chanson sur « Blanche Épiphanie », en 1974 (sur un 45t des disques Rigolo), et qu’il existe même une comédie musicale grecque, intitulée « Pornography », dans laquelle il y a deux chansons dédiées à notre héroïne. Et comme bdzoom.com ne recule devant rien, voici le lien qui va vous permettre d’entendre ces chansons d’autant plus étonnantes qu’elles sont agrémentées d’un clip totalement adéquat : http://www.youtube.com/watch?v=TcANSEmTpyE !
(2) Cette conductrice de taxi vécu six courtes aventures d’une dizaine de pages chacun, publiées entre 1987 et 1991 (dont « Intérieur nuit », en 1988, souvent considéré comme un récit à part, ce qui n’est absolument pas le cas !) et compilées dans l’album « Carla », chez Futuropolis, en 1993.
(3) Outre « Blanche Épiphanie », certaines des histoires écrites par Jacques Lob ont été reprises en albums ; mais la plupart sont introuvables et mériteraient vraiment d’être réédités. Ainsi, chez Dargaud, on pouvait lire, à une époque, « Les Dossiers soucoupes volantes » (tome 1, « Le Dossier des soucoupes volantes » publié en 1972, le tome 2, « Ceux venus d’ailleurs », en 1973, et le tome 3, « O.V.N.I. dimension autre », en 1975, le tout ayant été réédité en intégrale sous le titre « Apparitions OVNI », en 1979), « Delirius » (le troisième « Lone Sloane », en 1973), « Les Mange-Bitume » (en 1974), « Ulysse » (en deux parties parues en 1974 et en 1975) et « Les Mémoires de Submerman » dans la collection « 16/22 », en 1979 . Chez Serg, en 1973, on pouvait trouver « Ténébrax » en tirage limité, alors que Dupuis proposait, en 1974 (puis dans le volume 18 de « Tout Jijé », en 1997), les deux aventures de « Jerry Spring ». Les éditions Glénat ont aussi édité deux albums de « Submerman », en 1976 et 1978, tandis qu’AUDIE/Fluide Glacial continue d’avoir à son catalogue les cinq « Superdupont » que Lob a co-scénarisés et qui ont été publiés, à l’origine, entre 1977 et 1995. « Le Transperceneige » est toujours disponible chez Casterman, depuis 1984, mais « Le Mécano des étoiles » (la seule aventure d’« Arlette et Charley » publiée en 1986) n’est plus disponible chez Bayard. Même constat pour ses Å“uvres dessinées (« L’Homme au landau » aux éditions du Fromage, en 1977, « Les Aventures de Roger Fringant » ou « Batmax » chez Futuropolis, en 1981 et 1986) et pour l’album « Lob de la jungle » aux Humanoïdes associés (en 1980). On y trouvait, pourtant, les quatre planches de son autobiographie dessinée, pré-publiée dans (À Suivre), en 1978, et divers récits complets illustrés par Annie Goetzinger, Pierre Guilmard, Georges Pichard, Jean Vern, Marcel Gotlib, Nikita Mandryka, Jean Solé, Florenci Clavé, Alexis, Jean-Claude Forest, Ted Benoit et Philippe Druillet.
(4) Extrait d’une interview de Jacques Lob, par François Pierre et Pierre Pascal, dans le n°17 de B. D. Bulle. Ce programme officiel d’Angoulême 14 (publié en janvier 1987) traduisait aussi « Supercar » : neuf pages dessinées par Georges Lacroix, pour le mensuel italien Linus (magazine proche, dans la forme et le contenu, de notre Charlie Mensuel, dont il fut d’ailleurs le modèle), en 1968. Pour en savoir plus sur Jacques Lob, on peut aussi consulter : Pilote/Charlie n°13, Haga n°46, (À Suivre) n°10, Le Collectionneur de Bandes Dessinées n°65, Sapristi n°18, Hop ! n°47, dBD n°16 et Bo Doï (HS) n°18.
(5) Quelques pages de bandes dessinées éparses dues entièrement à Jacques Lob (scénarios et dessins) ont également été publiées dans les programmes d’Angoulême 12 et 13 (en janvier 1985 et 1986), ainsi que dans les albums collectifs « La B.D contre la torture » édité par Amnesty International (en 1979), « Nimbus présente le grand orchestre » aux éditions Cumulus (en 1980) et « À ma mer » édité par Greenpeace (en 1983).
(6) Extrait d’une interview de Jacques Lob, par Jean-Paul Tibéri, dans le n°46 d’Haga, de l’été 1981. Ce fanzine proposait aussi la reprise d’un épisode de « L’Homme au landeau » et un dossier sur « Herculena », le projet avorté de collaboration entre Jacques Lob et Jijé, avec l’intégralité des essais réalisés, aussi bien par le scénariste que par le dessinateur (ainsi que par Robert Gigi qui s’essaya aussi au personnage). Notre ami Jacques Dutrey nous signalait, récemment, que : « Jijé fit une tentative de BD érotique, ou plutôt érotico-aventuresque, sur scénario de Jacques Lob, vers 1966 : « Herculena ». Mais, pour des raisons inconnues, ce projet n’aboutit pas. Il reste une planche complète, qu’on peut voir dans RTP n°33 (en 1975), Haga n°46 (été 1981), Hop ! n°44 (1986), deux strips dans Haga n°44 & 46 et des croquis épars (une demi douzaine) dans RTP n°33, le programme d’Angoulême 14 et Séduction de l’Innocent n°4 (1990). On peut lire le synopsis complet de Jacques Lob dans Haga n°46. ». Et nous, nous vous offrons les quatre pages complètes du n°46 d’Haga, épuisé depuis belle lurette, juste ci-dessous : alors, à qui on dit merci ? À bdzoom.com, pardi !!!
Et, cerise sur le gâteau, Jacques Dutrey vient de nous procurer les autres dessins d’« Herculena » parus dans :
Haga n°44
RTP n°33
et Séduction de l’Innocent n°4 !
Notre association rééditant des peuvres de Fernando Fusco, suis interessé par toutes les infos concernant « Jazz Bond Party » ? contenue, histoire, nombre de planches, format intial… et si matière suffisante, si une personne possède toutes les planches parues, prendre contact avec moi SVP. Merci
« Jazz Bond Party » se veut une parodie de James Bond, particulièrement délirante, proposée dans Plexus, un bimestriel ? à noter, cependant, que les 3 premiers numéros sont tous datés du 2ème trimestre 1966 ? de format 20 (H) x 17, 5 cm (L). Les planches sont, de fait, en format carré.
Plexus se présentait sur la couverture de son premier numéro comme « la revue qui décomplexe » ; dans son deuxième, elle annonçait son programme : « La seule revue de : l’art magique et érotique ; l’humour littéraire et graphique ; l’esprit de révolte ; la révolution sexuelle ». Soit, au final, un joyeux foutraque ! Jacques Sternberg faisait partie du comité de rédaction, aux côtés de Guy Breton, Jean Chouquier et Lo Duca. Le directeur en était Alex Grall.
N° 1, 2ème trimestre 1966, chapitre 1, « Jazz Bond Party », 6 planches (chacune de 2 strips de 1 à 2 vignettes).
N° 2, 2ème trimestre 1966, chapitre 2, « Jazz Bond rencontre le « vieux » ! », 5 planches (chacune de 3 strips de 2 à 3 vignettes).
N° 3, 2ème trimestre 1966, chapitre 3, « Les surprises de Melle Rose », 5 planches (chacune de 1 à 3 vignettes).
N° 4, 3ème trimestre 1966, 4ème chapitre, « Ça, c’est du billard ! », 5 planches (chacune de 2 à 3 vignettes).
N° 5, 4ème trimestre 1966, 5ème chapitre, « Nos héros sur la pente fatale », 5 planches (chacune de 1 à 3 vignettes).
N° 6, 1er trimestre 1967, 6ème et dernier chapitre, « Double zéro pour OO7″, 5 planches (chacune de 2 à 3 vignettes).
Le personnage principal termine sa brève carrière, revêtu d’une camisole. Une phrase en exergue nous informe : « Quand Bond sortira-t-il de là ? On n’en sait rien ».
Dès le numéro suivant, Plexus accueille « Phoebe Zeit-Geist », une bande dessinée issue d’Evergreen, écrite par Michael O’Donoghue et dessinée par Frank Springer. Losfeld l’éditera en album en 1969. Petite curiosité, Dominique Gillain en assure le lettrage français.
Plexus laisse par ailleurs « carte blanche » à Alexandro Jodorowsky (un « happening » théâtral, dans le n° 2) et Jean-Claude Forest (« Les Magiciennes », un roman-photos publié dans le n° 9). Ajoutons-y la signature de Dominique Vallet (Alexis) ou la rubrique « Musée permanent de la bande dessinée », à partir du n° 7 !
Bien cordialement,
Patrick Gaumer
L’intégrale semble au point mort.
Rien en 2012 et toujours rien de prévu en 2013.
C’est bien dommage pour les 4 dernières histoires, bien plus difficile à se procurer que les 4 déjà rééditées…
Je voulais bien sûr parler de l’intégrale Blanche Epiphanie.