Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Le Chanteur sans nom » par Balez et Le Gouëfflec

Voici un roman graphique étonnant et attachant qui nous raconte une histoire à la fois très simple et compliquée, pleine de second degré : la quête du jeune scénariste breton Arnaud Le Gouëfflec, par ailleurs interprète de chansons décalées (il a même enregistré plusieurs disques), pour en savoir plus sur une vedette de la chanson des années trente et quarante qui s’appelait le Chanteur sans nom, alias Roland Avellis, laquelle chantait masqué d’un loup sur le visage.
Cette étoile filante du music-hall était un escroc débonnaire, un alcoolique notoire, et un bouffon cynique et sarcastique… Pourtant, ce personnage double fut l’ami de vedettes comme Charles Aznavour ou Édith Piaf et n’a laissé que des bons souvenirs à tous ceux qui l’ont côtoyé, ceci malgré les coups pendables qu’il a pu leur faire !
Cette histoire incroyable d’un homme que l’on a complètement oublié aujourd’hui alors qu’il traversa son époque, avec flamboyance, aux côtés des plus grands, est aussi une superbe fable sur la mort et le sentiment d’inachevé. Le scénariste rassemble d’abord tout ce qu’il peut trouver comme renseignements sur ce chanteur de charme tombé dans l’anonymat qui disparu, en 1974, perclus de diabète et mangé d’abus divers, dans la maison de retraite pour vieux artistes fondée, à Ris-Orangis, par le chanteur comique Dranem. Puis, de fil en aiguille, il va retrouver sa fille et la femme qui fut son dernier amour…
Le côté bouleversant de cette tentative de biographie très documentée, où le fantôme de Roland Avellis intervient régulièrement pour commenter les investigations du scénariste, est accentué par le dessin d’Olivier Balez : son complice graphique sur « Topless », chez le même éditeur. Son trait épais et expressif permet, au final, de donner encore plus de consistance et de singularité à cette magnifique œuvre au ton léger, teintée d’humour et de nostalgie : emblématique de la représentation d’une époque trop souvent coincée entre paillettes et tragédie…
Gilles RATIER
«Le Chanteur sans nom» par Olivier Balez et Arnaud Le Gouëfflec
Éditions Glénat (20 €)