On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Dusk Maiden of Amnesia » T1 par Maybe
Les histoires de maisons hantées sont monnaie courante de par le monde. Le Japon avec son folklore fabuleux, extrêmement présent, n’y coupe pas. L’ancien bâtiment de l’école privée Seiko, où étudie Teiichi Niyiya, fait partie de ces lieux hantés. La légende veut qu’une jeune fille se soit retrouvée enfermée dans une pièce aujourd’hui abandonnée. Son fantôme lui continuerait de hanter cet établissement. Est-ce une légende juste bonne à tenir à carreau les élèves ou, alors, quelqu’un est-il réellement mort dans ce lieu ? La curiosité conduira le jeune Teiichi à finalement rencontrer Yûko Kanoe, la fameuse jeune fille fantôme qu’il est, étrangement, le seul à voir. Ce qui va les conduire à monter ensemble un « club d’enquête sur les phénomènes étranges ».
Grâce à ce Club, notre jeune héros espère bien comprendre comment Yûko a pu mourir ici et devenir un fantôme. Elle a apparemment tout oublié de cette époque. Est-elle décédée d’une mort violente ? Est-ce un assassinat ? Ce serait-elle tout simplement égarée dans les couloirs, au point de succomber de faim ? Peut-être un simple accident en fait ! Tout ce qui est sûr, c’est que son squelette est toujours là, caché derrière une porte avec un simple écriteau dissuasif pour en barrer le passage. « Maudit soit celui qui entre ici » y est marqué au gros feutre sur une vulgaire feuille blanche. De quoi éloigner les plus curieux, apparemment.
En plus d’enquêter sur la mort mystérieuse de Yûko, le club sera sollicité pour traiter tout ce qui peut paraître anormal ou étrange. Yûko s’amuse de ces superstitions, au point de leur donner vie, juste pour voir les réactions effrayées des élèves face à ces phénomènes paranormaux. Mais si elle est blagueuse et a un caractère enjoué, elle se montre moins docile lorsqu’une jeune fille s’approche un peu trop près de Teiichi. Un fantôme pourrait-il être jaloux ? Ce club a quand même la particularité de n’être composé que de deux membres. En comptant évidemment Yûko, le fantôme invisible aux yeux des autres élèves.
Si ce titre est publié dans la collection Dark Kana, c’est parce qu’il met en scène une élève fantôme et des situations paranormales. Néanmoins, on est loin de l’histoire gore à l’hémoglobine dégoulinante. On est aussi bien loin des vraies histoires tragiques où les fantômes sont des êtres vils et maléfiques. Ici, tout est prétexte à s’amuser en effrayant, gentiment, les autres élèves. Le sujet serait plutôt la romance qui s’installe entre le jeune étudiant un peu immature et les jeunes filles qui l’entourent, qu’elles soit bien réelles ou fantomatiques. Il faut dire que lorsque l’on est un esprit enfermé dans un vieux bâtiment depuis des années et des années, pouvoir être vu et même touché par un jeune homme de son âge, cela doit être grisant.
Publiée dans le magazine Monthly Gangan Joker, entre 2009 et 2013, la série complète comporte 10 tomes. Elle a même eu droit à une adaptation animée par le studio Silver Link. Lors de son passage télé, seuls 12 épisodes ont été diffusés. Un treizième, offrant un complément de conclusion à la série, est sorti en exclusivité dans l’édition intégrale en DVD ou Blue Ray, six mois après la fin de sa diffusion télévisuelle.
Le scénario et le dessin, dus à un groupe d’auteur se cachant sous le pseudonyme de Maybe, savent se montrer directs, tout en côtoyant les limites à ne pas franchir pour ne pas tomber dans le sordide. Voilà un manga au caractère bien noir, mais au final tout gentillet. Il n’y a pas vraiment de quoi effrayer le lecteur, mais peut-être arriver à le faire quand même un petit peu frissonner.
Gwenaël JACQUET
« Dusk Maiden of Amnesia » T1 par Maybe
Éditions Kana (7,45 €) – ISBN : 9782505060604
Ping : Semaine du 02.06.2014 – Beaub'FM
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