Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Moïse Kissous : les « 48hBD » est une manifestation concrète et tangible »…
C’est reparti pour 2 jours ! Vendredi 16 et samedi 17 mai, les éditeurs Casterman, Dargaud, Dupuis, Fluide glacial, Grand Angle, Jungle !, Le Lombard et Urban Comics proposeront gratuitement 100 000 albums de bandes dessinées. Toute personne se rendant dans une librairie partenaire se verra remettre une bande dessinée au choix parmi 8 titres, sans aucune contrepartie ou obligation d’achat. Rencontre avec Moïse Kissous, dirigeant du groupe Steinkis (la maison mère des éditions Jungle !) et président de l’association organisatrice de l’événement.
C’est en avril 2013 qu’eurent lieu les 1ères « 48hBD », un événement qui, bien qu’organisé un peu dans l’urgence, rencontra immédiatement l’adhésion du public et des libraires partenaires : « Le bilan fut globalement très positif », nous dévoile Moïse Kissous. « Sur les 800 libraires, 450 ont pris la peine de répondre à un long questionnaire et une quasi-unanimité nous a indiqué vouloir renouveler l’opération. Cette année, ils sont donc encore près de 800, en France, auxquels il faut désormais ajouter quelque 40 Belges. Le public a aussi plébiscité l’opération. On pouvait s’y attendre ! » Bien sûr, de nombreuses améliorations étaient souhaitables : « Notamment au niveau de l’organisation logistique », souligne le président des « 48hBD ». « Nous avons été victimes de notre succès, ce qui a généré quelques difficultés d’approvisionnement aux libraires qui nous avaient passé des commandes d’un nombre d’exemplaires que nous n’avons pas pu satisfaire. Nous avons, cette année, géré avec plus de temps cette problématique de stock, tout en devant optimiser leur répartition. Si nous répondions à toutes les demandes exprimées, ce n’est pas 100 000 BD qu’il faudrait distribuer, mais 200 000 ! »
Ce sont donc à nouveau 100 000 bandes dessinées qui seront proposées gracieusement aux lecteurs sur les 2 jours que durera l’événement, avec la collaboration de 8 éditeurs, chacun étant responsable du choix d’un titre de son catalogue (couvertures en visuel) : « Il faut bien faire remarquer », indique le patron de Jungle !, « que ces ouvrages ne viennent pas d’un éventuel sur stock, mais sont imprimés pour l’occasion avec la même qualité et le même soin que ceux qu’on retrouve habituellement en librairies. Ces albums sont représentatifs d’une certaine diversité du 9e art et sont un excellent avant-goût de ce que les lecteurs peuvent retrouver au catalogue des éditeurs, même si tous ne sont pas encore associés à l’opération. » Parmi eux, Glénat « réfléchit à s’associer aux prochaines éditions, sans s’être toutefois décidé pour ce cru 2014 » et Delcourt « qui n’est pas convaincu par une offre de gratuité ». « Le problème est que l’opération perdrait de son sens si les albums étaient vendus à 1€ ou 2€, car les éditeurs font déjà des BD à prix réduit, soit directement, soit en offrant un volume à l’achat d’un autre. Ce n’est pas en proposant pendant 2 jours, 1 fois par an, des BD gratuites que nous allons mettre en péril le secteur ! »
Et, un brin moqueur, d’ajouter : « Peut-être ne se sont-ils pas associés à l’événement, car ce ne sont pas eux qui en eu l’idée ! », tout en poursuivant plus sérieusement « nous avons évidemment envie de renforcer la manifestation pour la faire grandir. » Si certains éditeurs manquent encore, les comics font leur apparition avec l’arrivée d’Urban Comics dans le pool des éditeurs partenaires. Et les mangas ? : « J’ai rencontré plusieurs éditeurs, répond Moïse Kissous, mais c’est assez compliqué pour eux dans la mesure où ils exploitent des licences et leur participation est conditionnée à l’accord des éditeurs japonais qui, pour l’instant, n’ont pas répondu favorablement. »
Bien entendu, outre son caractère très sympathique et l’adhésion du plus grand nombre d’acteurs du secteur, le succès d’une manifestation de ce genre se mesure aussi dans ses répercussions commerciales : « En fait », nous révèle Moïse Kissous, « 65% des gens venus en librairie lors de la dernière édition, n’avaient pas prévu de le faire. Parmi ces visiteurs, il y en a forcément (28 % selon l’enquête menée à l’issue de ces 1ères « 48hBD ») qui ont fait des acquisitions. C’est au libraire de jouer son rôle derrière. Nous, les éditeurs, créons un cadre et, ensuite, c’est à lui de capter de nouveaux clients ou de les amener à s’intéresser à la BD. Ils sont d’ailleurs nombreux à organiser des séances de dédicaces, ou autres animations, à cette occasion. Mais ça se construit évidemment dans le temps.»
Le choix de la date n’est évidemment pas anodin. Cela fait de nombreuses années que les éditeurs réfléchissent à un événement phare qui donnerait un 2ème coup de projecteur au genre, dans l’année, après celui offert par le festival d’Angoulême : « Il s’agit ici d’une fête plus populaire que l’est le festival d’Angoulême », souligne Moïse Kissous. « Je n’avais pas été convaincu par les précédentes initiatives, qu’étaient « Paris BD » ou « La Fête de la BD », car elles n’offraient rien de concret. À l’occasion de la fête du cinéma, vous pouvez voir plusieurs films à faibles tarifs, pendant la fête de la musique, vous assistez à des concerts. » Preuve que l’initiative porte ses fruits, les « 48hBD » viennent de recevoir le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication : « Nous nous en réjouissons. C’est une première phase. Nous aimerions obtenir aussi, dans les prochaines années, celui du Ministère de l’Éducation. L’idée est vraiment de contribuer au rayonnement de la bande dessinée à travers une manifestation concrète et tangible. »
Laurent TURPIN
Tout ce qui permet de faire découvrir la BD est une bonne chose, les éditeurs de mangas et de comics ont déjà le net et n’ont qu’à se débrouiller tout seuls, mais pour le lecteur de francobelge, qui peut hésiter à s’aventurer dans l’achat d’un premier tome, car on le sait aujourd’hui le pouvoir d’achat est en diminution en France, cela représente une excellente opportunité. J’hésite entre m’offrir Une nuit à Rome, le Batman (histoire de découvrir le personnage) ou le collectif Fluide Glacial. Si le libraire n’offre qu’un livre à chaque visiteur, je demanderai à des amies d’aller faire un tour à leur boutique.
Très mauvaise organisation cette année !!
Pour la Palme d’or (c’est de saison), j’hésite entre la Fnac qui n’a pas été livrée aujourd’hui et Gibert qui me dit que ça commence seulement samedi…
Heureusement que j’ai un Cultura près du boulot avec une équipe très sympa, merci à eux ^^
Mea culpa pour Gibert, j’y suis repassé aujourd’hui et effectivement ils ont été livrés tardivement hier, merci à eux aussi donc, mon fils a eu son Louca il est ravi.
La FNAC a également été livrée ce matin, il y avait tous les livres, même le Batman épuisé partout ailleurs, en libre-service.
Néanmoins, beau cafouillage.
Et la palme pour moi revient à la petite vielle qui insulte les vendeurs quand elle n’a pas ce qu’elle veut, elle se reconnaîtra peut-être Dur métier que celui de libraire dans ces conditions.
La Fnac des Champs Elysées a reçu les livres samedi matin. Mais craignant les razzias sur les albums en libre-service, elle a prudemment rangé les livres dans un couloir professionnel. Il fallait demander le titre de son choix à la responsable du rayon BD, qui se levait pour aller le chercher. Une bonne initiative, de nombreux libraires ont reçu des visiteurs peu connus équipés de listes de libraires participant à l’évènement, et de sacs à dos. Interrogés, certains ne se cachaient pas de vouloir revendre les albums en vide-greniers, brocante, sur price minister ou ebay. Ce type de comportement égoïste nuit à l’évènement, et c’est dommage, car il stresse les libraires et mécontente les clients habituels.
Concernant cette manifestation, elle est bien sympathique mais nous n’avons pas à juger qui fait quoi avec les bandes dessinées offertes, les gens veulent les revendre pour se faire un peu de sou et alors, cela torture nos consciences ou nous avons d’autres chats à fouetter? (pardon à la SPA!)
D’autre part, il y a des libraires cools qui avaient présenté la chose sur un p’tit présentoir sympa, on se sert hop un p’tit album et point barre et puis il y a les libraires stressés comme d’habitude (avec ou sans l’opération bd-offertes) qui vous reçoivent limite « banque de France », vont chercher LE PRECIEUX album offert qu’ils planquent dans un coin obscur en vous regardant avec méfiance et suspicion..
De toute façon, logiquement, on ne peut prendre qu’un album à la fois et puis le principe de cette opération est D’OFFRIR, alors tout doit disparaitre non?
Il faut l’assumer un peu la clientèle les p’tits amis, elle n’est pas toujours finaude mais bon, c’est ainsi, c’est un métier de contact avec le bon et le mauvais.
( et je sais de quoi je parle, merci!)
Pas d’article sur l’édition 2015 ?
1er bon point : aucun souci de livraison cette année.
2ème bon point : bonne initiative de faire payer 1€ cette fois.
La sélection est variée, pour ma part j’ai pris Holmes, Spirou, Aliénor et Batman, bref faites vous plaisir !!
Pour info, le site 48H BD 2016 a été mis à jour avec les titres proposés pour cette année.
Petits retours sur mes lectures 48H BD 2016 :
– Terra Formars : excellent (mon 1er manga, et c’est un récit complet)
– Harley Quinn : fun et sympatique
– Barracuda : très beau visuellement mais j’ai moins accroché à l’histoire
– Sisco : bon thriller dans le milieu des services secrets français
– Parodie Star Wars : amusant parfois mais un peu lourd aussi
– Les P’tits Diables : ma fille a adoré
– Les Petits Mythos : j’ai fait un flop avec ce titre qu’aucun des enfants n’a voulu lire