« Bloody Monday » T1 par Ryumon et Kouji

Un virus mortel, de belles femmes, un groupe d’ado futé et prêt à tout pour sauver le monde… Ce nouveau manga édité par Pika reprend les ficelles habituelles du thriller de manière très conventionnelle, mais tout de fois assez sympathique.

L’histoire de  » Bloody Monday  » est simple et convenue : un espion russe revend, à une jeune femme plantureuse, une souche virulente pouvant causer une pandémie capable de décimer une ville entière en moins de trois jours. Elle-même vaccinée contre ce poisson, elle administrera subrepticement une dose du virus à l’espion. Celui-ci entrainera dans sa mort (il va sans dire, dans d’horribles souffrances) tous les passagers du mythique Transsibérien qu’il avait choisi d’emprunter pour rejoindre Moscou. Cela fait froid dans le dos !


image © Ryou Ryumon & Megumi Kouji – Pika

Une fois le contexte posé, les héros de l’histoire peuvent être introduits. Il s’agit d’un groupe de jeune impliqué dans la rédaction du journal de leur école. Notamment Fujimaru Takagi qui s’avérera rapidement être le pilier central de cette aventure, ayant lui même une identité secrète. En effet, ses amis découvrirons rapidement qu’il est en fait Falcon, le hacker de génie sorti de sa retraite pour mettre hors d’état de nuire le responsable pédagogique de l’établissement : monsieur Hikage ; car ce dernier abuse de son pouvoir pour brimer les élèves et, ainsi, obtenir des faveurs inappropriées de la part des jeunes filles.

Falcon révélera au grand jour les images pédophiles contenues dans son ordinateur et réussira à le faire expulser.


image © Ryou Ryumon & Megumi Kouji – Pika

Une fois cette nouvelle information mise en place, l’histoire peut réellement débuter. Espionnage, trahison et autres méfaits s’enchaînent. Il faut dire que Ryonosuke Takagi, le père de Fujimaru, est un agent des services secrets japonais. Il est rapidement impliqué dans l’affaire Bloody Monday. Il va y entrainer son fils par la même occasion : lequel utilise régulièrement ses talents informatiques afin de décrypter des informations sensibles pour le compte de son père. Notamment celles contenues sur une carte mémoire trouvée dans le cadavre d’un ex-agent du KGB. Des images insoutenables des méfaits de ce nouveau virus acquis par les terroristes. Entretemps, accusé du meurtre d’un collègue (le lecteur, lui, sais pertinemment que c’est faux), le père de Fujimaru devra se réfugier dans la clandestinité alors qu’une professeur(e) remplaçante pourrait bien être impliquée aux cotés des terroristes pour surveiller le hacker.

Comme on le voit, ce polar ne joue pas dans la subtilité, on est loin d’un  » Monster  » (1) ou d’un  » Conan  » (2). Pourtant, le scénariste, Ryou Ryumon (3) n’est pas un débutant en la matière. Il est en effet plus connu sous le nom de Seimaru Amagi, auteur de certains épisodes de la série de manga bien connu au japon,  » Kindaichi shonen no jikenbo  » (4). Il est également connu sous le nom de Tadashi Agi pour la série à gros succès en France (et au japon)  » Les Goutes de dieu  » (Glénat), de Yuya Aoki pour sa série  » GetBackers  » (Pika) ou encore sous le pseudonyme de Yuma Ando pour  » Psychometrer Eiji  » (Kana).

Diplômé de science politique et d’économie de la prestigieuse université de Waseda, il est capable en fonction de ses différents noms de plume de s’adapter aux divers styles de mangas que réclament les jeunes lecteurs. L’idée de cette histoire lui vient d’un fait divers : un hacker s’étant introduit dans le système informatique du Pentagone met la police sur les dents. Lors de son arrestation, il s’avéra n’être qu’un lycéen. Née avec l’informatique, il est vrai que les jeunes du vingt et unième siècles adoptent les ordinateurs avec une facilitée déconcertante pour leurs ainés.


image © Ryou Ryumon & Megumi Kouji – Pika

Kouji Megumi quant à elle est une jeune dessinatrice. Son premier manga relié est une adaptation en 2004 de  » Sohryuden  » (5), une épopée basée sur des romans chinois et remis aux gouts du jour à la fin des années 80 par le talentueux Yoshitaka Amano. Elle illustre ici un univers complètement différent, plus urbain et contemporain. Ses personnages, même s’ils sont assez stéréotypés, sont clairement identifiables du premier coup d’œil. La mise en page est claire et rend la lecture agréable. On sent bien sûr une certaine jeunesse dans le trait, mais le tout est quand même très réussi. Les décors sont soignés, ainsi que les poses (qui sont souvent dynamiques ou dramatiques) et la mise en images (qui alterne grande case démonstrative et pages bien remplies de plans serrés intimistes). Les yeux du lecteur naviguent facilement au fil de l’histoire parfaitement mis en valeur, en permettant une lecture rapide et agréable.


image © Ryou Ryumon & Megumi Kouji – Pika

Ce manga, même s’il est loin d’être la révélation de l’année en matière de polar, reste un très bon divertissement bien mené; avec une construction linéaire laissant peu de place au suspense, mais enchainant avec brio les méandres de cette aventure destinée, avant tout, aux adolescents qui sauront se reconnaître dans les différents héros de l’histoire. Onze volumes sont prévus pour cette première série, un second opus étant en cours de parution au Japon.


image © Ryou Ryumon & Megumi Kouji – Pika

Gwenaël JACQUET

 » Bloody Monday  » T1 par Ryou Ryumon & Megumi Kouji
Éditions Pika (6,95€)

(1) Mange en 18 volumes de Naoki Urasawa (Kana)

(2) Manga en 69 volumes de Gooshoo Aoyama parue en France chez Kana

(3) de son vrai nom : Shin Kibayashi.

(4)  » Les Enquêtes de Kindaichi  » paru en septembre 2004 chez Tonkam. La série est incomplète en français puisqu’elle ne compte que 22 volumes sur les 27 sorties en Japonais. Ce manga a également été adapté en animation dans une série de 148 épisodes et 2 longs métrages ainsi qu’en drama live pour 3 saisons de 10 épisodes.

(5) Un précédent manga était sorti illustré par les Clamps en 1994.

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