Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...« Yékini, le roi des arènes » par Lisa Lugrin et Clément Xavier
Ce n’est pas le football le sport roi au Sénégal, mais la lutte traditionnelle : une lutte qui intègre des techniques de la boxe d’où l’appellation de « lutte avec frappe ». Les combats de lutte sénégalaise sont précédés de nombreux rituels mystiques, des danses et des chants de bravoure censés exalter l’ardeur des lutteurs. C’est en découvrant un combat pour le titre de roi des arènes lors des fêtes du cinquantenaire de l’indépendance du pays, en 2010, que Lisa Lugrin et Clément Xavier ont voulu transcrire, dans une BD de reportage, la ferveur populaire liée à ce sport ; mais aussi le destin d’un homme attachant, fidèle à ses valeurs, Yakhya Diop dit Yékini, resté 15 ans invaincu.
L’ouvrage s’ouvre sur le combat qui donne en 2006 le titre de roi des arènes à Yékini. Il est rappelé de suite que la bande dessinée s’inspire d’événements et de personnages réels intégrés à un récit fictionnel. Elle relate les affrontements pour le titre suprême, dans des stades bondés, entre trois hommes, trois géants musculeux aux philosophies de vie opposées.
Nous sont ainsi présentés :
— Tyson, l’ancien champion, qui a modernisé la lutte et qui a su négocier avec des sponsors des cachets substantiels,
— le jeune fanfaron, Balla Gueye 2, insouciant et sûr de sa force,
— et enfin Yékini, lutteur de génie, introverti, trop lisse il désespère la presse « people » de Dakar.
Il tire sa force d’un physique hors normes, 1 m 95 pour 135 kg, d’une grande humilité et d’une hygiène de vie sans faille. Yékini n’a jamais oublié d’où il vient. Il a grandi dans un petit village de pêcheurs, sur une île où la tradition de la lutte est toujours prégnante. Il a su devenir le champion national sans se plier aux exigences des médias et des sponsors. Mais les politiques veulent profiter de l’aura des combattants de lutte sénégalaise. Ils interfèrent avec les affaires purement sportives. Les candidats à l’élection présidentielle de 2012 et les leaders du mouvement séparatiste de Casamance ne peuvent ignorer l’aura de ces « Dieux du stade » africains.
C’est au cours de plusieurs voyages au Sénégal que les auteurs ont mené leur enquête sur la lutte sénégalaise et sur Yékini, son roi récemment déchu. Ils donnent à voir et comprendre les ressorts cachés d’un véritable phénomène populaire en Afrique. Le présent ouvrage centré sur la personnalité et la carrière de Yékini n’élude rien des problèmes politiques et sociaux du pays. Il est parfaitement contextualisé, certains combats se déroulent lors de la campagne présidentielle de 2012 et évoque la guerre civile qui perdure en Casamance. Des photos des auteurs entrecoupent un récit en bande dessinée d’une grande justesse.
Le dessin vif, semi-réaliste, de Lisa Lugrin rapproche le lecteur de destins humains révélateurs d’une société africaine prise dans toute sa complexité, entre archaïsmes des superstitions, tensions politiques et intrusion d’une modernité et d’une croissance économique qui peuvent ébranler ses valeurs ancestrales.
Laurent LESSOUS (l@bd)
« Yékini, le roi des arènes » par Lisa Lugrin et Clément Xavier
Éditions FLBLB (20 €) – ISBN : 978-2-35761-055-2
J’ai adoré ce livre. Meme si ça manque un peu de femmes nues dans l’arène, la lutte étant un sport essentiellement masculin. Bravo aux auteurs !
pourtant il y a des femmes qui font de la lutte dans les régions
ce livre doit etre en mode pdf
ça veut dire quoi « en mode pdf » ?
Je l’ai lu « en mode papier » et il est très réussi même si quelques femmes nues dans l’arène n’auraient pas été pour me déplaire.
Le jury du FIBD d’Angoulême vient de récompenser la qualité de « Yékini » en lui attribuant le Fauve, Prix Révélation, distinction amplement méritée.
http://www.bdangouleme.com/553,palmares-officiel-2015