« Dimension W » T1 par Yuji Iwahara

Avec « Dimension W », les éditions Ki-oon nous promettent une série à mi-chemin entre « Cowboy Bebop » et « Edgar, le détective cambrioleur » et ils ne mentent absolument pas : c’est un manga en même temps sérieux et rempli d’humour.

Un vrai seinen d’aventure nous projetant dans un futur alternatif.

Kyoma Mabuchi , le héros de cette aventure, est un homme atypique. Suite à une déconvenue que nous ne connaissons pas encore, il est réfractaire aux nouvelles technologies. Notamment, à la découverte d’une nouvelle source d’énergie inépuisable : les Coils. Sorte de toile tentaculaire tendue au-dessus de la terre et reliée à un monde parallèle, la fameuse Dimension W. Un dispositif à induction électromagnétique interdimensionnelle qui alimente les Coils. Le monde entier peut donc prospérer en toute tranquillité, l’ énergie électrique étant disponible en quantité astronomique sur tout le globe, et ce pour un prix dérisoire. Du coup, afin de dissuader les terriens d’utiliser de vielles source d’énergie extrêmement polluante, elles sont dorénavant taxées a plus de 400 %. SI vous trouvez qu’aujourd’hui l’essence est chère, imaginez ce que cela donne dans ce monde futuriste. Kyoma n’a pourtant pas renoncé à sa vieille voiture qu’il entretient avec tendresse. Sans travail officiel, il lui est bien dur de trouver de l’essence pour la faire rouler. Pourtant, il arrive à se débrouiller en se faisant rémunérer en tant que récupérateur. Cela consiste à traquer et ramener les Coils illégaux, de manière discrète et non officielle. Entre de mauvaises mains, cette énergie peut être dévastatrice et il faut bien trouver un moyen de la réguler. Les entreprises criminelles, de leur côté, cherchent à profiter de cette source de manière illégale et elles font même le trafic de ces bobines modifiées.

C’est lors d’une de ses missions officieuses servant à récupérer une boîte de Coils débridé chez des petites frappes qu’il fera la rencontre de Mira. Cet androïde est étroitement lié avec la firme New Tesla Energie, en charge des Coils, et les secrets qu’elle détient pourraient pourtant bien la faire vaciller. Mais ça, c’est pour la suite de l’histoire. Physiquement et émotionnellement très proche de l’humain, elle n’en reste pas moins une machine, ce que Kyoma n’hésite pas à lui rappeler de temps en temps. Dorénavant, ils vont faire équipe dans leur travail de récupérateurs.

Le dessinateur et scénariste Yuji Iwahara n’est pas un jeune auteur inconnu, il a déjà plusieurs titres traduits en français à son actif : «  Le Monde de Misaki », « L’Œil du loup » et « Le Roi des ronces ». « Dimension W » est très éloigné de ses précédents travaux. Déjà, il s’agit d’une épopée se déroulant dans un univers futuriste (l’énergie y est disponible à profusion). D’autre part, le dessin est beaucoup moins rond et atypique dans la production des mangas actuels. C’est vrai que l’on est plus proche du manga de « Lupin III » (1), que ce soit dans la dynamique des personnages ou du trait longiligne rehaussé de hachures et non de trame comme cela est bien plus courant. Entièrement dessiné à la plume, son dessin est bien loin de la ligne claire franco-belge. Du coup, ce contraste un peu « old school » convient parfaitement pour représenter le monde dans lesquels vie Kyoma : enfermé dans son passé, alors qu’autour de lui, tout n’est que représentation futuriste et aseptisée.

Pour ce titre, encore une fois, l’éditeur Ki-oon, n’as pas fait les choses à moitié. La superbe couverture représentant l’androïde Mira est rehaussée d’une couche de vernis sélectif qui a la particularité d’être phosphorescent. Un petit plus très sympathique qui permet de voir briller son manga, alors que l’on vient de le poser sur la table de chevet.

Voilà une bonne série d’anticipation pour les amateurs d’action et d’aventure. À ne surtout pas manquer.

Vous pouvez apprécier la simulation de la couverture phosphorescente sur la droite.

Gwenaël JACQUET

« Dimension W » T1 par Yuji Iwahara
Éditions Ki-oon (7,90 €) – ISBN : 9782355926280

(1) « Lupin III », fameux titre de Monkey Punch connu en France pour son adaptation en animé sous le nom de « Edgar, le détective cambrioleur ». Lupin étant ici le petit fils du célèbre cambrioleur du même nom créé par Maurice Leblanc. Cet hommage a été réalisé sans l’aval des héritiers , d’où le nom d’Edgar en France.

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