COMIC BOOK HEBDO n°119 (01/05/2010)

Cette semaine, IRON MAN revient sur les écrans, et c’est loin d’être folichon?

IRON MAN 2 (Paramount/Marvel Studios)

D’habitude je n’écris jamais sur ce que je n’aime pas. Je préfère consacrer l’espace de cette chronique à des choses de qualité ; inutile de s’atteler à l’exercice du critique qui veut briller par des formules au vitriol… Mais il faut bien parfois rendre compte de certains échecs afin de montrer qu’on peut attendre autre chose que ce qu’on nous donne en pâture, et qu’on espère mieux…
Même si je n’ai aucune sympathie pour Iron Man et encore moins pour Tony Stark, le premier opus qui était sorti en 2008 fut une très bonne surprise qui me permit alors d’écrire un article assez positif, grâce à un certain respect de l’œuvre, un humour bienvenu, un Robert Downey Jr incarnant un Stark assez réjouissant, et une Gwyneth Paltrow au physique hitchcockien en diable. J’attendais donc cette suite avec impatience afin de voir si un cinéma super-héroïque de qualité tenait la longueur… Mais à peine le film commencé, la désillusion fut grande. La scène d’ouverture, avec la colère et la tristesse du méchant, est tout ce qu’il y a de plus bateau, réunissant tous les clichés d’un sens dramatique surjoué et mal mis en scène. La scène suivante, qui démarre assez spectaculairement par un Iron Man faisant une démonstration de ses possibilités dans un ciel new-yorkais nocturne, finit lamentablement sur un show qui se veut drôle et sympa mais qui rappelle ce qu’il y eut de pire dans les films sur les Quatre Fantastiques : hahaha, c’que c’est chouette ! Bof. Nul. Dès le début, Downey Jr cabote et son discours sonne faux. Puis l’intrigue se structure, sans passion, usant de grosses ficelles, sans une once de finesse. On s’ennuie ferme. Favreau ne réussit même pas à tirer partie de la beauté froide de Paltrow, il la filme comme une belle apparition, rien de plus. On ne sent pas le réalisateur qui aime les actrices. Quant à Scarlett Johansson, mignonnette comme tout, eh bien il a fallu qu’on lui fasse une foutue permanente quand elle devient la Veuve Noire, sans tirer d’elle plus de choses qu’une bonne scène de baston un peu ridicule. Don Cheadle campe un James Rhodes bien plus fade et trouillard que le vrai personnage. Seul Mickey Rourke s’en tire à merveille, seul réel intérêt du film (à part les beaux mollets de Johansson). Son visage incroyable est en soi un spectacle qu’il utilise avec beaucoup de nuances pour exprimer la haine contenue du personnage. Le film défile sans réelle surprise, dans une mise en scène convenue. L’humour est toujours là mais un peu potache bas de gamme, les drames intérieurs du héros n’ont pas de réelle consistance, et les belles actrices ne sont utilisées que comme potiches. On s’ennuie ferme, on s’ennuie ferme… Il y a soit trop de choses soit pas assez, pour que le film trouve un vrai équilibre. Bon, eh bien les amis, voici un beau costard pour l’hiver, pour Jon Favreau. Bah ouais, mais avec autant de fric et un casting pareil, on pouvait attendre autre chose… « Ni fait ni à fer », comme l’a titré Libération. Espérons qu’Iron Man 3 sera d’un autre niveau…

Cecil McKINLEY

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