Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Mister Hyde contre Frankenstein »

La collection « 1800 », qui met en scène, dans des décors obscurs, des figures mythiques de la littérature fantastique populaire de ce siècle passé, démarre plutôt bien ! Et cette confrontation aussi inattendue qu’improbable entre la créature monstrueuse de Victor Frankenstein et le bon docteur Henry Jekyll, philanthrope obsédé par sa double personnalité et dont le côté obscur finira par prendre le dessus en le transformant en Monsieur Hyde, en est certainement la meilleure démonstration !
Alors que le mystérieux médecin londonien vient d’élaborer une drogue permettant de séparer le bien du mal en chaque individu et que ce dernier est obligé de partir pour le territoire helvétique afin de récupérer des produits essentiels à ses expériences, ceci en compagnie de sa belle gouvernante, le lecteur avance, pas à pas, dans un univers de plus en plus glauque, sans se douter une seconde de ce qui va bien pouvoir arriver ; se retrouvant même, parfois, dans une « inconfortable » position de voyeur.
Et une grande partie de la réussite de la première partie de ce diptyque, fort bien documenté, réside en cela : une ambiance des plus sombres où les protagonistes se dévoilent petit à petit et où les scènes les plus horribles ne sont, en fait, que fort bien suggérées !!!
Le mérite revient au scénariste Dobbs (alias Olivier Dobremel, un féru de cinéma que l’on avait déjà repéré sur « Welcome to Paradise », son premier album chez Carabas, et sur des biopics sanglants et inspirés dans la collection « Serial Killer » de chez Soleil), lequel balade lentement les spectateurs et ses personnages, manipule les mythes, et arrose le tout de dialogues cinglants et référentiels, mais aussi au dessinateur ! L’Italien Antonio Marinetti, l’un de ces excellents graphistes de la maison d’édition Bonelli (pour laquelle il a réalisé quelques épisodes des séries « Nick Raider » et « Julia »), transcende, de son trait méticuleux, efficace et réaliste, cet intrigant premier chapitre qui mérite toute votre attention !
Un petit mot pour finir, juste histoire de mettre aussi en avant l’excellent travail de la coloriste Virginie Blancher qui a utilisé une palette sépia très intéressante participant complètement à la narration, ainsi que celui de Gérald Parel, le responsable d’une très belle couverture qui ne nous trompe absolument pas sur la marchandise…
Gilles RATIER
? Mister Hyde contre Frankenstein T.1 : La Dernière nuit de Dieu ? par Antonio Marinetti et Dobbs – Éditions Soleil (13,50 Euros)