Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...François Bourgeon ne devrait pas être concerné par la reprise du catalogue de 12 Bis par les éditions Glénat…
L’aventure 12 bis a bel et bien pris fin. Nos confrères d’actuabd.com rapportent en effet, ce jour, la décision du tribunal de commerce d’autoriser l’offre de reprise des actifs de la maison d’édition parisienne située au 12 bis avenue des Gobelins, par les éditions Glénat. Selon actuabd.com , ce plan de cession serait entériné « sous réserve de l’accord des auteurs, en particulier du plus important d’entre eux, François Bourgeon ». Pourtant, l’auteur des « Passagers du vent », que nous avons joint, vient de nous informer que ses contrats d’édition étaient résiliés depuis le mois de juillet ! Explications …
Créées en 2007 par Dominique Burdot et Laurent Muller, deux anciens dirigeants des éditions Glénat, les éditions 12 bis se sont rapidement fait remarquer par leur programme éditorial, composé d’œuvres d’auteurs notoires (Fabien Nury, Jean-Yves Delitte, Philippe Bercovici, Éric Lambert…) et d’une déclinaison thématique alliant politique et bande dessinée (on se souvient notamment de la polémique, au printemps, déclenchée par l’ancienne Garde des Sceaux concernant « Au nom des pères », un ouvrage la mettant en scène). En 2009, 12 bis réalise un grand coup éditorial en signant avec François Bourgeon, un des auteurs majeurs du 9e art. Cerise sur le gâteau, ce dernier donne alors une suite aux « Passagers du vent », l’une de ses œuvres phares qu’il avait abandonnée depuis 25 ans. Le succès de ce nouveau volume et des rééditions des différents titres signés de François Bourgeon, n’empêchèrent cependant pas les difficultés financières de s’accumuler au sein de la jeune maison d’édition, malgré la sortie très attendue de la suite du « Cycle de Cyann », à l’automne dernier. Conséquence de cette situation, le 30 avril 2013 était ouverte une procédure de redressement judiciaire, les affaires se retrouvant confiées à un administrateur judiciaire, Maître Henri Chriqui en l’occurrence. Et c’est ce mercredi 4 septembre que le Tribunal de commerce était amené à se pencher sur les propositions de reprises d’actif qui lui étaient parvenues. La première, émanant de Fabrice Giger pour les Humanoïdes associés, bien que comportant la conservation de deux salariés, ne fut pas retenue, le tribunal lui préférant celle, sans doute plus attractive, de Jacques Glénat, laquelle portait sur l’actif seul. Dans son compte rendu, actuabd.com, peut-être présent lors de l’énoncé, notifie néanmoins cette reprise comme conditionnée à l’accord des auteurs.
« En la circonstance, il s’agit d’être extrêmement prudent tant que l’arrêt définitif du Tribunal n’est pas publié et que les termes qui le composent ne sont pas totalement connus », nous indique François Bourgeon. « Sinon, tout ce qui se dit autour de ça n’est aujourd’hui que littérature ».
« En ce qui me concerne », nous déclare-t-il, « mes contrats ont été résiliés en juillet ». L’auteur du « Cycle de Cyann » avait en effet conclu avec les dirigeants de 12 bis un échéancier de règlement qui n’a pas été respecté par l’administrateur judiciaire : « J’ai écrit au mandataire pour lui demander le règlement des sommes dues, à échéance. Celles ci ne m’étant pas parvenues, le contrat s’est donc trouvé résilié de plein droit ; ce que j’ai signifié par lettre recommandé avec accusé de réception. Je me sens donc totalement libre par rapport à ça. »
Malgré tout, n’est-il pas possible que les éditions Glénat continuent l’aventure avec le créateur des « Compagnons du crépuscule » ? « Il est fort peu probable que j’ai envie de retourner chez Glénat, compte tenu de l’antériorité de nos relations. C’est une histoire passée. Il est vrai que j’ai publié, après Casterman, « Le Cycle de Cyann » chez Vents d’Ouest. Mais, à l’époque, Dominique Burdot, qui dirigeait cette filiale du groupe Glénat, disposait d’une autonomie totale en terme de signature. J’ai d’ailleurs, sur les contrats qui me lient aux éditions 12 bis, une clause intuitu personae avec Dominique, qui me donne la possibilité d’une résiliation immédiate s’il ne dirige plus la structure. »
L’avenir des oeuvres de François Bourgeon, et notamment la suite et fin du « Cycle de Cyann » sur laquelle il travaille actuellement, se retrouve donc totalement entre les mains de leur créateur : « Je verrais les meilleures solutions qui s’offrent à moi quand l’arrêt définitif du Tribunal de commerce aura été publié », insiste-t-il. « Mais la décision judiciaire, quelle qu’elle soit, ne saurait m’engager. »
On le comprend, François Bourgeon se distingue dans cette affaire, qui concerne toutefois de nombreux autres artistes du 9e art. Quant aux autres auteurs qui n’ont pas été informés de la situation et n’ont pas été payés : « Chacun fait ce qu’il veut, je n’ai aucun conseil à donner à ce niveau. Même par rapport aux éditions Glénat : je comprends tout à fait que des auteurs soient tentés d’y aller. » (1) Sur le fond, François Bourgeon reste cependant circonspect vis à vis de ce genre de procédure, considérant le Tribunal de commerce comme insuffisamment armé pour traiter ces difficultés qui touchent au droit d’auteur : « Les auteurs ne sauraient pas être considérés comme des actifs, comme pourraient l’être des cartons de chaussure. Un contrat d’édition lie le représentant d’une personne morale et une personne physique et on ne peut pas impunément remplacer un des signataires par un autre. »
Laurent TURPIN (propos recueillis auprès de François Bourgeon le 6 septembre 2013)
(1) Par communiqué de presse, les éditions Glénat annoncent qu’« À compter de ce jour (le 6/09/2013, ndlr), ce sont donc plus d’une centaine de nouveaux auteurs pour environ 250 titres qui rejoignent le catalogue Glénat, accompagnés d’une belle liste de nouveautés ! Ainsi, on peut d’ores et déjà annoncer entre autres : la suite de « L’Or et le sang », la fameuse série de Fabien Nury, Merwan et Fabien Bedouel ; le lancement de « Red widow », une nouvelle bande dessinée signée Xavier Dorison et Terry Dodson ; mais également le prochain diptyque de François Dermaut : « Rosa ».»
On se souvient néanmoins que la reprise du catalogue Albin Michel BD, sous le label Drugstore puis… Glénat, avait été suivie de la défection des auteurs les plus en vue du dit catalogue : Pétillon, Veyron, Margerin, …
Bourgeon ne reviendra pas chez Glénat !…
A sa lecture, c’est implicitement ce qu’écrit Laurent Turpin dans son article : relis-le bien, mon cher Brieg !
Gilles Ratier
en effet, cher Gilles, je ne fais que confirmer, ayant longtemps échangé hier avec mon ami FB… nous en saurons plus bientôt…
amitiés
Ca ne va pas être le seul, je n’imagine pas un bouquin comme George et Tchang être édité chez Glénat, pas le genre.
Moi non plus…. Mais bon, peu importe!
Le Georges & Tchang je le vois très bien être réédité par Moulinsart avec les livres de Goddin, celui sur Tchang de Jean-Michel Coblence etc… C’est un bel hommage.
Je ne suis pas sur du tout que Moulinsard publie un bouquin qui dit qu’Hergé était homo. Ce n’est pas Nick que ça génerait, plutot Fanny veuve d’Hergé.
AHHHH ! Décidément Bourgeon n’a pas de chance avec les maisons d’édition. Toute ces histoire doivent pas donner le morale à un jeune qui aimerais bien se lancer comme moi, finalement je pense que créer pour créer me conviens plus que créer pour publier.
Monsieur Bourgeon j’attends avec impatiente le dernier tome du cycle de cyann, ainsi que votre prochaine aventure, si il y en a une !