COMIC BOOK HEBDO n°107 (23/01/2010)

Cette semaine, ce bon vieux Daredevil est toujours là?

DAREDEVIL vol.18 : CRUEL ET INHABITUEL (éditions Panini Comics, 100% Marvel)

Je me suis déjà longuement penché sur Daredevil depuis le début de son édition chez Panini dans la collection 100% Marvel (puis Marvel Deluxe), mais ce n’est pas parce qu’une série dure qu’il faut la prendre comme une habitude et ne pas s’en délecter, surtout si la qualité est là ! En effet, la continuité et l’évolution de Daredevil depuis 1998 (donc depuis l’amorce du volume 2) reste l’une des plus belles réussites de Marvel. L’acmé de cette réussite reste évidemment le passage de Bendis et Maleev sur le titre, ce duo ayant plongé notre héros dans l’ère la plus difficile de son histoire, dans un esprit très très adulte, dans des visions noires et fascinantes. Ed Brubaker et Michael Lark ont – comme je l’ai déjà dit récemment – reprit le flambeau avec intelligence et grand talent. C’est ce que nous ne pouvons que constater encore une fois en lisant les épisodes de ce volume 18 (déjà !) qui creuse toujours plus en profondeur le postulat de Bendis en y apportant des ramifications assez malines… Brubaker, connu pour son aptitude à exprimer la psychologie profonde des personnages au-delà de l’action, avec une intention humaniste mais sans concession, trouve en l’âme torturée de Matt Murdock un terreau idéal pour aller vers l’introspection et analyser les actes des personnages selon leur état mental. En ce sens, Brubaker était l’un des scénaristes les plus évidents pour cela, retournant ainsi aux racines mêmes de la mythologie du personnage, tenant compte aussi de son évolution par des artistes comme Frank Miller, bien sûr. Le présent ouvrage débute sur un récit court qui revient sur le contexte actuel vu par les proches de Matt. Tout le monde se fait beaucoup de souci. Et il y a de quoi… le Diable de Hell’s Kitchen est en train de se construire un véritable enfer. Puis vous pourrez lire un one shot (Blood of the Tarantula) sympathique mais n’ayant pas d’autre intérêt que de réinsérer la Tarentule Noire dans le paysage… Enfin, les quatre parties de Cruel and unusual nous relancent dans l’engrenage de la série, avec toujours autant d’intérêt pour « l’autre côté du miroir ». Car Daredevil s’éloigne toujours autant du récit de super-héros pur, explorant de plus en plus la vie affective, professionnelle et psychologique des personnages. On passe plus de temps dans les bureaux d’avocats que dans les rues à combattre les vilains, en gros… Je ne vous dirai rien de plus, afin de garder tout le sel du suspense, et vous invite donc à vous procurer cet ouvrage afin de dévorer l’une des meilleures séries de super-héros contemporaines. Bonne lecture !

Cecil McKINLEY

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