« Saint Seiya – The Lost Canvas – Chronicles » T1 par Masami Kurumada et Shiori Teshirogi

Après 25 numéros, la dernière série de « St Seiya » vient de se conclure. La suite ne s’est pas fait attendre. C’est réparti pour 12 nouveaux épisodes sous forme de spin off mettant en scène les chevaliers d’or. Aventures, combat, pouvoir et mythologie au programme de cette série ou n’apparaît pas le héros du titre : Seiya. On retrouve, néanmoins, un univers connu et surtout le favori des fans de la série animée avec les chevaliers les plus puissants de la saga : les chevaliers d’or.

La série originale de « St Seiya » ne brille pas par son graphisme, que l’on jugera plutôt pataud et brouillon. Masami Kurumada, le créateur, y défiait les lois de l’anatomie et de la perspective à longueur de pages. Pourtant, la force de son scénario a touché une large audience. Popularisée par la série animée, cette histoire mêlant combat chevaleresque, déesse en détresse et mythologie grecque a conquis le public français à la fin des années 1980. À cette période-là, Shiori Teshirogi se trouvait également devant sa télévision. Bercée par ce dessin animé plutôt destiné aux garçons, elle peut aujourd’hui lui rendre honneur en dessinant cette nouvelle série.

Le dessin de Shiori Teshirogi  est extrêmement fin et clair, malgré la profusion de détails qui le compose. Elle s’est clairement inspirée du design créé par Shingo Haraki pour la série animée. Les fans apprécieront ce travail très proche de ce qu’ils ont vu devant leur petit écran. En revanche, elle a su garder la dynamique et la mise en scène de Kurumada. Les pages explosent littéralement. Elle n’est pas avare de planches spectaculaires mettant en avant le pouvoir et la grandeur de ces chevaliers. Avec « St Seiya Lost Canvas », c’est la première fois qu’elle s’attelle à un shônen manga. Elle n’avait dessiné que des shôjo avant cela. Du coup, c’est peut-être cliché, mais sa sensibilité féminine est bienvenue sur ce titre qui méritait un vrai renouveau et une bouffée de fraîcheur. Le libérant, du même coup, du carcan de son créateur.

Shiori Teshirogi reprend donc du service pour cette préquelle racontant la genèse des chevaliers d’or rencontré dans la première partie de « Lost canvas ». Cette auteur(e) connaît bien l’univers de St Seiya, elle nous l’a déjà prouvée. Ce premier tome se concentre sur la vie d’Albafica, chevalier du poisson. Son sang est empoisonné et le moindre contact avec lui vous expose à une mort certaine. Il cultive des roses rouges, mortelles, qui lui servent d’arme de jet. Grâce à ces fleurs, il se sort de toutes les situations en les projetant sur ses ennemis ou les obstacles qui barrent sa route. Raconté de la sorte, ce pouvoir peut sembler risible. Il faut plus le prendre comme une métaphore onirique, permettant un rendu visuel des plus gracieux, qu’un reflet de la réalité.

Ce chapitre en marge de l’histoire originale nous en apprend un peu plus sur la jeunesse et la formation de ce futur chevalier d’or. Il est le successeur de l’ancien chevalier du poisson, Maître Lugonis, dont le sang est lui aussi contaminé. Au terme de sa formation, ils échangèrent leur sang par le biais d’une entaille dans leurs doigts. Du coup, le sang d’Albafica devient encore plus puissant et mortel que celui de son maître. Entraînant de ce fait sa perte. La suite de l’histoire va nous conduire sur une île ou un homme a le pouvoir de créer des décoctions à même de guérir toutes les maladies. Cet homme n’est autre que le frère de maître Lugonis. Il va passer sa vie à chercher un remède à la maladie qui rongeait son frère et maintenant son successeur. Bien évidemment, un mystère plane sur cette île et le nouveau chevalier d’or du poisson va le découvrir à ses dépens.

Avec l’exploitation des chevaliers d’or, les préférés des fans de la saga St Seiya, ce manga s’assure une audience légitime. En y ajoutant un dessin exceptionnellement travaillé et anatomiquement juste, le public ne peut que suivre. Prévus en 12 volumes, un par chevalier d’or, il est possible de prendre la série en cours de route. Il n’est même pas obligatoire d’avoir ingurgité les 25 tomes de « Lost Canvas » ou de connaître le passage du sanctuaire dans l’œuvre de Kurumada, les personnages dans l’armure n’étant pas les mêmes. « Saint Seiya – The Lost Canvas – Chronicles » est à ce jour un des meilleurs manga sur cette franchise ayant déjà plus d’un quart de siècle.

Gwenaël JACQUET

« Saint Seiya – The Lost Canvas – Chronicles » T1 par Masami Kurumada et Shiori Teshirogi
Éditions Kurokawa (6,80 €) – ISBN : 2-351-42260-0

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