Le devoir de transmission selon François Schuiten : deuxième partie

Voici la deuxième et dernière partie de notre dossier « Coin du patrimoine » sur les débuts de la carrière de François Schuiten, à l’occasion de la parution du somptueux tirage de luxe de l’intégrale de La Théorie du grain de sable chez Casterman et de ses dispositions pour transmettre efficacement son œuvre de son vivant…

Parallèlement, François Schuiten lance, toujours dans Métal hurlant (du n° 46 de décembre 1979 au n° 49 de mars 1980), Aux médianes de Cymbiola en collaboration avec Claude Renard ; avec lequel il produit également Le Rail, publié dans les n° 60 (janvier 1981), puis dans les n° 65 à 68 (de juillet à octobre 1981). Les albums sortent aux Humanoïdes associés, respectivement en 1980 (avec huit planches supplémentaires intitulées Légende, éléments importants et un Épilogue de dix-sept pages) et en 1982 (avec sept planches inédites) : « Avec Claude, cela va très loin, puisqu’à chaque moment, et jusque dans les moindres détails du dessin, nous intervenons, tour à tour, en cherchant mutuellement à nous surprendre. C’est pousser la collaboration dans son point le plus ultime ; et comme nous n’encrons pas, l’encrage « signant«  d’une certaine façon le dessin, le crayonné et les passages de gris autorisent cette osmose. À ce stade, il est impossible de répondre à cette simple question : « Qui a fait quoi ? »… Si je travaille moins avec Claude, c’est d’une part parce qu’il s’est un peu éloigné de la bande dessinée, mais aussi parce qu’il est allé s’installer près de la frontière française. »(1)

Aux médianes de Cymbiola, en collaboration avec Claude Renard.

Le Rail, en collaboration avec Claude Renard.

Le dessinateur participe aussi à Coup dur à Stalingrad (sous-titré la plus grande bande dessinée du monde), sorte de cadavre exquis réalisé par les différents auteurs de Métal hurlant, au n° 50 d’avril 1980,

Participation à Coup dur à Stalingrad, dans Métal hurlant n° 50, en 1980.

et au film Gwendoline. Un recueil de ces images concoctées avec Claude Renard pour le long-métrage érotique de Just Jaeckin a été édité par les Humanoïdes associés, en 1982, sous le titre Les Machinistes : « À ce moment-là, l’école était un bon outil pour moi. Avec de nombreux exercices, je répondais à la demande de Claude mais, parallèlement, je continuais de publier… Avouons qu’il régnait une sorte de confusion : entre ce que je faisais avec mon frère, ce que je dessinais avec Claude et la perspective d’une collaboration avec Benoît qui revenait s’installer à Bruxelles… Je travaillais simultanément pour le 9ème Rêve et pour Métal hurlant. C’est également dans ces années propices que Didier Plateau et Jean-Paul Mougin vinrent à l’atelier pour nous parler d’un projet de revue que Casterman voulait lancer. Ils souhaitaient travailler avec quelques jeunes auteurs de Saint-Luc… On peut dire que la période était faste. Les revues nous aspiraient. Elles avaient alors la capacité de nous prendre pour faire un bout de parcours ensemble. C’était une chance inouïe qui n’existe plus sous cette forme aujourd’hui. »(2)

Extrait des Machinistes aux Humanoïdes associés, en 1982.

Le cycle des «  Terres creuses », scénarisé par son frère Luc, se poursuit donc dans Métal hurlant, avec quatre récits entre dix et douze pages chacun proposés aux n° 103 à 106 (de septembre à décembre 1984) ; l’album sortira aux Humanos sous le titre Zara, en 1985, complété par les deux récits parus dans (À suivre), aux n° 3 d’avril 1978 et n° 11 de décembre 1978 qui ont été partiellement redessinés et recomposés pour faire douze planches. Un troisième opus (Nogegon) sera publié directement, chez le même éditeur, en 1990, avant d’être réédité, comme l’ensemble de la série, chez Casterman :

Extrait de Zara, épisode partiellement prépublié dans (À suivre).

« Avec Luc, c’est très différent. Curieusement, le travail se fait de manière plus séparée qu’avec Benoît Peeters. Luc avance loin sur l’histoire de son côté, ce qui me contraint, par la suite, à un gros travail de réappropriation. Mon frère propose souvent des dessins, des esquisses de plans pour l’ensemble de la ville ou pour un détail d’architecture ; de mon côté, j’élague et je modifie le scénario, et j’interviens dans les dialogues, beaucoup plus que je ne le fais avec Benoît. Il n’y a donc pas de système dans mes diverses collaborations, pas d’équivalence, chacune est spécifique… Je voudrais souligner qu’avant tout, l’amitié préside à ces collaborations. Ce ne sont pas seulement des livres, mais des moments communs, des soirées, des discussions, des voyages, une proximité. On travaille bien ensemble quand on est proches. »(1)

Mine de plomb, feutre et bic, pour la planche n° 7 de Nogegon (1990).

Dès ses débuts en albums, Schuiten réussit à imposer un univers fantasmatique d’une rare cohérence, témoignant de l’impérieuse nécessité d’une Å“uvre qui ne doit rien à l’opportunisme et qui se développe selon une logique interne plus ou moins consciemment maîtrisée : « Je me souviens d’une scène incroyable que Jean-Pierre Dionnet m’a fait quand je lui ai annoncé ma collaboration avec (À suivre). Pendant près de deux heures, il vociférait dans son bureau, me traitant de tous les noms, parlant de trahison, disant que j’allais me perdre… Mais il faut signaler qu’autant il était sympa de voir toute l’équipe des Humanos, autant il était très difficile de se faire payer. C’était sympa, mais assez bordélique. Dans ces conditions, j’ai trouvé qu’il était nécessaire de travailler autrement. »(2)

François Schuiten va alors collaborer à nouveau, mais de façon encore plus étroite, avec son ami d’enfance, Benoît Peeters, à la série « Les Cités obscures » : « En fait, (À suivre) avait refusé Aux médianes de Cymbiola pour différentes raisons, techniques ou autres. Toujours est-il qu’ils acceptèrent avec enthousiasme la proposition des Murailles de Samaris... Entre-temps, Benoît avait écrit son mémoire sur Les Bijoux de la Castafiore (publié sous le titre Les Bijoux ravis) ainsi que La Bibliothèque de Villers (roman publié par les Impressions nouvelles). Et puis, il avait aussi écrit un beau texte sur Carapaces et La Débandade. Il aimait la bande dessinée et était très intéressé par le médium. Par conviction, parce qu’il s’était établi une rare connivence entre nous, je sentais qu’il était le collaborateur idéal. Ainsi, après avoir envisagé plusieurs thèmes (dont certains sur lesquels j’avais planché dans le 9ème Rêve), nous avons trouvé un sujet plus neuf qui a servi de base à Samaris. »(2)

Une planche originale des Murailles de Samaris.

Le premier épisode, Les Murailles de Samaris, paraît dans les n° 53 à 56 d’(À suivre), entre juin et septembre 1982 et l’album publié en 1993 chez Casterman sera retenu par la très sérieuse revue Lire parmi les vingt meilleurs livres de l’année(3) : « Après Les Murailles de Samaris, nous avons dit à Jean-Paul Mougin [le rédacteur en chef d’(À suivre)] que, continuant dans la même veine, il fallait trouver un titre générique. Il avait sorti quelque chose du genre « Cita Obscura, comme dirait Muñoz…, les Cités obscures ». Benoît et moi avions répondu : « Oui, un truc comme ça mais on va sûrement trouver mieux. » On n’a jamais trouvé mieux.

Portrait d'Eugen Robick, le protagoniste de La Fièvre d’Urbicande.

Il faut admettre ces trouvailles d’autrui quand elles possèdent cette justesse. Jean-Paul Mougin a très bien perçu les enjeux de la série, le pari de chacun de nos livres… Dès les premières planches de La Fièvre d’Urbicande [la deuxième histoire du cycle qui fut publiée du n° 68 de septembre 1983 au n° 73 de février 1984], bien que le style en fût très différent, nous avons senti que l’histoire appartenait au même univers que Les Murailles de Samaris. Le dossier de presse qui accompagnait la sortie du premier album a également joué un rôle dans la mise place de la série. L’attachée de presse de Casterman, Joëlle Faure, écrit un slogan du genre : « Désormais, le héros, ce n’est plus le personnage, mais le décor, la ville, l’architecture. » Cette formule a été reprise partout. Combien de fois nous l’a-t-on resservie ? Une phrase comme celle-là, dans le fond assez réductrice, peut rendre des services extraordinaires. Notre travail s’est trouvé repéré, identifié, ce qui est une chance considérable. À nous, ensuite, d’être capables de nous libérer de cette étiquette. »(1) L’album La Fièvre d’Urbicande, qui paraîtra aux éditions Casterman en 1985 obtiendra l’Alfred du Meilleur album de l’année au Festival d’Angoulême.

Le monde des « Cités obscures » est situé dans un univers parallèle au nôtre, avec de nombreux passages vers le monde réel. Certains artistes de notre monde y sont d’ailleurs célèbres, tels que l’architecte Victor Horta ou l’écrivain Jules Verne ; alors qu’Eugène Robick, l’urbatecte de La Fièvre d’Urbicande, n’est autre que Robert Schuiten, le père de François et Luc. Voilà encore une preuve de la nécessité de transmission et de respect des grands anciens prônée par le dessinateur : « Devant le développement de la série « Les Cités obscures », mon frère était très troublé par le fait qu’y étaient abordés des problèmes liés à l’architecture, domaine qui lui était proche. Et son trouble s’est amplifié par le fait que notre démarche commune avait, par certains côtés, divergé. Zara m’avait posé des problèmes et nous avons refait trois fois la fin. Je sentais qu’une distance s’installait. Mon frère s’est alors proposé lui-même de bâtir un récit proche d’un concept « Cités obscures ». Benoît a tout de suite été intéressé par ce projet : nous avions des discussions à trois à n’en plus finir, car c’était une création très compliquée à gérer. Jamais nous n’avions rencontré de telles difficultés à résoudre. Benoît est intervenu sur certains dialogues, et moi je travaillais sur les cinquante-six pages à la fois ; il n’y avait pas moyen de faire autrement, compte tenu de la gageure engagée sur cette totale symétrie du récit. Si mon frère s’est attaqué à un tel projet, c’est aussi parce qu’il n’est pas vraiment un professionnel du scénario. Il fallait une part de naïveté pour porter avec force ce projet jusqu’au bout. C’est ce que j’aime dans mon travail avec lui, car techniquement c’est beaucoup plus difficile qu’avec Benoît. C’est un travail qui peut s’effectuer dans la douleur. Ces carences de construction narrative étaient totalement palliées par des idées extraordinaires comme celle qui préside à Nogegon. Je considère que, même si le livre n’est pas complètement abouti, il traduit une grande ambition. »(1)

La série « Les Cités obscures » va ensuite se constituer, successivement de La Tour (publié dans (À suivre), du n° 95 de décembre 1985 au n° 102 de juillet 1986 ; album en 1987),

Planche parue dans le n° 95 d'(À suivre), annonçant la prépublication de La Tour.

La Route d’Armilia (seules les dix-neuf premières planches sont publiées dans (À suivre), au n° 123 d’avril 1988 ; album en 1988)(4), Brüsel (publié dans (À suivre), du n° 158 de mars 1991 au n° 160 de mai 1991 puis du n° 171 d’avril 1992 au n° 173 de juin 1992 ; album en 1992), L’Enfant penchée (publié dans (À suivre), du n° 193 de février 1994 au n° 212 de septembre 1995 ; album en 1996), L’Ombre d’un homme (album en 1999), La Frontière invisible (deux tomes en 2002 et 2004) et La Théorie du grain de sable (deux tomes en 2007 et 2008), tous aux éditions Casterman dans des éditions qui sont, aujourd’hui complètement revues et complétées : « On cite beaucoup Jules Verne à mon égard, mais je crois avoir été plus impressionné par Kafka. Curieusement, ses écrits ne m’ont pas paru difficiles. Au contraire, je me suis coulé dans l’Å“uvre. Je me souviens vraiment de la lecture du Château… Comme pour McCay, j’avais cette fois-ci le sentiment de trouver enfin un univers littéraire qui me plaisait. C’est très étrange ! »(2)

Traduite en une dizaine de langues, la série « Les Cités obscures » et leurs auteurs ont obtenu de nombreux prix dont le Grand Prix de la ville d’Angoulême en 2002 et le Grand prix Manga au Japan Media Arts Festival 2013. Leur goût du détail les a aussi poussés à proposer des livres d’images (souvent déjà utilisées dans des revues ou pour divers travaux, mais qui sont, pour l’occasion, complètement modifiés et retravaillés) complétant la cohérence de l’univers des « Cités obscures », à l’instar de L’Archiviste (1987), Le Musée A. Desombres (1990) L’Écho des Cités (1993), Le Guide des Cités (1996), The Book of Schuiten (2004) ou Les Portes du possible (2005), pour ne citer que ceux qui ont été publiés chez Casterman.

Dernières pages réalisées pour l’ultime numéro d'(À suivre) (le 239 de décembre 1997).

Toujours sur scénarios de Benoît Peeters, le dessinateur livre également quelques autres travaux de commande pour la revue (À suivre) : comme l’hommage à Hergé paru dans le n° 45 d’avril 1983 et celui à Hugo Pratt dans le n° 213 d’octobre 1995. D’autres se rapportent également à l’univers des « Cités obscures ».

C’est le cas d’Utopies (cinq planches au numéro spécial Architectures de janvier 1985), L’Étrange cas du docteur Abraham (douze pages dans le n° 109 de février 1987 qui furent réunies dans un album publicitaire – donné pour l’achat de deux albums de la série, en 2001), les six planches du Passage aux n° 133, 135 et 138 de février, avril et juillet 1989, ou les deux dernières réalisées pour l’ultime numéro (le 239 de décembre 1997), avant que le tout soit intégré dans les nouvelles éditions de la série.

Hommage à Hugo Pratt dans (À suivre), au n° 213 d’octobre 1995.

Image du film Taxandria.

François Schuiten, désormais élevé au rang de baron par le roi Albert II, a également dessiné d’innombrables affiches, illustrations, sérigraphies et lithographies. Il a réalisé une dizaine de timbres pour la poste belge. Il a collaboré à la conception graphique de films, dont Taxandria de Raoul Servais (1994) et Mr Nobody de Jaco Vandormael (2010), et est coauteur d’une série en animation de synthèse : Les Quarxs de Maurice Benayoun (à partir de 1990). Son travail sur Taxandria fut réexploité dans le livre Souvenirs de l’éternel présent publié chez Arboris, en 1993 : soixante-douze images surmontant des textes de Benoît Peeters qui seront redessinées dans la bande dessinée éponyme ; soixante et une planches qui intégreront le cycle des « Cités obscures » sous la forme d’un album aux éditions Casterman, en 2009 : « Mon père n’aimait pas du tout la peinture surréaliste. Moi, ça me plaisait plutôt, mais je n’en étais pas non plus très proche. C’est peu à peu, et notamment à travers le travail sur le film Taxandria, que je me suis rapproché de la peinture surréaliste. Et aussi des symbolistes, comme Khnopff et Spilliaert. Eux aussi pratiquent une peinture un peu « impure », un peu « littéraire », à certains égards. »(5)

Extrait de Mr Nobody de Jaco Vandormael.

Avec Benoît Peeters, François Schuiten est aussi le coscénariste de deux documentaires-fiction : Le Dossier B (1995) et L’Affaire Desombres (2001). Par ailleurs, il est le scénariste de Dolorés dessiné par Anne Baltus (pré-publié dans (À suivre) en 1989, album Casterman en 1991) et de Plagiat ! dessiné par Alain Goffin (album Humanoïdes associés en 1989), ainsi que le scénographe de La Ville imaginaire (aux Cités-Ciné de Montréal, en 1988), Le Musée des ombres (présenté successivement à Angoulême, Sierre, Bruxelles et Paris, à partir de 1990) ou le pavillon du Grand-Duché de Luxembourg à l’Exposition Universelle de Séville (en 1992), ainsi que La Cenerentola, opéra de Rossini présenté à La Monnaie à Bruxelles et à l’Opéra de Lyon (2008). Il est également le responsable de deux stations de métro (Porte de Hal à Bruxelles en 1993 et Arts et Métiers à Paris en 1994) et le concepteur du gigantesque Pavillon des Utopies (A Planet of Visions) qui a accueilli cinq millions de visiteurs à l’Exposition Universelle d’Hanovre, en 2000, ainsi que du pavillon belge à l’Exposition de Aïchi, en 2005. Tous ces travaux scénographiques sont évoqués dans le livre Voyages en utopie (aux éditions Casterman, en 2000).

Extrait de l'édition originale du Musée A. Desombres (1990).

Voyages en Utopie (Casterman, 2000).

François Schuiten a aussi réalisé la scénographie de l’exposition-spectacle Le Transsibérien, présentée à Bruxelles au Musée du Cinquantenaire dans le cadre d’Europalia Russie. Avec Benoît Peeters, il s’est occupé, à Bruxelles, de la restauration et de l’aménagement scénographique de la Maison Autrique, premier édifice Art nouveau du grand architecte Victor Horta (voir l’ouvrage De la maison Autrique à la maison imaginaire, chez les Impressions nouvelles, en 2004). Avec Benoît Sokal, il travaille également à la conception graphique d’un film en animation de synthèse (Aquarica) et sur l’univers d’un spectacle itinérant de chevaux autour des performances de Mario Luraschi : « J’aime le travail de collaboration, les liens qui se tissent, la discussion, le plaisir et l’amitié qui sont à la base. J’ai besoin de ce rapport et ne vois pas l’intérêt de travailler seul, puisque dans toutes ces collaborations je m’épanouis pleinement… Plus généralement, je peux dire que ce domaine de la collaboration me passionne, même au-delà de la bande dessinée. J’ai beaucoup d’enregistrements pirates de Lennon et Mac Cartney, et les problèmes de composition musicale de l’un sous le regard de l’autre, leurs ruptures, leurs critiques mutuelles, ont été riches d’enseignements pour moi. Une collaboration est quelque chose de magique et de fragile, il faut l’entretenir et la remettre en question, la repositionner et tout mettre en Å“uvre pour casser la routine. Il faut revivifier son plaisir et ne pas hésiter à prendre des risques. »(1)

Aquarica avec Benoît Sokal.

Enfin, en 2012, François Schuiten(6) s’est lancé, seul aux commandes, sur des rails inédits avec La Douce (toujours chez Casterman). Ce bel album pose la question de l’adaptation ou de la résistance à l’inévitable évolution technique, laquelle ne doit pas signifier la destruction d’un patrimoine culturel : car l’avenir ne doit absolument pas se couper du passé… La poursuite de cette magnifique parabole sur la transmission (encore et toujours la transmission !) peut se réaliser grâce à l’outil informatique et à une webcam où le lecteur découvre que la locomotive est capable de sortir du livre. Ce que les concepteurs de ce projet, avec la complicité de Dassault Systèmes, appellent la réalité augmentée est une manière originale de combiner le livre et le numérique, tout en apportant une dimension complémentaire à cette belle et émouvante histoire ; voir  sur http://www.12-ladouce.com/.

Illustration pour Les Mers perdues de Jacques Abeille, aux éditions Attila.

Gilles RATIER

(1)   Extraits d’une interview de François Schuiten par Michel Jans et Jean-François Douvry parue dans Schuiten & Peeters : autour des Cités obscures, aux éditions Mosquito, en 1994.

(2)  Extraits d’une interview de François Schuiten par Christian Marmonnier parue dans le n° 14 des DBD : Les Dossiers de la Bande Dessinée, aux éditions BFB, en 2002.

(3)  L’édition actuelle des Murailles de Samaris, publiée en 2007 chez Casterman, correspond à la version de l’album paru en 1984 (avec une case redessinée à la planche 35 et une fin remaniée à partir de la planche 42 pour faire quarante-six pages, soit deux pages supplémentaires) à laquelle l’éditeur a rajouté des inédits :

- les seize pages d’un récit intitulé Les Mystères de Pâhry, fragments d’une histoire, plusieurs fois retravaillés, qui aurait dû succéder à La Fièvre d’Urbicande et qui correspondent aux pages publiées dans le numéro spécial Architectures de la revue (À suivre) et aux planches du Passage proposées dans cette même revue, en 1989.

- et les douze pages de L’Étrange cas du docteur Abraham.

Planche crayonnée de La Tour.

(4)  L’édition actuelle de La Route d’Armilia , publiée en 2007 chez Casterman (avec comme sous-titre Et autres légendes du monde obscur), correspond à la version de l’album paru en 1988 (soit soixante pages dont huit de bandes dessinées et cinquante-deux d’illustrations de textes), à laquelle l’éditeur a rajouté des inédits :

-       le conte illustré Mary la penchée publié sous une forme de live isolé chez Casterman, en 1995.

-       les illustrations du conte Les Chevaux de lune (livre pour enfant, avec de courts textes sous images éliminés ici, publié chez Duculot, en 2004) qui forment huit pages de bandes dessinées.

-       Douze planches d’une bande dessinée non publiée ailleurs (à notre connaissance) et intitulée La Perle.

(5)  Extraits d’une interview de François Schuiten par Benoît Peeters parue dans The Book of Schuiten, aux éditions Casterman, en 2004.

(6)  Pour en savoir plus sur François Schuiten, voir aussi les revues (À Suivre) n° 68, Les Cahiers de la BD n° 56, n° 69 et n° 87, PLG n° 25, À l’Aise n° 5, Sapristi n° 3, Synopsis n° 1, Angoulême 90 le Magazine, La Lettre de Dargaud n° 20, Swof n° 23, Auracan n° 15, Artmania n° 3, Houba n° 18, L’Indispensable n° 2, Bachi-Bouzouk n° 2, Ekllipse n° 6, Les Rêveurs de Runes n° 4, Bang ! N° 1, L’Inédit n° 15, 9e Art et Communication n° 21, Bo Doï n° 77, n°109 et (HS) n°18, Le Collectionneur de Bandes Dessinées n° 103, BullDozer n° 4, [dBD] n°19 et n°62, CaseMate n° 6, n° 19, n° 29, n° 47 et n° 50, L’Avis des Bulles n° 134, On a marché sur la Bulle n°2 7 et Cinéma et bande dessinée (Cinémaction n° spécial HS été 1990), ou encore les ouvrages Itinéraires dans l’univers de la bande dessinée de Michel-Édouard Leclerc aux éditions Flammarion (2003), François Schuiten, histoires de timbres de Jean Auquier aux éditions du CBBD (2003) et 20e festival B.D. Solliès-Villeaux éditions A.LI.EN. (2008).

Pour voir la première partie, cliquez ici :

Exposition De Piranèse à Schuiten, au Château de Vincennes, en 2012.

Galerie

5 réponses à Le devoir de transmission selon François Schuiten : deuxième partie

  1. Ping : InRete! DisneyEA Patrimonio Cinema Dylan et al.

  2. Isabelle dit :

    Bonjour, et bien quelle culture sincèrement je suis jalouse. Pourriez vous me donner plus d’informations sur Les Bijoux de Castafiore? Cela m’intéresse :)

  3. J’ai un fils qui est fan de livres de ce type et de BD. Mais je ne sais pas s’il est encore jeune pour ce type de lecture… Pour l’instant il lis des petits bd qu’on trouve au supermarché, il est en 6eme.

  4. Ping : Webographie de la bande dessinée | Biblioweb

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