COMIC BOOK HEBDO n°83 (08/08/2009)

Comic Book Hebdo d’été : retour sur quelques albums sortis cette année et qu’il fait bon emporter à la plage? Cette semaine, les X-MEN?

X-MEN : L’INTÉGRALE 1987-1 (Panini Comics, L’Intégrale)

L’Intégrale des X-Men avance à grands pas, mais en prenant le temps d’être exhaustive. D’où une année 1987 scindée en deux tant l’actualité de l’époque était chargée pour nos mutants favoris alors définitivement propulsés par l’âge d’or Claremont/Byrne. Les X-Men étaient plus que jamais prêts à se lancer dans de grandes sagas, cycles et autres crossovers ambitieux en tenant la vedette, portés par un Wolverine de plus en plus apprécié du public, et stigmatisés par la mort de Jean Grey, devenue icône absolue… Et même si le syndrome Phénix a bien du mal à se résorber, l’équipe avait dû passer à autre chose, par la force des choses, au quotidien… En 1987, Claremont est toujours aux commandes des X-Men, mais différents dessinateurs vont se compléter entre la série régulière et les autres récits, avec quelques bonnes surprises : une période pas inintéressante graphiquement, un peu bigarrée… Nous retrouvons en effet sur le titre le dessinateur britannique Alan Davis, oui, celui-là même qui dessina Captain Britain sur les scénarios d’Alan Moore (d’ailleurs, Claremont donnera à Davis l’opportunité de dessiner ce personnage dans la mini-série Fantastic Four vs. X-Men que vous pourrez lire à la fin de cet album). Le style souple et puissant – très esthétique – de Davis fait mouche avec quelques belles images finement ciselées, où l’on sent que l’artiste a pris un certain plaisir à explorer l’univers mutant. Entre deux épisodes de Davis, vous aurez le bonheur de lire une histoire dessinée par Barry Windsor-Smith, qui au niveau souplesse et puissance et esthétique se pose là lui aussi, évidemment !!! Un très bel épisode malgré tout assez sage, loin des furies à venir dans Weapon X qu’il réalisera en 1991. Peu de choses à dire sur les épisodes dessinés par Guice et Silvestri, par contre Bret Blevins s’avère plein de talent sur le titre. Son style oscille entre la beauté sauvage des productions Warren, l’exubérance de certains pulps, et la précision d’un Neal Adams : certaines images sont vraiment très très réussies, nous plongeant dans des ambiances noires ou distordues, entre cauchemar et hallucination, avec un je ne sais quoi de second degré qui fait plaisir aux yeux de la tête. Dommage qu’il n’ait pas dessiné plus de deux épisodes de cette série à l’époque, mais il n’était pas pour autant éloigné de l’univers mutant puisqu’il œuvra sur The New Mutants dès cette année 87, et ce jusqu’à janvier 1990. L’Annual de 1987 est signé Alan Davis qui – comme je l’ai souligné plus haut – va avoir l’immense plaisir de dessiner Captain Britain aux côtés des X-Men pour un épisode fleuve flirtant avec le merveilleux et les grands archétypes fantastiques.

Et enfin c’est Jon Bogdanove que nous retrouvons sur Fantastic Four vs. X-Men (oui, je sais, Lee et Kirby l’ont fait des années auparavant !), bénéficiant de l’encrage de Terry Austin. Une mini-série où Claremont s’attache à une grande tradition dont il ne faut pas user mais qui a fait ses preuves : mettre en doute le bien-fondé de l’éthique de Reed Richards, entre affect, science et valeurs de vie. Le bon Mister Fantastic, si élastique avec sa femme et son fiston (quand il voit qu’ils sont devant lui), si prompt à sauver l’univers en prenant la posture du mec qu’assure et qui agit pour le bien, si plein de bons sentiments… est-il si irréprochable que ça dans ses choix et sa vision du monde ? Nous l’avons encore récemment constaté dans Civil War, les choses ne sont pas si simples que ça, en tout cas loin d’être totalement clarifiées. Et lorsque comme ici ce bon vieux Fatalis est dans les environs, on peut être sûrs que la superbe du génie intouchable va être sérieusement ébranlée. Bah moi j’dis qu’c'est pas un mal, ça fait un peu trop longtemps qu’il se la pète, l’homme de science, et il y a eu déjà de nombreuses crises… et quelques catastrophes. Je ne vous ai sciemment rien dit des histoires en elles-mêmes que vous pourrez lire dans cet ouvrage afin de parler essentiellement des dessinateurs, car en général dans cette chronique je parle trop des scénaristes par rapport aux dessinateurs et qu’il faut à un moment rétablir l’équilibre, car il n’y pas de raison que je vous enlève tout plaisir à découvrir ces histoires en usant de la manie de certains préfaciers assassins (« je vous dévoile tout mais je ne vous dis rien »), et enfin car c’est comme ça, c’est la vie, que voulez-vous…

Cecil McKINLEY

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