Les BD Blogueurs : RAPHAËL B

Né en 1980, Raphaël B était ingénieur avant de se consacrer à la bande dessinée et à la réalisation de son premier album Ma vie de zombie, sorti en septembre 2008. Il tient depuis plus de cinq ans un blog BD ([http://raphaelb.canalblog.com->http://raphaelb.canalblog.com]) empreint d’humour et de poésie, et co-dirige le site de webcomics et d’auto édition « Officieuse collection » ([http://www.officieuse.com->http://www.officieuse.com]).

Coline BOUVART : Comment êtes vous finalement arrivé dans la bande dessinée ?

Raphaël B : Depuis tout gosse, j’ai entendu dire qu’il était très difficile de devenir dessinateur et d’en vivre correctement. Comme je crois ce qu’on me dit, j’ai fait des études scientifiques en continuant de dessiner dans mon coin. C’est quand les éditeurs ont commencé à me contacter que j’ai décidé à laisser tomber mon boulot d’ingénieur pour me lancer dans la BD.

C.B. : Comment est né votre blog et comment le concevez-vous ?

Raphaël B : Je l’ai lancé courant 2003 ou 2004, je ne sais plus très bien. Au départ je l’utilisais juste comme une plate forme d’hébergement pour mes dessins. J’étais en recherche de scénariste à l’époque, le blog était le moyen de faire rapidement une vitrine en ligne. Les notes sont apparues plus tard, vers 2005 ou 2006.
Je blogue en pensant aux gens qui viennent visiter mon site. C’est-à-dire famille, amis, collègues, éditeurs et une grande masse d’inconnus. Je vais donc parfois parler de mon actu professionnelle, parfois montrer des travaux en cours, parfois juste faire rire, étonner, etc. Le ton est la plupart du temps humoristique, burlesque ou poétique.

C.B. : Quelles opportunités le blog vous a-t-il offertes ?

Raphaël B : Le blog ne m’a pas tout apporté, mais presque. Il m’a confronté avec un public, rendu plus exigeant vis-à-vis de ses attentes, permis de rencontrer d’autres dessinateurs qui sont devenus des amis… La première fois que j’ai été contacté par un éditeur, c’était à propos de planches postées sur un forum, mais faites pour le blog. Ce support offre une visibilité immédiate et a un côté « je me frotte aux grands » extrêmement stimulant.

C.B. :Comment l’album « Ma vie de zombie » est-il né ?

Raphaël B : Ma vie de zombie est né au Quai des Bulles de St-Malo en ce qui me concerne. C’était la deuxième ou troisième fois que je rencontrais Sébastien (Viozat, ndlr). En parlant projets, il m’a présenté celui-ci, qu’un autre Raphaël (RVDD) devait dessiner ! Je lui avais dit en blaguant que si Raphaël n’en voulait plus, j’étais preneur, car j’avais bien envie de dessiner des zombies et des cimetières. Raphaël a finalement lâché le projet, et je l’ai récupéré.
Le travail s’est bien passé avec le scénariste. Sébastien me propose un découpage (écrit), je lui envoie storyboard, crayonné et version couleur. Chaque étape est validée par lui. On s’écoute beaucoup et on est très attentif aux critiques de l’un et l’autre. Si j’ai des réserves sur certains dialogues, ou des propositions de mise en scène, je n’hésite pas à lui soumettre. Par exemple, la scène dans laquelle Léon fracasse la tête de sa mère ne devait pas se passer comme cela au départ. Il devait « juste » lui tirer dans la tête. J’ai proposé à Sébastien une scène plus marquante en y allant à mains nues…
En ce qui concerne les persos, mon boulot se limite au dessin. Je fonctionne comme un directeur de casting, j’essaie de penser acteur le plus possible en construisant mes persos. Alice est un lointain dérivé de Wynona Ryder, et dans « Avec les morts », notre prochain album, le personnage principal est inspiré par Lance Herikksen (Bishop dans « Alien »). Le perso féminin principal est quant à lui inspiré directement de ma copine.

C.B. : Pour Ma vie de zombie, vous étiez donc dessinateur, et Sébastien Viozat scénariste : est-ce votre façon de travailler habituelle ? Aimeriez-vous au contraire être à la fois scénariste et dessinateur sur un prochain projet ?

Raphaël B : C’est mon premier projet, je ne me sentais honnêtement pas mûr pour assumer dessin et écriture. La collaboration avec Sébastien est très riche et épanouissante, mais je veux clairement signer mes propres bd à moyen terme. Un format manga chez Ankama me botterait bien pour commencer !

C.B. : Quels sont les avantages de la BD en ligne et du BD Blog selon vous ?

Raphaël B : J’utilise pas mal la verticalité du support pour faire mes notes de blog. Il y a pas mal de choses dans cet esprit qui seraient impossible à transcrire sur papier.
D’une manière générale, le BD blog c’est : « tout le monde s’édite, ça coûte pas un rond ». La BD papier, c’est s’en remettre au choix d’un éditeur, et payer pour cela. L’avantage du BD blog, pour les gens qui bossent devant l’ordinateur, c’est d’avoir un petit truc à lire pour se détendre en 5 min au boulot. L’avantage de la BD papier, ca pourrait être de pouvoir la lire au lit ou aux cabinets !…
En tant qu’auteur, le blog permet de toucher un autre public, pas forcément lecteur de BD. Il permet de divertir d’autres personnes, c’est plaisant, même si ça ne paie pas les factures…

C.B. :Quels sont vos prochains projets dans la bande dessinée ?

Raphaël B : Je bosse sur « Avec les morts », une autre histoire de morts-vivants chez Ankama, nettement moins gore que Ma vie de zombie, plus posée. Un troisième tome suivra plus tard. Je vais aussi peut-être signer quelque chose chez Le Lombard, réponse prochainement à ce sujet…

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