Vivant depuis 25 ans avec Tanie — qui est aveugle d’un œil et qui, en conséquence, doit se démener tous les jours pour s’adapter de son mieux aux charges du quotidien —, le dessinateur et scénariste Marc Cuadrado a repris ses crayons pour nous expliquer comment sa courageuse femme fait face à sa déficience visuelle. Pour l’occasion, cet adepte du style gros nez — « Norma » chez Casterman et « Parker & Badger » chez Dupuis ou « Je veux une Harley » pour Frank Margerin chez Fluide glacial et Dargaud (1) — renoue avec la discipline graphique qu’il avait abandonnée depuis une dizaine d’années : passant à autre trait, plus semi-réaliste, où sa plume se fait alors tendre et émouvante… même s’il insuffle toujours sa lumineuse touche d’humour personnelle !
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Triste nouvelle, Patrice Caillot, membre émérite et éminence grise de la revue Le Collectionneur de Bandes dessinées, est décédé la semaine dernière, le 8 janvier, à Ivry-sur-Seine.
Patrice Caillot est décédé d’une crise cardio-vasculaire le 8 janvier 2013, à son domicile d’Ivry-sur-Seine. Il était âgé de 68 ans, et était affaibli depuis plusieurs années par une forme de leucémie et par de l’emphysème pulmonaire. Immense connaisseur de l’histoire de la bande dessinée, il avait cependant peu écrit. Ses seuls articles ont été publiés par la revue Le Collectionneur de bandes dessinées, à laquelle il collabora activement dans les années 1978-1980, contribuant puissamment à la mutation de cette revue qui, née en 1977 en tant que bulletin de liaison entre collectionneurs, devint alors une revue consacrée à l’histoire de la bande dessinée.
Patrice Caillot était conservateur à la Bibliothèque nationale de France, où il travaillait à l’établissement du « grand catalogue ». Ses fonctions lui permettaient de circuler librement dans les magasins de la bibliothèque et de consulter les collections à sa guise, ce qui lui permit de rendre d’innombrables services aux chercheurs en bande dessinée, notamment ceux du CBD (Le Collectionneur de Bandes dessinées), qui grâce à lui obtenaient des informations rapides et fiables.
Avec Danièle Alexandre-Bidon et Annie Baron Carvais, il était l’un des plus fidèles auditeurs du cours sur la bande dessinée que Pierre Couperie dispensait à l’École des Hautes Études en Sciences sociales. Ces dernières années on le voyait surtout aux ventes aux enchères de Drouot-Richelieu, où il achetait de nombreux dessins originaux : strips de dessinateurs américains, planches de dessinateurs français (il avait notamment beaucoup acheté de planches de Christophe et de Pinchon, et de dessinateurs qu’il pensait être sous-estimés comme Érik ou les Funcken).
Membre de l’Association des Amis du Musée de la bande dessinée d’Angoulême, il avait fait à la CIBDI de nombreux dons de planches originales et d’albums rares. La culture de Patrice Caillot ne se limitait pas à la bande dessinée. Tout en ayant de solides connaissances classiques, il pouvait être intarissable et incroyablement érudit sur le cinéma, le jazz, le roman policier. Il était l’incarnation de l’homme réellement cultivé de la fin du XXe siècle. Ces dernières années, muni d’une boîte de Gourmet, il avait rendez-vous tous les soirs à 19h en bas de son immeuble avec une chatte abandonnée et redevenue sauvage, qu’il était le seul à pouvoir approcher. C’est aussi à elle que je pense aujourd’hui !
Dominique PETITFAUX
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