Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...Lettre ouverte adressée à Antoine Gallimard, le nouveau propriétaire des éditions Casterman, signée par les plus grands noms de la bande dessinée franco-belge…
Le journal belge Le Soir vient de rendre public le fait que, dans une lettre ouverte adressée, hier soir, à Antoine Gallimard, patron du groupe qui a racheté récemment le groupe Flammarion dont font partie les éditions Casterman, les plus grands noms de la bande dessinée franco-belge, rejoints par les ayants droit des œuvres d’Hergé et d’Hugo Pratt, menacent de quitter la maison et d’aller publier leurs albums ailleurs…
Parmi ces créateurs célèbres figurent notamment Enki Bilal, Philippe Geluck, François Schuiten, Jacques Tardi, Régis Loisel, Frank Margerin, Benoît Sokal, Jacques de Loustal ou Didier Comès, autant d’auteurs dont l’intégralité de l’œuvre appartient actuellement au catalogue de Casterman. Leur départ serait une vraie catastrophe économique pour l’éditeur.
Comme ils l’expliquent dans cette missive reproduite ci-dessous dans son intégralité, le malaise ressenti par ces monstres sacrés du 9e art a été accentué par la démission récente du directeur de Casterman, Louis Delas, qui, à 51 ans, a préféré quitter sa fonction de PDG chez l’éditeur de « Tintin » pour rejoindre sa maison d’édition familiale : L’École des Loisirs.Très apprécié des auteurs et de ses collaborateurs, Louis Delas était à la tête de cette maison depuis 1999, après avoir dirigé les éditions Vents d’Ouest.
« Monsieur,
Nous, auteurs des Éditions Casterman avions accueilli avec intérêt, voici quelques mois, l’idée d’un rachat de Flammarion/Casterman par Gallimard. Cette solution, venant d’un éditeur respectable, ne pouvait que nous séduire.
Le 6 juin, c’est avec beaucoup d’inquiétude que nous avons découvert dans « Les échos » votre déclaration annonçant que, même si Casterman était « un joli joyau » Gallimard pourrait être contraint, « dans un contexte de crise », de le vendre pour faire face à ses échéances.
Pendant les semaines et les mois qui ont suivi, rien n’a été fait pour nous rassurer. Aucun contact n’a été pris avec nous, ni individuellement ni collectivement. Aucun projet éditorial ne nous a été présenté.
Le 8 novembre, nous avons appris brutalement, et avec consternation, par une dépêche AFP, la démission de Louis Delas et la situation qui l’y avait contraint. Depuis plus de douze ans, il était l’artisan du redressement et du développement de la maison Casterman. Chacun de nous avait appris à lui faire confiance, ainsi qu’aux équipes qu’il avait su réunir autour de lui.
Aujourd’hui, devant le mépris dont les auteurs Casterman font l’objet de votre part, nous avons le triste sentiment d’avoir été instrumentalisés en vue d’un transfert purement capitalistique. Nous n’avons, ni l’envie de nous compromettre dans un projet qui ne nous ressemble pas, ni l’intention de servir de « vaches à lait » à une quelconque trésorerie.
Si par hasard vous avez oublié que sans auteurs, il n’y a pas d’éditeur, nous vous le rappelons aujourd’hui. Et c’est sous d’autres cieux éditoriaux plus amicaux que certains d’entre nous publieront sans doute leurs prochains albums.
À moins que…
Enki BILAL, Jean-François et Maryse CHARLES, Didier COMES, Philippe GELUCK, Dominique GRANGE, Benjamin LEGRAND, Régis LOISEL, Jacques de LOUSTAL, Franck MARGERIN, Benoît PEETERS, François SCHUITEN, Fanny RODWELL (Ayant droit d’HERGE), Benoît SOKAL, Jacques TARDI, Patrizia ZANOTTI (Cong/Ayant droit d’Hugo PRATT)… »
Je me sens solidaire des auteurs qui ont signé cette lettre ouverte et je comprends leur attitude.
Je tiens à apporter mon soutien à leurs actions, leur dire mon amitié profonde et sincère, ainsi
qu’à Louis DELAS qui a été pour moi un interlocuteur efficace, honnête, fidéle et amical.
Francis GROUX Co-fondateur du Festival International de la B.D. d’Angoulème