« SPIROU, JOURNAL D’UN INGENU », Grand Prix RTL de la Bande Dessinée 2008

Si vous en doutiez encore, voilà une nouvelle preuve que « Le journal d’un ingénu », ce  » Spirou et Fantasio vu par … » Emile Bravo est un des albums phares de l’année 2008.

Après s’être vu remettre le Prix des libraires le 2 juillet dernier (voir notre reportage : http://bdzoom.com/spip.php?article3420), et en attendant les résultats de la délibération jury d’Angoulême fin janvier 2009, puisque son album figure parmi la sélection officielle du festival phare de la bande dessinée (http://www.ave-comics.com/angouleme/), Emile Bravo a reçu hier soir, jeudi 27 novembre, le Grand Prix RTL de la Bande Dessinée 2008

Ce prix lui a été remis dans le Grand Studio de RTL, rue Bayard à Paris, en présence de nombreuses personnalités de la bande dessinée, par Jacques ESNOUS (directeur de l’information de RTL), Monique YOUNES (spécialiste BD à la rédaction de RTL) et Michel-Edouard LECLERC (le jury était également composé de 4 libraires spécialisés : Stéphanie GUILLOU – Espace Culturel Leclerc Quimper, Rémy EHLINGER – Librairie Kleber Strasbourg, Georges MEREL – Librairie Aladin Nantes et Olivier CAILLE – Espace culturel Leclerc porte coté de Blois), assistés pour l’occasion de René Pétillon, parrain de cette édition 2008.

Chaque mois, RTL récompense la « Bande Dessinée RTL du mois » parmi une sélection de titres parus. Chaque album primé entre en lice pour le titre de « Grand Prix RTL de la Bande Dessinée ». En remportant la 5ème édition du « Grand Prix RTL de la Bande Dessinée », Emile Bravo se voit offrir par RTL toute la puissance de son dispositif antenne. La station met en place une campagne de publicité conséquente et un traitement rédactionnel dans les journaux d’information.

Les autres titres en course pour cette édition étaient :

- « Les funérailles de Luce » de Benoit Springer, Vents d’Ouest
- « Oh les filles » de Sophie Michel et Emmanuel Lepage , Futuropolis
- « Le combat ordinaire » – Tome 4 de Manu Larcenet, Dagaud
- « Terre de feu » de David B. et Hugues Micol, Futuropolis
- « Bouncer » de François Boucq et Alexandro Jodorowsky, Humanoïdes associés
- « Harding was here » de Midam, Quadrants
- « Tout seul » de Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
- « Tamara Drewe » de Posy Simmonds, Denoël

Il faut noter que Jancques Esnous indiquait, au cours de la soirée, que le jury aurait, l’an prochain, à délibérer sur l’ensemble des titres sélectionnés pour concourir à la « Bande Dessinée RTL du mois » et plus seulement sur les titres retenus à ces occasions .


Laurent TURPIN

« SPIROU, JOURNAL D’UN INGENU » vu par Monique Younès

« Emile Bravo nous fait découvrir la jeunesse de Spirou. On l’a toujours vu en habit de groom traînant dans les rédactions ou bondissant d’enquête en enquête sans savoir pourquoi il était habillé de la sorte. Grâce à Emile Bravo on sait que Spirou était un vrai groom. En 1939, il travaillait à l’hôtel Moustic de Bruxelles, hôtel de très grand standing, refuge des people pour passer incognito. Mais à l’hôtel Moustic, il se passe des choses : les négociations secrètes entre les Allemands et les Polonais. Comme tout bon groom qui se respecte Spirou écoute aux portes, découvre les intrigues diplomatiques de première importance et tombe amoureux ! L’audace d’Émile Bravo est d’avoir introduit dans cet album une jeune femme : Kassandra, aussi futée que Spirou est niais. Et Fantasio? Emile Bravo ne l’a pas oublié. « Spirou, le journal d’un ingénu » ne fête pas seulement les 70 ans de Spirou, il célèbre sa résurrection.»

« SPIROU, JOURNAL D’UN INGENU » vu par Gilles Ratier

Décidément, pour fêter les 70 (septante) ans de Spirou, jeune groom espiègle et déluré, créé pour le périodique belge éponyme par Rob-Vel le 21 avril 1938, les éditions Dupuis ont fait très fort ! Outre d’importantes manifestations (comme les grandes expositions consacrées à l’hebdomadaire de Marcinelle sises au Centre Belge de la Bande Dessinée et à la Maison de la BD ou la gravure exceptionnelle d’une pièce de monnaie de collection) ainsi qu’une nouvelle formule du journal particulièrement réussie (le rédacteur en chef, Frédéric Niffle, ayant réussi à satisfaire modernes et nostalgiques, sans dénaturer l’esprit du magazine), elles publient une aventure originelle que nous n’hésitons pas à qualifier de chef-d’œuvre ! En s’appuyant sur la genèse du personnage principal afin d’expliquer les traumatismes qu’il a subis à l’approche de la Deuxième Guerre mondiale, Emile Bravo (le génial papa de la série « Jules ») s’approprie la jeune adolescence du petit employé du Moustic-hôtel de Bruxelles, tout en dynamitant les principes conservateurs (autant sur le plan sociologique, politique que moral) qui ont présidé à la marque de fabrication de la bande dessinée belge de l’époque. Tout y est dévoilé : son premier amour, la naissance de son amitié avec le journaliste Fantasio et de sa conscience politique, son rôle dans le déclenchement du conflit à venir et les dessous du pacte germano-soviétique, les penchants inavoués des réceptionnistes et des soubrettes d’origine juive… Bref, un scénario particulièrement inventif, déjanté et maîtrisé à la fois, qui nous aide à mieux comprendre l’évolution humaniste de ce gamin malin, le tout enluminé par un graphisme classique et des couleurs adéquates (dues à Delphine Chedru) s’adaptant parfaitement aux années 1930 : en trois mots, du grand art !

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