Rencontre avec Alain Saint-Ogan

Guy Lehideux a rendu en 1992 hommage à Alain Saint-Ogan en réunissant autour d’un micro, dans le cadre de l’émission Fréquence Protestante, Arlette Peters, Michel Greg, Domminique Petifaux et Eric Leguèbe intervenant dans l’émission « Les Jeudis de la jeunesse » animée par le créateur de Zig et Puce.
Réalisation et interview de Guy Lehideux

« Alain Marie Joseph Paul Louis Fernand Lefebvre Saint-Ogan dit Alain Saint-Ogan, né le 7 août 1895 à Colombes (Hauts-de-Seine), mort le 22 juin 1974 à Paris, un des plus grands noms de la Bande Dessinée française et mondiale ; créateur en France de la Bande Dessinée moderne par rupture avec le vieux système proche du récit illustré, par l’utilisation de procédés de style modernes.
Sa famille s’installe très tôt à Passy, quartier où Alain Saint-Ogan devait passer sa vie Après des études à l’École nationale des arts décoratifs de Paris, ; très vite, le jeune Alain se passionna pour le jour¬nalisme au point que, vers 1910, il crée « Le Journal des Deux Mondes » dont les deux mille abonnés comprenaient Armand Fallières, président de la République. Saint-Ogan devient dessinateur de presse au Matin (1910), à L’Écho de Paris (1918-1922), au Petit Journal (1918) et à L’Intransigeant (1918-1929). En mai 1925, on lui demande de dessiner la dernière page du supplément dominical de L’Excelsior : Le Dimanche illustré. Il crée alors Zig et Puce, l’histoire de deux gamins intrépides qui, accompagnés du pingouin Alfred, vont connaître des aventures extraordinaires et un immense succès auprès du public.

D’autres bandes, plus mineures, sont conçues par Saint-Ogan dans Le Dimanche illustré : Serpentin, Mitou et Toti (1932-1933), dans Cadet-Revue : Monsieur Poche (1934), Le Rayon mystérieux (1937-1939), dans Le Matin : L’Ours Prosper (1933), dans Ric et Rac : Galoche et Bitunet (1939), dans Benjamin : Trac et Boum (1940-1942). Toutes, dont Zig et Puce, ont été éditées en albums Hachette à partir de 1927.
Parallèlement à sa carrière de dessinateur, Saint-Ogan devient rédacteur en chef de Cadet-Revue (1933-1939), puis de Benjamin, en zone libre, à partir de 1941. Il réalise, par ailleurs, un dessin animé, Prosper et le concours de beauté (1934), et écrit romans et mémoires (Je me souviens de Zig et Puce et de quelques autres, éditions La Table ronde, 1961).
Créateur de la première affiche pour la fête des Mères, en 1941, il élabore aussi des décors de théâtre, illustre de nombreux ouvrages chez Fayard, Elzévir, Hachette, dessine des masques et des cartes postales.

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Après la guerre, il devient président du Syndicat des dessinateurs de journaux pour enfants et continue à œuvrer dans Tour à tour, avec le personnage homonyme, et Manou la petite fée (1946-1947), dans France-Soir Jeudi avec Zig et Puce (1947), dans Jeudi Matin avec Potte et Rik (1949-1950). Dessinateur de presse au Parisien libéré (1948-1953), il anime pendant huit ans, en compagnie d’Arlette Peters, « Les Jeudis de la Jeunesse » sur la chaîne parisienne, produit de nombreuses émissions à Radio Monte-Carlo, Radio Andorre. A la suite de l’amputation d’une jambe, il doit ralentir son activité, collaborant surtout quotidiennement au « Parisien Li¬béré » sous la forme de dessins humo¬ristiques, genre dans lequel il excella toujours. Participe alors aux activités de la SOCERLID et de la SFBD, animant par sa présence expositions, réunions et conventions.

Repris longuement par sa maladie en 1973, avec issue fatale en juin 1974 sans avoir eu la joie de voir paraître l’album-hommage préparé chez Hachette par Claude Moliterni et d’au¬tres admirateurs.
Homme distingué, homme sensible, rempli de gentillesse, de bonne humeur et d’hu¬mour, il destina pratiquement toute sa vie à distraire la jeunesse. Créateur de personnages immortels de Bande Dessinée, illustrateur de grand talent, animateur à la radio, écrivain, au¬teur de dessin animé, Alain Saint-Ogan manifesta toute sa vie une activité débor¬dante. Parti du style « Art Déco », il se créa très vite ce style personnel très particulier, aux personnages un peu dan¬sants, que nous lui connaissons bien. Exploita toutes les ressources de la Bande Dessinée avec une très grande économie de moyens, une grande simpli¬cité, mais avec aussi un sens très sûr de l’art narratif, du rythme dans la compo¬sition et avec un art très personnel des « trouvailles » techniques. Manifestant un sens très sûr des attitudes et de la pose, observateur attentif et impitoyable, quoi¬que amusé et indulgent, il campa d’inou¬bliables scènes de rue. Amateur de science-fiction, éprouvant un penchant certain pour le merveilleux féeri¬que, il exploita largement ces deux do¬maines, tant en Bandes Dessinées qu’en récits ou en romans.

Alain Saint-Ogan a été un des premiers à oser, en France, utiliser de façon novatrice les phylactères. Inspiré de l’Art déco, son graphisme s’est toujours voulu moderne, efficace et lisible, influençant de nombreux artistes, dont Hergé.

Michel Denni et Edouard François

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Une réponse à Rencontre avec Alain Saint-Ogan

  1. Christian Sainderichin dit :

    Bonjour.
    Madame monique Willemyns, conservateur du Musée du Jamboree de 1947 à Moisson (78), serait heureuse qu’un représentant de la famille d’Alain Saint-Ogan soit présent à l’inauguration, en mars 2013, d’une expoxition de photos sur le Jamboree.
    Pensez-vous pouvoir faire suivre ce message à un représentant de la famille d’Alain Saint-Ogan (que mon père, Sven Sainderichin, a bien connu pour avoir ttravaillé avec lui) ?
    Lien vers la présentation du musée :
    http://www.moisson.fr/baillonniere.aspx
    Pour joindre le conservateur : monique.willemyns@wanadoo.fr

    Merci de votre aide.

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