Bo Doï n°67 – octobre 2003

Bo Doi, le seul magazine à vous offrir en couverture une playmate… bleue. Vous l’aurez deviné, c’est donc la schtroumpfette qui nous illustre cette mouture d’octobre du sémillant mensuel.

Pourquoi ? Simplement parce que Hugues Dayez, le plus irrévérencieux et documenté des historiens de la BD, nous livre ici les bonnes feuilles de « Peyo l’enchanteur », à paraître aux éditions Niffle. Par delà le titre consternant de bonhomie, on retrouve vite le Dayez qu’on aime, celui qui éclaire dans les coins, qui s’applique à bâtir à petites touches d’anecdotes la grande Histoire. Sous la plume de cet homme-là l’aventure des Schtroumpfs devient feuilleton à rebondissements. L’épisode qui nous est proposé ici – les Schtroumpfs adaptés en dessins animés par les studios Hanna Barbera – tient en effet de la cata-story plus que de la success… Peyo, que l’on a souvent dépeint comme le chef de file des dessinateurs à succès déclinant au maximum leurs personnages, apparaît agacé par les compromissions, les petits marchés, les exigences américaines qui le coupent de son rêve travaillé à la seule magie du crayon et de l’imagination. Malheureux quoi. Trop bucolique comme portrait ?  On serait tenté de le croire. Si ce n’est qu’avec les casseroles que Dayez traîne derrière lui – « Tintin et les héritiers » ne lui a pas valu que des amis… – on ne peut guère soupçonner l’homme de complaisance ou d’opportunisme. A retrouver en version intégrale et en librairie dès le 13 novembre.

A lire : Un très copieux dossier consacré à Donjon, la saga-tiroir du couple Sfar et Trondheim. Sans intelligence particulière dans sa construction, ces six pages alignent les interviews de tous les auteurs, de Sfar à Blutch, dont le «Monsters » est une réussite. Mais malgré l’aspect sans doute ingrat de l’exercice, Fabien Tillon s’en tire à merveille grâce à son art de la concision et sa parfaite connaissance du Donjon, qui ont manifestement mis à l’aise toute l’équipe. A l’arrivée, avouons-le, on apprend rien d’essentiel. Sauf qu’on passe un moment de pure sympathie à s’échanger entre vieux copains petites anecdotes et grandes réflexions. Ca serait passé chez feu Pavillon Rouge qu’on aurait râlé beaucoup plus.

Coté BD : que du bon, comme souvent : le nouveau Cotton Kid (Pearce et léturgie), Le tueur numéro 5 (Jacamon et Matz) et la fin du dernier Sambre (Yslaire). Coté rédactionnel le voyage est tout aussi agréable, avec au programme Anne Sibran, Claire Wendling et Emmanuel Guibert.

La Phrase du jour. Allez deux pour le prix d’une. Sfar, au sujet du couple qu’il forme avec Trondheim : « Guy Delcourt a coutume de dire qu’on est comme Fred Astaire et Ginger Rogers : lui c’est le type qui danse carré, et moi la bonne fille de campagne avec des gros nichons. ». Et puis je ne résiste pas à cette phrase d’un scénariste américain, cité par Hugue Dayez : « Les Schtroumpfs, c’est tellement sucré que, rien qu’à lire ça, j’attrape des caries ». Il lui restait tout de même la dent dure, à ce bougre…


 


Damien Pérez

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