Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
Lire la suite...Le scénariste de « Bran Ruz » n’est plus…

C’est avec tristesse que nous venons d’apprendre le décès d’Alain Deschamps, en ce début du mois de mars, à la suite d’une longue et douloureuse maladie…
Né en 1941, Alain Deschamps venait du milieu cinématographique (il fut, entre autres, l’assistant-réalisateur de François Truffaut sur « Les Quatre cents coups ») et était surtout célèbre, dans le monde du 9e art, pour avoir été le scénariste de la longue saga celtisante « Bran Ruz », illustrée par Claude Auclair ; laquelle fut publiée dès les premiers numéros du mensuel (À suivre), en 1978. Il y utilisait un procédé narratif peu commun, consistant à introduire l’histoire sous la forme d’une récitation traditionnelle : le Kan Ha Diskan.
Bien que ce fût l’une de ses rares tentatives importantes en bande dessinée (alors qu’il fut un ardent défenseur de ce moyen d’expression), son nom est souvent évoqué dans ce milieu car il avait intenté un procès à Claude Auclair, ce dernier ayant vendu certaines planches de leurs séries communes sans le prévenir. Revendiquant le fait que le scénariste est autant propriétaire des planches que le dessinateur, il finit par gagner la justice à sa cause, puis s’éloigna de cette profession pour devenir auteur de livres historiques et, surtout, traducteur.
Entre-temps, il scénarisa quand même d’autres récits BD, souvent à connotation historique, comme « Tuan Mc Cairill » avec Claude Auclair (dans (À suivre), en 1982, puis en album, aux Humanoïdes associés, en 1985), « Nuits blanches » avec Stéphane Dubois (dans la sympathique revue Frilouz, créée et faite en Bretagne, en 1983), la série « Kanata » avec Alain Goutal (un album aux éditions Hachette, en 1984) puis Thierry Clavaud (un album aux éditions belges Ansaldi, dirigées par Jan Bucquoy, en 1987),
une histoire vraie dessinée par Leo (dans le Okapi de Jean-Claude Forest, en 1987) et quelques récits didactiques illustrés par Fabrice Rodrigues alias Guez (dans Hello Bédé, en 1992).
Notons, enfin, que ce promoteur du 9e art, qui faillit reprendre « Corentin » avec Paul Cuvelier, avait aussi travaillé à la télévision avec Jean Frapat, le producteur-animateur du célèbre « Tac au Tac », et qu’il fut l’animateur de l’une des premières émissions télévisées sur la BD : « Bulle » sur FR3.
Bdzoom.com envoie toutes ses condoléances à son épouse Josiane (maquilleuse en chef de différents longs métrages, dont « La Guerre du feu » de Jean-Jacques Annaud) qui l’assista jusqu’à ses derniers instants.
Gilles RATIER
J’ai beaucoup aimé Bran Ruz ! Condoléances.