Régis Hautière joue à « Aquablue » !

C’est à un véritable « Retour aux sources » que nous convient Régis Hautière et Reno, à travers un nouvel album de la saga créée par Thierry Cailleteau et Olivier Vatine, dont le titre colle parfaitement au nouvel envol d’« Aquablue », et qui marque le point de départ d’un cycle d’aventures de Nao sur la planète Mer.

« Quand Guy Delcourt m’a demandé de travailler sur « Aquablue », après que Thierry Cailleteau ait cédé ses droits sur la série, je me suis dit que c’était un projet que je ne pouvais pas refuser », nous confie Régis Hautière. S’appuyant sur ses souvenirs de lecture pour imaginer un nouveau cycle, le scénariste de « La Guerre secrète de l’espace » envoie alors une note d’intention de quelques pages à l’éditeur de la rue d’Hauteville : « j’avais énormément apprécié « Aquablue » quand j’étais jeune adulte, nous explique le scénariste désormais quadragénaire. C’était une excellente série d’aventure qui montait en gamme à chaque nouvel épisode et qui me touchait d’autant plus, qu’à l’époque, j’avais développé une importante sensibilité personnelle à l’écologie.»

Bien sur, le scénariste a depuis lu et relu l’ensemble des titres de la série. Sans essayer de reproduire le style de Thierry Cailleteau, il s’attache néanmoins à respecter le sens de la série, s’inspirant de ce qui avait été annoncé dans le cycle originel :  « Dans le tome 5, Maurice Dupré, un des scientifiques travaillant avec Nao, s’interroge sur la probabilité que des habitants d’Aquablue soient les ancêtres des humains . Je suis donc reparti de cette hypothèse en l’imaginant vraie. » Un redémarrage, plus qu’une reprise, ce dernier terme ne convenant  pas vraiment à Régis Hautière : « C’est plutôt comme si on nous avait offert une boite de jeu « Aquablue », avec des éléments d’un univers déjà installés mais dont les potentialités sont loin d’être toutes explorées,  et qu’on nous avait dit : « Amusez-vous ! ». »

Nao, de son coté, a le blues de sa famille et éprouve le besoin de retrouver les siens. Il débarque donc sur sa planète adoptive aquatique pour convaincre les autochtones, désormais protégés de toute invasion hostile par une convention intergalactique, de permettre à son équipe de scientifiques d’étudier la faune et la flore locale et de déterminer les éventuelles convergences avec l’écosystème terrien. Mais la planète Aquablue attire toujours bien des convoitises et va se heurter à un nouveau retour des terriens : « Si le premier cycle écrit par Cailleteau se référait à la conquête de l’Ouest, je me suis plutôt inspiré du conflit du proche orient, avec l’arrivée de colons sur les territoires occupés », nous révèle Régis Hautière.

On le comprend, ce nouveau cycle « prévu en quatre ou cinq albums », se situe principalement sur Aquablue : « le récit est né de ma frustration de lecteur. Cette extraordinaire planète envahie par l’eau, au cœur d’un cycle initial si passionnant, avait totalement disparu par la suite. »  On y retrouve des personnages perdus de vue et que le scénariste replace au centre du récit : Mi-Nuee, la femme de Nao au caractère bien trempé et Ylo, son fils, devenu bleu pour la circonstance de ce nouvel opus et que le héros n’avait vu qu’une dizaine de jours à sa naissance, avant de repartir vers de nouvelles aventures : « un truc impensable, nous dit Régis Hautière. Je suis moi-même père de deux enfants et il ne me serait jamais venu à l’esprit d’avoir ce comportement ! ».

Pour l’occasion, un nouveau dessinateur, Reno, prend en main la destinée graphique d’ « Aquablue ». Le style du dessinateur des « Womoks », « qui avait déjà fait antérieurement quelques essais sur des recherches de personnages, colle parfaitement à ce récit de science fiction. Ses scènes aquatiques sont fabuleuses, souligne l’auteur du « Dernier envol » et d’ « Abélard », et il réussit le mix parfait entre des décors hyper réalistes et des personnages très « BD ». »

Laurent TURPIN

« Aquablue » T12 (« Retour aux sources ») par Reno et Régis Hautière

Éditions Delcourt – ISBN 978-2-7560-1263-6

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