Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...PLUS DE LECTURES DE BD DU 25 JUIN 2007
Notre sélection de la semaine : “ Les Fleury-Nadal T.2 : Benjamin T.1 ” par Daniel Hulet et Frank Giroud, “ Hypertext T.1 : Mémoires vives ” par Adrien Villesange et Sébastien Viaud et “ Monsieur Blaireau et Madame Renarde T.2 : Remue-ménage ” par Eve Tharlet et Brigitte Luciani.
Cliquez sur l’appareil photo pour découvrir les couvertures des albums chroniqués.
“ Les Fleury-Nadal T.2 : Benjamin T.1 ” par Daniel Hulet et Frank Giroud
Editions Glénat (13 Euros)
Après Ninon, voici son fils, un autre personnage déjà entrevu dans l’épopée du «Décalogue» (dans les tomes 7, 8 et 11). Frank Giroud continue donc de développer sa saga familiale et historique, avec son savoir faire habituel, par l’intermédiaire de ce diptyque passionnant : lequel peut se lire sans avoir eu, obligatoirement, connaissance de la série mère. Nous sommes à Paris, en juillet 1830, à une époque prête à basculer puisque le régime de Charles X est en train d’expirer sur les barricades… Benjamin Fleury, élève ingénieur à Polytechnique, est passionné par l’Egypte depuis qu’il a vu les illustrations de ce pays réalisées par Desnouettes pour Nahik, et dont sa famille possède les originaux. A la suite d’un combat de rue, il rencontre un artiste peintre chez qui il repère le tableau, réalisé 13 ans plus tôt, d’une jeune femme dont la beauté du regard l’envoûte. Il finit par apprendre que le modèle a été l’une des victimes du choléra et que, depuis, son mari n’a plus donné signe de vie. On retrouve ensuite notre héros dans la contrée de ses rêves, oeuvrant à la construction d’un barrage. Hanté par la femme du tableau, il lui semble entrevoir une belle européenne dont les traits correspondent, à s’y méprendre, à son obsession. Outre pour sa narration impeccable, l’ouvrage vaut aussi le détour pour son dessin lumineux et pour les grandioses décors réalisés par le Belge Daniel Hulet, très à l’aise dans ce genre de récit bien documenté.
“ Hypertext T.1 : Mémoires vives ” par Adrien Villesange et Sébastien Viaud
Editions Delcourt (12,90 Euros)
La découverte d’une grotte dans le métro parisien, en 2010, par une journaliste que l’on retrouve en état de choc dans les couloirs de
“ Monsieur Blaireau et Madame Renarde T.2 : Remue-ménage ” par Eve Tharlet et Brigitte Luciani
Editions Dargaud (15 Euros)
Tout le bien que nous avions déjà dit du premier opus des aventures de “Monsieur Blaireau et Madame Renarde”, destinées principalement aux tout petits, se confirme avec ce deuxième tome : lequel continue à jouer parfaitement son rôle de passerelle entre l’album pour enfant et le 9ème art ! Acceptation de l’autre (même s’il est profondément différent) et préparation aux aléas de la vie (le tout sur fond de famille recomposée et de couples mixtes) sont les deux credo de ce charmant hymne à la tolérance… Maman Renard et Papa Blaireau, privés de leurs conjoints, ont su reconstituer une joyeuse vie de famille, au sein du meilleur des terriers. Même Roussette, la petite renarde, finit par mieux s’entendre avec les enfants du blaireau. Seulement voilà, à force de voir sa maman câliner ses nouveaux compagnons de jeux et de se faire souvent gronder par leur papa, elle se sent de plus en plus mal aimée. Et pour tout arranger, sa cabane secrète dans un arbre creux est réquisitionnée par les matous du village, alors que son «vrai» père revient inopinément…Sous une belle couverture cartonnée mousse, grand format, les splendides et dynamiques dessins aquarellés de l’illustratrice Eve Tharlet font mouche au premier coup d’œil ; et son doux graphisme sert particulièrement bien les situations crédibles et attachantes décrites par Brigitte Luciani. Cette dernière, auteur de nombreux albums pour la jeunesse, nage dans les eaux de la narration comme un poisson, ayant très bien assimilé les techniques spécifiques du média BD : elle nous l’a d’ailleurs récemment prouvé avec son rafraîchissant «L’espace d’un soir», réalisé avec Colonel Moutarde !
Gilles RATIER