Les plombs de Venise, t.2,

Casanova, enfermé sur ordre de l’inflexible Inquisition vénitienne, prépare son évasion avec opiniâtreté. Mais les aléas des flux carcéraux contrecarrent régulièrement ses plans.

 

 

Tout le monde connaît Casanova, ou plutôt le portrait qu’il a laissé de lui-même, parsemé d’exploits difficilement vérifiables. Libertin, joueur, esprit subtil, parfait représentant de ces libres penseurs intrigants et aventuriers des Lumières, Casanova fut aussi tenté par l’alchimie (comme beaucoup de ses semblables), ce qui lui valut d’être emprisonné dans les lugubres Plombs de Venise, cellules mansardées situées au sommet du Palais des Doges. C’est cet épisode que narre Patrick Mallet, dans un style résolument nouvelle bd qui se révèle tout à fait adapté à l’ambiance du sujet. Avec un trait épuré, des dessins simplifiés et une forte expressivité très codifiée, le genre trouve dans ce retour aux sources une vigueur qui lui permet de transcrire tous les types de narration, y compris les plus sombres, sans que la crédibilité du récit en souffre. Bien au contraire. Les cases petites, les arrière-plans tronqués, les fonds en aplats de couleurs sombres, retranscrivent l’exiguïté des cachots, rendant presque palpable le sentiment d’enfermement. De même, l’envahissement des bulles dans les vignettes restitue directement les tensions nées de la cohabitation des prisonniers dans un espace confiné. Au final, une réussite efficace et particulièrement séduisante.

 

 

Joël DUBOS

 

 

Les plombs de Venise, t.2, La chambre aux mille visages, Mallet, Milan- treize étrange, format 17×28, 9 euros

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